Année B: Vendredi des Cendres (litbc00v.03)
Matthieu 9, 14-15 retrouver notre Beauté première.
Il n’y a pas de vie spirituelle féconde sans but, sans cette visée qui donne à notre existence tout son sens. Ce but n’est pas un objectif à atteindre, quelque chose de mesurable. Il n’est pas de l’ordre de l’avoir, du savoir, du pouvoir. Il n’est pas le fruit d’un travail intellectuel mais un mystère : partager la Beauté de Dieu. Se convertir à la Beauté.
Nous avons été tiré de la terre - tu es poussière - mais Dieu nous a tant aimé que, par grâce, il nous a revêtu de sa Beauté dit quelque part un staret de Saint Silouane. A son image il nous créa (Gn1,26). Dieu nous a “crée” de la poussière du sol. Invraisemblable, il a fait de cette poussière un “grain de beauté”. Par grâce, nous sommes semblable à Lui. A son image. Il y a dans l’acte créateur de Dieu un appel, pourquoi pas une vocation à la beauté. Beauté relationnelle. Beauté de communion. Beauté Trinitaire. Dieu nous a créé pour que nous vivions de sa Beauté, de son amour (Staret). Dieu nous a appelé à vivre dans une Terre de Beauté où coule en abondance le lait et le miel.
Ce projet de Dieu contient tout un “programme” : Ce qui est premier n’est pas de désirer être évêque, président -directeur général d’une PME, d’être abbesse ou une simple cuisinière, ce n’est pas posséder richesses et puissances, d’accumuler honneurs et réussites. Ce qui est premier: que nous soyons semblable à lui; que nous devenions ce que nous sommes au plus profond de notre être de crée : Beauté à l’image de la Beauté incréé.
Aucun effort humain ni surhumain, ni quiétiste, ni yogi n’est valable pour atteindre cette Beauté. Elle est un pur don de Dieu.
Notre tâche, et c’est le sens de ce carême, est de nous disposer. La 1ère lecture nous en suggère le chemin qui faut-il insister est un combat permanent. Les effets du don, du partage, de l’aumône ne conduisent pas automatiquement à devenir resplendissant de cette Beauté. Il faut créer-disposer- en nous des espaces d’accueil à cette Beauté par “l’exercice” au partage pour n’avoir pour toute richesse que l’amour de Dieu, pour ne s’attacher à rien sauf à Dieu. Par l’incontournable “exercice” à la prière en sachant bien que plus nous prions plus nous avons l’impression de nous distancer de Dieu. Plus quelqu’un prie Dieu, moins il le ressent dit Padre Pio.
Ce temps ouvre sur la question de notre identité. De quelle beauté voulons-nous rayonner ? Celle du monde ou celle de Dieu. Le Christ qui monte vers Pâques nous offre sa Beauté parce qu’il a d’abord pris sur lui toutes nos laideurs. La Croix est la plus belle des beautés. Elle a l’origine et au terme de notre Beauté. C’est la beauté des beautés parce qu’en elle, il y a la perfection de l’amour. Si l’agonie de la Croix n’avait pas eu lieu, la vérité que Dieu est amour serait suspendu dans le vide écrit Padre Pio.
A votre contemplation : la beauté des beautés : devenir corps de son corps, sang de son sang. Tel est l’appel de ce carême. Mieux telle est notre vocation. Tel est le sens ultime de toute montée vers Pâques. Hors de cette montée, il n’y a que de fausses passions qui ne pourront jamais satisfaire nos soifs d’absolu. Puisse le Seigneur mettre en nous son esprit nouveau. Dans le jardin, Adam a pleuré son paradis perdu, mais ce qu’il a retrouvé au terme de son repentir, c’est un paradis plus beau que le premier dont cette eucharistie en est la manifestation la plus grandiose. AMEN
ACCUEIL :Nous avons besoin, de ce passage, de ce retour au désert. Nous avons besoin de ces moments pour dépasser les limites de notre tiédeur, pour nous laisser re-créer par la Bonne Nouvelle et devenir cette lettre que Dieu écrit à notre société. Une lettre dont les mots sont paroles de Vie, Parole qui fait vivre. Vivons ce temps sur le bord du chemin de la perfection.
Le carême c’est un départ sans cesse recommencé sur les chemins de l’Evangile
Ajouter un commentaire