Année B : Lundi 7e semaine de Pâques (litp07L.09)
Jn 16, 29-33 - Hâte-toi à recevoir l’Esprit.
Hâte-toidit Guillaume de saint Thierry de communier à l’Esprit saint. Il te fera vaincre le monde, ce monde qui dans saint Jean signifie les forces du mal. Jésus s’efface. Il s’efface pour se cacher en nous et nous en lui. Paul a cette belle formule : Notre vie est cachée avec le Christ en Dieu (Col 3,3). Nous sommesdans les mots de John Newman cachés de nouveau dans la gloire de Dieu, dans cette lumière pure de sa présence. Nous sommes créés à nouveau, transformés, spiritualisés, glorifiés dans la nature divine. Par son Ascension, nous recevons, comme par un canal, la vraie présence de Dieu, au dedans de nous et au dehors ; nous sommes imprégnés de sainteté et d'immortalité.
Avec l’Ascension, nous sommes, par grâce, imprégnés de la Parole de Dieu. Nous devenons des Paroles vivantes de Dieu. Saintes femmes, à nous la Parole maintenant. À nous l’initiative d’être Parole de Dieu ! À nous et nous venons d’entendre dans la 1re lecture, de dire des paroles mystérieuses et à parler comme des prophètes (Aa 19,7). Voilà bien ce qu’est l’Ascension. Comme héritage et pour ne pas nous laisser orphelin, le Père nous offre d’être imprégnés de sainteté et d’immortalité.Il ose l’audace de se cacher en nous. Jésus est sorti du Père pour nous sortir de nous-mêmes, de nos cénacles tout centrés sur NOS besoins.
Fort de cet audace du Père à se cacher en nous, assuré de l’Esprit du Fils, nous sommes poussés hors de nos cénacles pour innover l’inédit. Innover l’inédit parce que l’Évangile que nous annonçons ne sera jamais une photocopie de celui d’hier. Dans tous les pays du monde, acclamez votre Dieu (Acc) ne passera jamais par le rapiècement de l’ancien sur du neuf.
Entre l’Ascension et la Pentecôte, un peu de temps qui ouvre sur l’audace. L’Église de la Pentecôte est un Église qui a osé. Elle a osé mettre par écrit la bonne nouvelle qui circulait de bouche à oreille. Elle a osé choisir les « sept » pour répondre à des nouveaux besoins. Elle a osé s’ouvrir sous la houlette de Paul aux non circoncis, les païens. L’audace des premiers chrétiens a changé la face du monde. Songeons aux comportements nouveaux de la jeune Église de mettre tout en commun et qui leur a valu de s’entendre dire : voyez comme ils s’aiment. Dernièrement un animateur posait la question : qu’est-ce qui dans la religion, vous frappe le plus actuellement : Réponse : la guerre au nom de Dieu.
Comme hier, l’Esprit nous appelle vers du neuf. Savons-nous oser ? Si Benoît XV1 est seulement le gardien d’hier, si les pasteurs-évêques ne voient qu’à prioriser toutes sortes de réorganisations pour faire autrement ce qu’on faisait, si les pasteurs se limitent à offrir des servies religieux à un peuple sans appétit, si les laïques se contentent de vivre leur foi dans la seule sphère du privé, quelle Pentecôte pourrons-nous fêter ?
L’audace de l’Esprit, nous l’avons vu surgir au dernier Concile. Nombreux sont ceux et celles qui en attendent encore d’en voir les signes. L’audace de l’Esprit, c’est l’audace de Paul allant en territoire païens annoncer rien d’autre qu’un Jésus crucifié; c’est l’audace de Benoît XV1 dans un geste absolument non prémédité, levant les bras en serrant les mains d’un rabbin et d’un imam pour chanter la paix; c‘est l’audace d’un Jean-Paul Lefebvre, décédé récemment, chrétien d’un humanisme inspirant et d’une parole engagée, non frileuse; c’est l’audace de transmettre l’intransmissible de sa foi dans des gestes qui ne font pas de bruits mais qui révèlent un cœur habité par Dieu; c’est l’audace de l’une de vos consœurs élevant sa voix pour la protection de l’eau; l’audace d’une parole libre qui invite à regarder la crise actuel de la foi comme une minute de vérité sur notre manière de vivre l’évangile de Jésus (Maurice Bellet).
Oui, il est bon d’être ici pour annoncer la fraicheur inaltérée de l’Évangile. Il est bon d’être ici jusqu’à devenir comme Lui nourriture qui goûte, montre et révèle le Père à notre peuple. AMEN.
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