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1997-B- Lc 1, 39-56 Assomption - - Élevé au ciel

Année B: Vendredi de la 19e semaine ordinaire (litboI9v.97)
Lc 1: 39-56 fête de l'Assomption de Marie

L’assomption de Marie c'est l'équivalent de la résurrection dans la vie de son Fils. L'Assomption
de Marie, c'est sa résurrection avec le Christ. Nous fêtons aujourd'hui, dans la joie, le triomphe, l'aboutissement final de Marie, qui passe toute entière à la Vie du Royaume.

Mais ne fêtons pas une victoire sans commémorer la bataille qui a précédé. Quand on célèbre la Résurrection du Christ, nous venons de traverser le vendredi-saint. Pâques est au bout de la souffrance et de la mort, au bout du chemin de croix de Jésus. N'oublions pas que l'assomption-résurrection de Marie est au bout du chemin de sa foi. Ne fallait-il pas que le Christ souffrit pour entrer dans la gloire? C'est aussi vrai de Marie.

Si Marie est grande, c'est par sa foi inébranlable; par son OUI irrévocable qu'elle a dit une fois et répété toute sa vie. Le OUI à l'ange de l'Annonciation. Le OUI dans les circonstances pénibles de la naissance quand il n'y avait plus de place pour eux dans la salle commune. Une naissance qui fut autre chose qu'une belle histoire entre le boeuf et l'âne gris. Le OUI à ce fils étrange qu'elle ne comprend pas toujours, qui ne l'appelle pas autrement que "femme" et qui ,deux fois, la rabroue: après l'épisode de la fugue du temple et à Cana, "Femme qu'y a-t-il entre moi et toi" " Mon heure n'est pas encore venue" mais Jésus fait ce qu'elle avait demandé. Le OUI de son effacement. Marie n'apparaît que rarement dans"les Evangiles. Le OUI de la croix où il nous est dit que Marie n'a pas fui comme les autres mais se tenait debout au pied de la croix pour s'entendre, pour la 1re fois, appeler "Mère" par son Fils. Une histoire de foi remplie de vendredi-saint!

II semblerait que Dieu aime traiter ainsi ses amis. En leur offrant son vendredi-saint. Ce qui faisait dire à Thérèse d'Avila : "Etonnez-vous alors d'en avoir si peu. !" Il faut être un peu fou de Dieu pour supporter tout ce qu'elle a enduré. Elle ne ressemble que très peu à une "enfant de Marie". Elle fait plutôt penser à mère Courage de la pièce de Bertol Brecht.

Ne faisons pas de Marie un personnage mièvre, une femme douce, tendre, rêveuse, ne la cantonnons pas dans son rôle de mère au foyer. Apprenons à la contempler pour elle-même, dans son originalité, sa droiture, sa grandeur de femme libre et courageuse comme ces femmes de AT qu'elle prolonge dans sa foi. En Marie, nous contemplons Dieu au travail. Si on le laisse agir, il fait des merveilles.

Marie une femme pleine d'audace qui la poussait à tout demander à son Fils: de la suivre (il n'avait que douze ans) de l'écouter (à Cana). Cette audace suprême porte chez Paul un nom: c'est une vertu, un don du Saint-Esprit.

De Marie la secrète, de Marie la silencieuse, nous avons gardé un extraordinaire message: son Magnificat, dont on a dit qu'il était un chant révolutionnaire, où l'on voit le Seigneur renvoyer les riches, exalter les pauvres. Que ce chant devienne notre prière quotidienne !.

A votre contemplation :" aujourd'hui le ciel est illuminé des choses d'en bas" (Bernard). Aujourd'hui une femme réalise les "béatitudes proclamées par son propre Fils". Aujourd'hui les pauvres sont exaltés, les riches appauvris. Aujourd'hui une mère nous attend dans cette vie de ressuscité si nous savons comme elle entendre la parole de son Fils et la mettre en pratique. AMEN.

 

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Date: 
Lundi, 1 septembre, 1997

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