Année B : Vendredi 5e semaine de Pâques
Jn 15, 12-17 Comme je vous ai aimé
Comment ne pas avoir le cœur transpercé (Ac2, 37) de joie en écoutant cet appel de Jésus à l’heure où il passait de ce monde à son Père ? Un animateur de télévision demandait il y a quelques semaines ce qui attire l’attention lorsqu’il s’agit de la religion chrétienne ? La première réponse fut : la guerre des religions, les querelles des chrétiens. Venait loin derrière les questions morales et le pardon. Si cette même question avait été posée aux temps des premiers chrétiens, nous aurions entendu cette réponse : voyez comme ils s’aiment. En prenant congé de ce grand dimanche, Jésus nous rappelle qu’il est mort, est venu donner sa vie pour que nous puissions ne plus jamais mourir d’un manque d’amour.
Cette page n’est pas une page humaine. C’est l’Évangile dont Paul disait aux Galates avoir annoncé mais dont il souffrait de les voir suivre un autre Évangile que celui-là. Elle n’est pas un idéal mais une réalité d’une très grande densité, d’une très grande actualité. Elle nous montre que Jésus a souffert la mort pour que l’amour s’implante dans nos cœurs. Parce qu’il a décidé de nous choisir pour amis. Comme le père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimé. Demeurez dans mon amour. Ce n’est pas nous qui sommes à l’origine de notre union avec Dieu. C’est Dieu qui a décidé de jeter sur nous comme il l’a fait sur Pierre que venait de le renier un regard qui relève. C’est Dieu qui est le 1re responsable de l’aventure dans laquelle nous sommes entraînés. Entraîné par la Lui à aimer ce qui demeure invisible, impossible. Dans une lettre à sa sœur Céline, Thérèse de Lisieux écrivait : je ne sais pas trop ce que je vais de dire : soyons une goutte, comme une rosée de l’amour.
Ce matin dans la basilique du saint Sépulcre, Benoît XV1 appelait le monde entier et surtout les chrétiens à vivre entre nous de cet amour qui ressuscite. Il faisait allusion à la séparation des Églises chrétiennes. Jésus dit Benoît XV1 nous demande de continuer son œuvre d’unité, de paix, lui qui a vécu sans haine dans son cœur. Devant le Patriarche grec orthodoxe, il exprimait que la Parole éternelle qui est entrée dans le temps et l’espace de cette terre, Jésus de Nazareth, qui a marché dans ces rues par son enseignement et ses actions, appellent les hommes de toutes les époques à entrer dans sa vie d’amour.
Notons bien l’expression : appellent les hommes à entrer dans sa vie d’amour qui n’est pas notre manière à nous d’aimer. Nous aimons jusqu’à ce que nous ne soyons pas blessés. Notre penchant naturel, spontané repose sur ce diction « moi d’abord les autres ensuite ». Si j’ai bien compris, Jean vient de nous dire « les autres en premier en moi ensuite ».
Trop souvent nous nous arrêtons devant cette page comme nous ne le faisons devant un tableau inimitable d’un grand peintre. Nous le trouvons beau mais nous ne pouvons pas l’imiter. Cette page n’est pas un tableau à contempler. C’est notre vocation première. La théologie orthodoxe parle de l’Église et c’est vrai pour nos vies individuelles, comme une organisation dans l’amour.
En quittant ce grand dimanche, Jésus pour assurer la viabilité de cet appel nous assure de la présence de son Esprit saint. A une question d’une catéchète que fais l’esprit saint en nous un enfant donna cette réponse : Madame, il fait ce qu’il peut. Quelle belle réponse. Il fait ce qu’il peut parce que la réalisation de cette page passe par notre disponibilité à l’action de l’Esprit saint en nous. Comme l’exprime Bonaventure, personne n’est embrasé jusqu’à la moelle sans le feu de l’Esprit qui le Christ nous laisse en quittant ce monde. Dieu a eu besoin du OUI de Marie pour venir chez nous. Même s’il n’a pas besoin de notre OUI pour nous aimer, nous avons besoin de son Esprit pour aimer comme il nous aime. AMEN
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