Année A : Vendredi de la 3 ième semaine du temps ordinaire (litao03v.05)
Mc 4, 26-34 parabole du grain qui pousse tout seul - Hébreux 10, 32-39 épreuve et persévérance
Femmes contemplatives, qui êtes-vous ? Je réponds pour vous mais non à votre place : des grains de blé. Cette identité ne doit jamais être perdue. Elle est source de vie. De votre vie. Source qui fait vivre. Ce dont notre monde a besoin, ce n'est pas d'abord de théologiens, d' innovateurs de nouvelles technologies mais des grains de blé.
Il nous faut mesurer l'exigence d'une telle mission, faite d'épreuve et de persévérance.(1 ière lecture). Comment entraîner le monde à Jésus si nous ne faisons pas ce mouvement de repartir du Christ, de devenir grain de blé. C'est un mouvement d'enfouissement en Lui. Certains ont mission d'aller dehors. Vous avez mission d'aller "dans la terre". De vivre enfoui dans la terre. Toute monastère est une "maison de blé" passée au crible de l'enfouissement. Tout monastère est un lieu d'enfouissement. Enfouir ce qui n'est pas écologique. Enfouir ce qui n'est pas divin en nous. Enfouir notre volonté. Se dépouiller de nos certitudes, de nos idées. La prière d'abandon de Charles de Foucauld n'est pas facile. Elle est la clé pour vivre et demeurer ici. Pour être "grain de blé".
Cet enfouissement accepté dans la foi est capable d'ouvrir des brèches dans les cœurs les plus endurcis. Pour vivre, il faut mourir. C'est le chemin de toute Évangélisation. La question de la petite Thérèse à sa Supérieure est la vôtre: " comment vais-je faire pour mourir ? ". Pour éviter à sa mère Supérieure d'être embarrassée par sa question, elle répond " cela ne dépend pas de moi. Je ne compte que sur l'Amour " . La confiance est la force du grain de blé. La clé pour le devenir. Il n'y a pas d'autres chemins.
Nous sommes avec cette page aux racines même du secret de l'Évangile. Du secret de la croissance de Dieu dans nos vies. Dans le monde. Jésus ne nous a pas sauvés par de belles paroles. Mais en acte. L'anéantissement , son kérygme et le nôtre – est source d'évangélisation. Ouvrir le chemin à la grâce passe par l'enfouissement dans la terre. C'est souffrant. C'est mourrant. Parlant des chrétiens, Tertullien affirmait que " leur invincible témoignage s'est révélé semence de nouveaux chrétiens " (cf. Tertullien, Apol. 50,13: CCL 1, 171). C'est aussi pertinent aujourd'hui qu'hier. Entrons un peu plus dans ce mystère du grain de blé.
Mystère pour des ingénieurs chimistes qui après avoir analysé le tégument, l'enveloppe protectrice du grain de blé, ont observé qu'elle était tellement résistante qu'après des millénaires, un grain de blé peut encore devenir et se transformer en épi de blé. Quelle force alors il y a dans cette comparaison donnée par Jésus. !
Entrons dans ce mystère de ce grain de blé qui a soif. Qui a faim aussi. " Ne perdez pas notre confiance.. vous serez largement récompensés " (Heb10,36 ) Pour le bonheur des siens, le grain de blé n'est pas tuable. Il bourgeonne, il s'enracine dans les entrailles du monde. Dans les cœurs de toutes les Églises en recherche de cette unité voulu par Jésus. Non jeté en terre, le grain de blé ne vaut pas grand chose. Enfoui, il porte des signes de résurrection. Il devient plénitude de vie, un grand arbre où se loge toutes les Églises chrétiennes du monde. La vraie vie ne se laisse pas voir. Elle est enfouissement. Mystère de nos vies.
A votre contemplation: Il faut écrire l'histoire du grain de blé (Varillon François) qui est heureux, là où il est dans la terre. Heureux d'être petit, presque sa valeur. Heureux d'être enfoui dans la terre. Heureux de se laisser transformer en pain de vie. Écrire cette histoire parce qu'elle résume toute votre vie contemplative. Il faut la semer en sachant qu'une autre génération la récoltera. L'entendra. Il faut aussi savoir voir pour notre plus grand bonheur,.les bourgeons qui éclatent au milieu de signes de mort d'une certaine forme d'Église. " Puissions-nous croire dans ce grain de blé et devenir son image dans le monde " AMEN
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