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2008-B-Mtt 8, 5-11- Lundi 1e semaine Avent - Centurion et sa demande

Année B : Lundi première semaine AVENT (Litba01l.08)
Matthieu 8, 5-11 Centurion et sa demande
 
  Ce qui est beau dans cette démarche du Centurion, c’est qu’il ne se regarde pas. Il ne s’arrête pas à sa position sociale de chef important. Son regard se dirige plutôt vers son serviteur malade, vers Jésus. Il s’oublie. Ce qui est beau, c’est l’humilité de cet homme d’affaires, influent qui s’en remet entre les mains d’un Autre, de l’Autre. Ce qui est beau, c’est sa liberté face à son statut social. Il ne subit pas le poids de son autorité. Il ne craint pas de perdre d’être considéré. Il ne se cache pas derrière ses biens comme un paravent pour ne pas agir, ne pas demander. Il n’est pas paralysé par sa puissance. Il possède comme s’il ne possède pas. Il se sent libre, dégagé de sa réputation – qu’est-on va dire de moi? Il a utilisé son talent, ce trésor qu’il avait reçu sans le mériter nécessairement, au service de son serviteur.  Il s’est fait suppliant tant il a pressenti que Jésus était la réponse à ce qu’il cherchait.  Sa démarche confirme qu’il a changé de vie : de tout-puissant, il bégaye de l’aide. Il a changé de « moi ». 

Ce qui est beau dans la démarche de Jésus, c’est qu’il s’ouvre au monde païen. En nous présentant cette scène dès le premier jour de notre Avent, l’Église nous ouvre au mystère Jésus. Mystère d’un Dieu qui « ne se contient pas » (William Faber 1814-1863), d’un Dieu qui sort de sa terre Béatitude,  qui vient d’un autre Royaume pour embrasser ce qu’il y a chez nous en abondance : peines, douleurs, et mort. Il vient d’une autre Terre, d’une autre Table pour s’asseoir et manger sans dédain à tout ce qu’Il trouve en abondance dans nos cœurs : nos malheurs, nos soucis. Une hymne liturgique dit très bien cela : « Tu es venu et ton Calvaire ouvrit le ciel. Tu es venu et tu changeas notre eau en vin. Tu es venu et l’univers s’embrase en toi comme un feu qui consume tout ». Il vient là où il trouve un cœur avec plein d’espace intérieur pour l’accueillir.

Oui, et c’est cela la beauté perdue de Noël sous l’avalanche de consommation de toute sorte, Jésus vient à la rencontre de « celui qui pratique la justice » disait hier Isaïe (Is 64, 5).  Que servirait sa venue s’il  ne venait naître dans les cœurs des notables comme ce centurion dont Il connaît les secrets et obligations de sa vie de chef d’entreprise. Que servirait de chanter le Seigneur viens, s’Il ne transperçait pas nos ténèbres, nos cœurs encombrés pour les ouvrir  à vivre « plus haut que ce qui meurt » (Élisabeth de la Trinité). Il vient dans la mesure où nous le désirons vraiment.

Saintes femmes, en remettant nos vies d’argile entre les mains de Dieu, il ne peut en résulter que de la beauté. Des mains de Celui qui vient, ne sort que la beauté. Jésus vient redonner de la beauté à nos vies, à nos regards tellement imbibés de scènes d’horreur. Souvenons-nous des derniers mots de la liturgie de cette fin d’année de samedi dernier, qui devraient susciter notre joie : « La nuit n’existera plus. Ils n’auront plus besoin de la lumière d’une lampe ni de celle du soleil parce que le Seigneur les illuminera » (Ap22, 4).  Maranatha, viens, Seigneur vers nous pour que nous marchions vers Toi.

À votre contemplation : Entrons dans ce mystère de Celui qui vient et qui n’existe pas pour Lui-même, qui n’est pas enfermé dans son monde égoïste. Vivons ce mystère de l’infiniment grand qui se donne à l’infiniment petit. Il s’est penché  sur son humble servante. Cela s’applique à chacun de nous.  Ne résistons pas à sa venue nous qui désirons son retour. Allons comme ce centurion avec foi vers Jésus qui en retour nous dira son admiration à le laisser naître en nous. Entrons dans ce temps de la réalisation de cette inconcevable promesse pourtant bien réelle : la naissance du Messie en nos cœurs. Être chrétien, c’est devenir Dieu, tout simplement. Les plus grandes promesses nous ont été données pour que «nous devenions participants de sa divinité » (2 Pi 1,4). Dans les mots du psalmiste : quelle joie quand on m’a dit : «nous irons à la maison du Seigneur!» Quelle joie d’entendre le Seigneur nous dire « je vais aller le guérir. Quelle joie de réaliser l’admiration de Jésus à nous entendre humblement clamer :  « Seigneur je ne suis pas digne que tu viennes » en moi. AMEN
 

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Date: 
Lundi, 1 décembre, 2008

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