Année B: Vendredi de la 5e semaine ordinaire (litbo05v.03)
Mc 7, 31-37 : condamnés à faire le bien.
Tout au long de cette semaine, le récit de nos origines, du début de notre foi, a clamé que Dieu vit que tout ce qu’il avait fait était bon. Le récit de notre ré-création (Évangile du jour), au début des temps nouveaux, expose à notre regard que Jésus a bien fait toutes choses. Il a fait entendre les sourds et parler les muets (Mc7,37) L’obsession de Dieu est de ne jamais démontrer autre chose que de faire du bien. Sa priorité des priorités est de confirmer l’exactitude de la prophétie de jean-baptiste: Dites à Jean ce dont vous êtes témoins. Les aveugles voient, les sourds entendent, les muets parlent.
Faire du bien. S’ouvrir à cet appel à faire du bien qui remonte à nos origines. Nous sommes nés pour entendre cet appel. Pour parler cette langue du bien à faire. L’Eglise primitive a tellement compris que la langue et l’oreille sont les deux chemins pour s’ouvrir, pour pratiquer cet appel qu’elle a inséré dans le rituel du baptême ce geste de Jésus. Dès l’origine aussi et la 1ère lecture nous le redit, cet appel à faire le bien a été embrouillé par un autre appel: celui du désir de la toute-puissance.
Parce que Jésus savait que la parole nous rend capable d’être pleinement vivant, savait que nous humains, sommes essentiellement parole de bien, il a posé un geste admirable. Il s’est attaqué à l’handicap le plus pénible qui soit, celui de bâtir entre nous un dialogue de sourd qui nous paralyse dans nos mouvements à faire du bien.
Ouvre-toi. Ces paroles s’adressent plus que jamais à notre monde, à l’ensemble des membres du Conseil de sécurité qui tient aujourd’hui une rencontre cruciale sur l’Irak. Ces paroles s’adressent à nos dirigeants pour qu’ils entendent, écoutent, qu’ils sachent répondre à nos désirs de paix sans frontière qui se manifesteront dans une marche planétaire pour la paix demain.
Ouvre-toi. C’est une grande chose que de s’ouvrir à Dieu. S’ouvrir au bien à faire. Une lutte perpétuelle. Un combat de tous les jours. L’esprit est ardent mais la chair est faible (Mt26.41). Maintenir ouverte la porte du désir de faire du bien. De faire entendre cet appel à promouvoir le bien. Cela exige de la modestie, accepter de devenir vulnérable, de perdre du pouvoir pour en gagner. Ce geste d’hier sur un muet, Jésus, par grâce, le refait à chaque instant de nos vies sur nos oreilles et notre bouche quand nous entendons, écoutons sa Parole.
Il dépend de nous de permettre au Christ d‘opérer ce miracle de faire le bien. Il dépend de nous que Dieu son appel soit entendu. Il dépend de nous de choisir d’être sourd en n’ouvrant pas chaque jour notre Bible pour y lire quelques passages. De choisir d’être muet en ne clamant pas que ses oeuvres sont belles. Que de personnes vivent enfermées, refermées sur leurs blessures, attachées à un passé qu’elles déplorent mais qu’elles se refusent à transfigurer en ouvrant, en s’ouvrant au Christ! Par grâce, choisir d’entendre. Par grâce choisir de parler la langue de l’Evangile, celle du bien à faire.
A votre contemplation: à un moment de l’histoire, l’humanité fut complètement ouverte à cet appel de Dieu en la personne de Marie. Parce qu’elle fut totalement ouverte, elle reçut en elle la plénitude du Bien, de la Vie. Toute sa personne en fut pénétrée. Elle enfanta Dieu. Elle enfanta le Bien. Comme sa mère, le Fils a passé sa vie à susciter admiration parce que tout ce qu’il faisait était admirable. Avec Cyrille et Méthode qui ont ouvert les oreilles et les coeurs du peuple salve à Dieu, que le Seigneur ouvre nos lèvres, en ce moment crucial de notre histoire, et notre bouche dans cette eucharistie annoncera ses louanges. AMEN
accueil : Ce matin un appel à Dieu pour qu’il ouvre (effata) le coeur de nos dirigeants à entendre dans cette marche planétaire de demain un grand mouvement de solidarité pour le bien à faire
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