Année A : Vendredi de la 8ième semaine ORDINAIRE –(2005)-
Mc 11,11-25: geste étonnant à reproduire
Que de regards nous pouvons porter sur cette page ! Que ce soit la scène du figuier, ou celle du temple encombré, il est impossible la comprendre sans tenir en considération l'adorateur de Dieu qu'était Jésus. Il est impossible d'entrer dans le mystère de cet Adorateur qu'est Jésus sans entrevoir notre responsabilité, notre mission comme adorateur de Dieu.
Le regard sur le figuier porté par Jésus, son geste violent dans le temple " envers ceux qui achetaient et ceux qui vendaient " ne sont pas innocents. Ce regard autant que le geste sont révélateur de toute la vie de Jésus. Il y a un lien intime entre Jésus, adorateur du Père et sa mission de nous révéler le Père. Cette page ouvre sur notre responsabilité, -véritable labeur apostolique- à détruire ce qui n'est pas Dieu dans nos temples intérieurs. Elle est un appel à maintenir une foi à transporter les montagnes. Vider, "dessécher jusqu'au racine" "stériliser" tout ce qui n'est pas Dieu, s'appliquer, rechercher, ne désirer rien d'autre que Dieu exige une foi en Dieu jusqu'à transporter les montagnes.
Toute sa vie Jésus a posé des gestes étonnants. Ici, nous le voyons vider vigoureusement le parvis du Temple : « Ne faites pas de la maison de mon Père, une maison de trafic ! »(Jn2.15) Ailleurs, geste aussi étonnant sinon provocateur, Jésus s'adressa à une femme de Samarie. Il lui propose l'eau vive qui la transformera, elle au comportement des plus minables, en "eau vive " pour son peuple. Sa vie est devenue temple gracié par le regard de Jésus sur elle.
Autre geste étonnant que d'entendre Jésus promettre " a distance" à un officier la guérison de son fils, sans même avoir la délicatesse de se déplacer. Le soldat crût et l'enfant guéri. (Jn4,53) Geste étonnant que de voir Jésus tellement comblé de joie au spectacle des champs prêt pour la moissonner qu'il en oublie de manger " car sa nourriture, c'est la volonté de mon Père. " ( 4,34) Devant un infirme, couché depuis bientôt trente-huit ans, même un jour du sabbat, jour de repos, Jésus le remet sur pied et l'invite à marcher. « Mon Père travaille toujours, alors moi aussi, je travaille ! »
Autant de situations révélatrices que Jésus, adorateur du Père, ramène toute chose à son Père. Jésus fait de toute situation – le figuier comme celui du temple- une occasion de rencontre avec le Père. À travers ces gestes étonnants, Jésus subtilement nous invite à changer de camp. À changer d'adorateurs. À changer de culte pour rejoindre le culte véritable dont parle Jean. Jésus attend que nous posions des gestes étonnants en faisant maison nette de tous ces gadgets encombrants, en desséchant jusqu'au racine tout ce qui est inutile. Il attend aussi que nous puissions porter un regard autre – moins asséchant – sur tous les figuiers stériles du monde.
Pour Jésus, nos temples sont des lieux trop étroits pour contenir notre vocation. À travers son geste comme celui de son regard sur le figuier, il nous fait saisir que toute notre personne doit s'ouvrir à une autre sorte de vitalité, une autre sorte de relation : une relation source, relation vie, relation qui nourrit comme le geste du pain multiplié et qui nous introduit - je dis le mot tout simple mais combien profond – dans une nouvelle manière de vivre.
À votre contemplation: Des gestes et regards qui manifestent, révèlent, annoncent que la Bonne Nouvelle commence quand l'incendie du feu de Dieu détruit tout ce qui n'est pas Dieu en nous. Des gestes et regards qui nous font " hommes( des personnes) de miséricorde"( 1 ière lecture) dont le souvenir ne sera jamais oublié, dont " la gloire ne sera jamais effacée " et qui seront pour la " postérité … un bel héritage " . Voilà comment se transmet la foi . Adoptons ces gestes et regards nouveaux et nous serons des évangélisateurs selon son cœur. Que cette eucharistie " nous guérisse de nos penchants mauvais et nous oriente vers le bien" (Oraison finale) . AMEN
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