Année C : Vendredi de la 19e semaine ordinaire (Litco19v.98)
Jn 15 : 12-17 - 1 Jn 3:13-18 Maximilien Kolbe
Dieu est artiste. De ses mains d' artiste, il a crée une toile qui ne cesse d ' émerveiller ceux et celles qui l ' admirent. Sous un firmament étoilé, il traça une lumière qui donne à la toile un effet de beauté éclatante. Le peintre-Dieu y plaça des montagnes jalonnées de cours d ' eau, de la verdure qui offre des abris fruitiers aux êtres vivants, bêtes et bestiaux selon leur espèce.
Artiste qu ' il est, ce Dieu a peint au centre de sa toile, un autre lui-même, l ' homme et la femme pour qu ' ils puissent admirer non pas ce qu ' il est mais toute la passion qu ' Il porte à son oeuvre. Il invita même son fils à devenir fils d 'homme ... parce que cela était bon . Au centre de son oeuvre, l ' artiste inscrivait cette prodigieuse équation : pour Dieu, l'homme = Dieu. (Zundel) . Désormais nous devenions une sorte d 'incarnation de Dieu (Zundel), des co-créateurs de son amour. Bergson a ses mots admirables : le vrai Dieu a crée des créateurs . L' amour appelle l' autre à l' existence. L' Amour appelle à donner sa vie pour que l' autre naisse.
La nouveauté prodigieuse qu ' apportait ce fils d 'homme, d ' artiste était d ' affirmer que désormais la vie humaine de chacun de nous devenait l ' histoire de Dieu. Ce fils, parfaite image du Père, nous a dits en parole et en acte ce qu' est aimer. Il nous a dits des paroles merveilleuses, des paroles retransmises en ligne directe, au milieu de ce siècle qui s ' achève, par le Père Maximilien Kolbe. Dans les mots de Grégoire de Nysse, il fut image de l 'image en ce milieu infernal du camp de la mort .
Entendons-le aujourd ' hui nous dire avec son sourire légendaire ensoleillant son visage de mort, de victime du mal : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé. Nul n 'a d 'amour plus grand que celui qui se dessaisit de sa vie. Et le Père ajoute d ' expérience tout ce que j 'ai appris, je vous l'ai fait connaître... Ce que je vous commande, c 'est de vous aimer les uns les autres. Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie puisque nous aimons nos frères. Si quelqu'un possède la vie (bien) et voit son voisin..condamné injustement et qu 'il se ferme à toute compassion , comment l 'amour de Dieu peut-il demeurer en lui ? N 'aimons pas en paroles mais en acte.
Ce sont des mots, des mots de foi qui exigent la désappropriation de soi. La vie du Père Kolbe fut une existence en forme de don. Telle fut la vie de ce fils d 'homme venu nous peindre l ' image du Père. Telle est la vie de tous ces co-créateurs que ce Fils d ' homme a engendré à sa suite. La suprême grandeur, c ' est de ne rien posséder, même pas sa vie, pour n ' exister qu' en forme de don, qu ' en forme de pauvreté. Quand on donne tout, y inclue sa vie, on choisit d ' être pauvre.
A votre contemplation : Devenons comme le Père Kolbe, image de l 'image pour notre monde. Aujourd ' hui, les temples en pierres, les églises peuvent s 'écrouler. Ils ne sont plus nécessaires. Le fils d 'homme nous a transfigurés à la ressemblance de son Père. Le dernier mot de l ' Evangile, le dernier mot de la liberté, c' est d 'élever- c ' est notre mission, par notre transfiguration en Lui, toute personne, tout homme, toute femme, au titre de Fils de Dieu; c' est de conduire toute l ' humanité à devenir sanctuaire du Très Haut, de sa divinité. AMEN
ACCUEIL :
Jésus nous a sauvé, libéré de cette possessivité anti-créatrice qui veut tout avoir pour soi, tout conserver, même sa vie. Des textes qui nous rediront que la vie ne consiste pas dans la passion de l ' avoir mais, comme nous le rappelle Maximilien Kolbe, dans la générosité du don.
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