Année C Vendredi de la 7 ième semaine de Pâques (litcp07.04)
Jn 21,15-19 Question salut ou question de salut.
"L'Église" dit Saint Augustin "connaît deux vies prônées et recommandées par Dieu. " Deux vies qui, il me semble, se retrouvent dans cette finale ajoutée ? de l'Évangile de Saint Jean. La première se retrouve dans la question posée par Jésus à Pierre. "M'aimes-tu ? ". Un appel à contempler Jésus. L'autre dans la réponse de Pierre. "Tu sais bien que je t'aime" .Un appel à agir comme Jésus. Une question-contemplation qui conduit à une réponse-action.
Contemplatives, ne séparons pas ce que Dieu a uni dans cette question de Jésus à Pierre. Pour que d'âge en âge, cette confession de foi " tu es le Christ , le Fils du Dieu vivant" retentisse, il nous faut Le regarder sans cesse. Il faut nous laissez marquer par Jésus. Pour que de génération en génération, tous les peuples de notre terre puissent voir le salut qu'apporte cette question, il nous faut nous engager à faire entendre cette question-salut, cette question salutaire jusqu'à tout quitter pour elle. Jusqu'à devenir QUESTION par nos options de vivre et d'être Évangile.
À cause d'une question, nous donner une "double-vie". Le regarder et Le faire regarder. L'aimer et Le faire aimer jusqu'à agir comme Lui. Cette question qui, répétée, a fait mal, très mal à Pierre. Elle l'a pourtant éveillé à prendre conscience – et je paraphrase une belle expression de Thomas Merton,- que Jésus et lui-même semblaient n'avoir qu'un seul "Je". Tu sais bien que je suis prêt à tout pour toi. Tout est dit et Jésus n'ajoute rien. Pierre, blessé, a su trouver des mots "tu sais bien" qui ont tellement confirmés son amitié et amour pour Jésus qu'il s'est vu confier à son tour une mission: d'aller rejoindre le tréfonds des cœurs humains pour les éveiller- comme il venait de l'être- au regard bienfaisant de Jésus sur eux.
"Si fort est son amour pour nous" (Antienne du temps pascal) que Jésus a donné à Pierre , à chacun de ceux et celles qui se laissent contempler par son regard, de partager son action d'annoncer la Nouvelle. "Pais mes agneaux, sois le pasteur de mon peuple", ce mystère est grand. Ce regard de Jésus jusqu'à nous confier sa mission est grand. Jésus n'a pas craint et ne craint pas de s'associer avec des hommes et des femmes qui acceptent d'étendre leurs mains, de les laisser impuissantes, désarmées, de les abandonner au Christ comme preuve et attestation suprême de leur confiance en Lui. Comme Pierre, étendre nos mains pour entrer dans ce mystère d'obéissance de Jésus à son Père. Ce mystère est grand.
Se souvenir d'aimer jusqu'à étendre nos mains, remettre nos vies à Jésus résume aussi l'histoire d'une vie, vie vécue debout avec la force de la foi audacieuse d'un jeune évêque de Cracovie, comme Jean-Paul 11 vient de nous l'exprimer dans son livre dont le titre contient à lui seul un appel et une mission : LEVEZ-VOUS. ALLONS.
À votre contemplation : dans la tourmente actuelle de notre Église, la question de Jésus nous atteint au cœur. Nous qui vivons la spiritualité de l'imperfection, qui sommes au quotidien questionnés sur nos fidélités à Jésus, aimons-nous l'Eglise " jusqu'à être prêt à tout pour Toi".? Puisse l'Esprit de la Pentecôte nous accompagner, nous aider à vivre cette "double vie" axée sur la contemplation de Jésus jusqu'à étendre nos mains comme Lui pour enfanter des chrétiens. AMEN
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