Année A: Lundi première semaine du Temps (Litao01l.11)
Mc, 1, 14-20 : appel de Simon et André
A peine sommes-nous sortis du temps de Noël, déjà!, que l'évangile de l'appel vient nous confirmer que Celui qui remplit le ciel et la terre, celui qui était déjà dans le monde, qui a fait le monde mais qui n'a pas été reconnu, est venu et vient nous montrer sa miséricorde. Il est venu pour que nous le connaissions, lui qui n'est pas connu ni reconnu. Il est venu pour que nous croyons, nous qui n'avons pas cru ses prophètes. Il est venu pour être aimé, nous qui ne l'aimions pas. Il s'est fait chair pour nous introduire dans sa miséricorde.
Ce fut miséricorde lorsqu'au 6ième jour du monde, il nous fit image de son Image (Grégoire de Nysse), à son image et ressemblance (Gn 1, 16). Ce fut miséricorde, lorsque manifesté dans la chair, il nous redonna en portant nos infirmités, de devenir très semblable à lui, de retrouver notre ressemblance perdue. Ce fut miséricorde lorsque, par sa manière de vivre, il affermit notre foi en sa divinité. Ce fut miséricorde lorsqu'il toucha le lépreux, refusa de condamner la femme adultère. Mais y-a-t-il miséricorde plus grande que celle d'appeler à sa suite !
Jésus est venu nous montrer un chemin, promis par les prophètes, chemin aplani (Isaïe) pour que nous puissions y marcher sans trébucher. Celui qui était présent et absent de nos vies, présent parce qu'il était dans le monde et absent parce que le monde ne l'a pas reconnu, nous montre en ouvrant ce temps ordinaire, ce qu'il est pour nous, ce que nous sommes pour lui.
Georges Hourdin écrit dans Dieu en liberté, et cela montre ce que nous sommes aux yeux de Dieu et que confirme l'appel d'André et Pierre : Je pense que les êtres sont semblables au regard qui est porté sur eux. Quel regard de miséricorde porté sur nous que cet appel de Jésus!
En reprenant ce temps ordinaire comme en ouverture de son évangile, Marc nous montre le caractère thérapeutique (Eugen Biser, cité par Benoît XVI dans Lumière du monde) de l'appel de Dieu. Un appel qui a implanté dans les cœurs d'André et de Pierre un mode de vie céleste. Il est venu pour former avec nous un corps mystérieux : lui le Chef, la tête, et nous ses membres (Ep 5, 23.30). Si nous répondons « Oui » à son « Suis-moi », alors nous sommes siens et la voie est libre pour que nous devenions des mandatés «thérapeutes» pour offrir à notre monde assoiffé de Dieu, des choses qui ne passent pas, une manière de vivre qui soit désirable parce que pleinement humaine.
Saintetés, qui n'est pas avec moi est contre moi (Lc 11, 23) Quelle merveille étonnante, étrange même pour nous humains, souvent moins humains que plus, que cet appel d'être avec lui ! Devant cet appel, le cri de saint Augustin prend tout son sens: vide-toi de toi pour pouvoir être rempli; sors afin de pouvoir entrer. Celui qui est par sa nature même une demeure élevé et sainte (Is 57, 14), nous redit, par son appel, qu'il n'est pas un Dieu rancunier.
Tout le temps de Noël nous l'a confirmé, Jésus par cet appel, s'invite à demeurer en nous. À faire en nous sa demeure, lui qui n'a pas de lieu de résidence officiel. Il vient nous lancer, autant aujourd'hui qu'hier, un appel pour que nous le connaissions, lui qui n’est pas connu; un appel pour que nous croyions en lui, lui qui à l'heure de la rationalisation, n'est plus crédible; un appel pour que nous l'aimions, lui qui était déjà dans le monde, qui a fait le monde, et qui désire maintenant nous voir partager sa gloire. Un appel qui a fait dire à l'auteur des psaumes: je suis fait si merveilleusement (Ps 139,19).
À votre contemplation: les temps sont accomplis. Désormais, quiconque entend cet appel jusqu'à suivre Jésus, humain parfait, devient lui même plus parfaitement humain(Gaudium et Spes, #41, 45).Quittons nos filets, nos attachements multiples, allons présenter à notre monde ce regard de miséricorde de Jésus sur lui et qui sera comme hier, invitation à se tourner vers lui, à le suivre. AMEN.
Ajouter un commentaire