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2010-C- Lundi 2e semaine Pâques -Jn 3, 1-8 : Nicodème

 Année C- Lundi 2e semaine de Pâques (Litcp02l.10).
Jn 3, 1-8 : Nicodème

Nous le savons bien, c’est de la part de Dieu que tu viens nous instruire. C’est en notre nom que parle Nicodème. Comme lui, ce matin, nous avons au moins un grain de sénevé de foi planté au fond du cœur;  comme lui, nous entendons Jésus nous inviter à renaître en ressuscités.  Mais comme lui aussi, nous écoutons la réponse de Jésus, mais nous ignorons comment nous donner une seconde naissance, comment  entrer en extase devant les réalités d’en haut (Col 3, 1-4).  Jean de la Croix affirme que pour entrer en extase, pour nous attacher à Dieu, il faut seulement sortir de soi, sortir des réalités d’en bas (Les Maximes, #210). Facile?

Et c’est bien là le défi de ce temps pascal : renaître des choses d’en haut alors que spontanément nous sommes collés à celles d’en bas. Nous ne comprenons pas ce qu’est  vivre en forme de Dieu tant nos enracinements dans le terrien prennent beaucoup de place en nous. Pâques, c’est l’annonce de notre union indissoluble avec les choses d’En Haut, avec le Ressuscité. Il n’est pas évident d’affirmer que nous sommes des réveillés, des «renés» d’entre les morts,  que notre vie ne fait que commencer, qu’elle est naissance permanente; il n’est pas évident d’affirmer que Pâques façonne en Gloire notre humanité, tant nous ressentons en nous cette attirance vers le bas. Nous sommes des ressuscités, mais il faut que se réalise en nous ce que nous sommes.

Il y a en nous une tension entre ce qui est déjà réalisé - cette vie nouvelle - et ce qui reste à parachever pour qu’elle le devienne parfaitement. Notre «être ressuscité» n’est pas encore pleinement accompli tant que nous restons immergés,  tant qu’il n’y a pas en nous un «désemplissement» des réalités terrestres. Il ne s’agit aucunement de mépriser les réalités d’en bas, mais de goûter jusqu’à l’extase, celle d’en haut. La question de Nicodème nous remet debout. Elle ressuscite en nous le goût de la cité d’en haut. Notre cité à nous, est dans les cieux… d’où nous attendons Jésus qui transfigurera nos corps blessés pour les rendre semblables à son corps de gloire (Ph 3, 20). Mais pour le moment notre participation à la vie du Christ reste cachée, mais elle se découvrira en toute sa splendeur lors de la manifestation du Christ (Cahier d’Évangile, #82, p.31).

Comme l’exprimait le jésuite Guy Paiement, animateur social, assoiffé toute sa vie de justice sociale, décédé ce dimanche de Pâques, la foi [en la résurrection] doit avoir de la terre aux pieds. Autrement dit, la foi en la résurrection exige que nous agissions, que nous sortions de nos cénacles où nous vivons trop souvent enfermés. Renaître exige que nous agissions, que nous sortions annoncer : il est ressuscité. Et les Actes des Apôtres que nous lisons dans la première lecture tout au long de ce grand dimanche, nous montre ce que sont les merveilleuses réalisations de ceux qui sont habités par l’esprit d’en haut.

Ne nous contentons pas d’affirmer le mystère de notre renaissance en Dieu en oubliant aussitôt de nous convertir à des comportements nouveaux qui nous entraînent dans une mutation extrêmement profonde. Il ne suffit pas de savoir et d’avoir une relation profonde avec le ressuscité. Chaque apparition du ressuscité transformait les disciples en témoins : Nous l’avons vu. C’est par la mise en commun – un seul cœur et une  seule âme (Aa 4, 32) -, cette porte ouverte sur la nouveauté de Pâques, que les disciples-témoins montrèrent leur propre résurrection. À quoi nous servirait de croire en la résurrection si nous ne vivons pas en ressuscités?

Nous n’avons pas mission de faire entrer notre entourage en mode  «renaissance». Nous sommes des mandatés pour annoncer qu’en nous, est allumé un feu nouveau : à ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : vous aurez de la tendresse les uns pour les autres. Qui aime son frère est né de Dieu (1 Jn 4, 7), il vit en mode ressuscité. C’est peut-être un peu facile de dire cela, mais essayons d’en vivre et nous verrons que ce n’est pas aussi facile que de le dire.

À votre contemplation : la vraie renaissance, c’est de connaître Jésus et, comme n’a cessé de l’exprimer Guy Paiement, de créer des réseaux de relation, des réseaux de tissu humain qui laissent, par nous, passer l’Évan-gile. Pâques ne sera jamais une vraie Pâques, si nous ne passons pas en mode ressuscité. Heureuses les oreilles qui entendent cet appel! Puissions-nous devenir ensemble théophanie de vie nouvelle. AMEN.

 
 

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Jeudi, 1 avril, 2010

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