Année A : Vendredi 4e semaine de PÂQUES (litap04v.08)
Matthieu 5, 1-12. Marie Anne Blondin
« Nous sommes faits pour le bonheur et si la religion ne nous l’offre pas, c’est qu’elle est fausse »Marie-Anne Blondin aurait signer sans hésitation cette réflexion de Maurice Zundel, elle dont la vie ne l’a pas ménagée. En réponse à du harcèlement constant de la part d’homme d’Eglise plus soucieux de leurs intérêts que de l’avancement de cette fondation naissante, elle a opté pour trouver le bonheur non pas dans son entourage, à l’extérieur d’elle-même, mais en elle-même. Sa foi lui a offert cette certitude qu’une vie béatitude, c’est une vie qui se bâtit à l’intérieur de nous-mêmes.
En nous donnant cette page de Matthieu, l’Église nous redit que le chemin d’une vie pleine peut se réaliser indépendamment des circonstances extérieures. Ce que nous dit ce texte, charte de la foi, c’est qu’avant d’être des choses à vivre, la foi chrétienne est à vivre sur cette montagne des Béatitudes. Ni la consigne épiscopale de «prendre les moyens pour qu'elle ne nuise à personne», ni la souffrance « d’être tenue à l'écart de toute responsabilité administrative », rien ne semble perturber ce que vit au-dedans d’elle cette femme de grande foi. «Plus un arbre » dit-elle à une novice qui s’interrogeait sur le sens de sa mise à l’écart, « enfonce ses racines profondément dans le sol, plus il a de chances de grandir et de porter du fruit».
Voilà bien le sens de la vie que nous offre à voir l’une des bâtisseuses de notre histoire de l’éducation de la foi. Elle fut à l’exemple de Jésus un « bon pasteur » pour notre Église. Comme Jésus, elle a connu un parcours de rejet sans jamais élever la voix. Comme Jésus, elle était habitée non par la haine, mais par un regard de compassion sur ses détracteurs.
En réponse à ses opposants, comme Jésus, le silence a été sa seule réponse. Comme Jésus, son silence cachait Quelqu’un. Était Quelqu’un. Il laissait voir qu’elle vivait, malgré sa mise au rancart, d’une Présence réelle plus forte, plus importante que toutes les tracasseries dont elle pouvait subir des membres de son Église. Paradoxe, c’est là dans le rejet le plus total, qu’elle a aidé le plus sa jeune fondation.
« Sa religion n’était pas fausse ». Elle avait une telle certitude que son projet n’était pas le sien, mais le Sien, percevait tellement qu’elle n’était qu’ « une humble servante » une « servante inutile », qu’elle vivait pacifiée, recueillie même au milieu des attaques malsaines, crucifiantes. « Elle a trouvé dans la contemplation du mystère de la Croix, la force de te suivre sur le chemin des tribulations et d’accomplir mystérieusement la mission d’éducation que tu lui avais confiée »
Saint Paul vient de nous dire : « ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes ». « Elle n’a pas revendiqué sa condition de fondatrice, ni jugée bon de revendiquer son droit d’être traité » avec dignité. Elle se dépouilla même de sa réputation parce que sa vie s’est vécue sur la montagne de Béatitudes. Ces mots de son Testament résument toute sa vie : «Que l'Eucharistie et l'abandon à la Volonté de Dieu soient votre ciel sur la terre».
À votre contemplation : Qui se donne à Dieu devient capable d’une vie béatitude envers et contre tout. Qui se donne à Dieu peut donner Dieu, voilà l’aventure extraordinaire d’une femme d’ici. Puissions-nous au-delà des déceptions, mises au rancart que nous pouvons vivre, trouver « notre bonheur en nous abandonnant à ton admirable volonté ». AMEN
Accueil : Même si par ce choix de sortir des textes liturgiques de ce grand dimanche, Marie Anne Blondin, une femme d’ici –de Vaudreuil – nous donne à voir qu’on peut valoir beaucoup même si pour notre entourage – durant 36 ans - nous sommes qu’embêtements et obstacles à toute croissance.
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