Année A : Mercredi de la 34e semaine ordinaire (litao34me.11)
Lc 21, 12-19 prendre Jésus au sérieux
Réjouis-toi, voici je viens, j'habiterai au milieu de toi. Le Seigneur se réveille et il sort de sa demeure (Za 2, 17).Nous sommes moins en une fin d'année liturgique qu'à l'aurore de la croissance de Jésus en nous. Jésus sort – vient, dira l'Avent – pour nous rassurer devant le chemin exigeant d'être ses ambassadeurs (cf. 2 Co 5, 20), de lui rendre témoignage (Lc 21,13).Un jour du temps, Jésus est sorti de son Père pour nous assurer de sa prière lorsque se présentera à nous des temps difficiles. Mettez-vous dans la tête que vous n'avez pas à vous soucier de votre défense.
Jean, lui, utilise des mots foudroyants quand il nous fait entendre la prière de Jésus au soir de son entrée sur un chemin difficile. C'est pour eux que je prie (Jn 17, 9).Le premier-né, le sorti du Père, au soir de son entrée sur le chemin du Golgotha, prie pour nous, pour ceux que tu m'as donnés. N'est-ce pas l'Évangile à l'envers. Nous nous serions attendus - et cela aurait été normal - qu'il prie pour lui. Non, il prie pour nous. Nous ne prions pas le Christ, c'est lui qui prie pour nous.
Jésus prie pour que nous nous gardions sur le qui-vive dans l'action de grâce (Col 4, 2) quand nous serons détestés de tous, à cause de son nom (Lc 21, 18). Jésus prie pour que nous trouvions la juste attitude... que nous saisissions l'occasion... pour que Dieu ouvre une porte à notre prédication (Col 4, 3)...pour que nos propos soient toujours bienveillants, relevés de sel, avec l'art de répondre à chacun comme il faut (Col 4, 5-6). Jean nous amène encore plus profondément dans cette extraordinaire bonne nouvelle, quand il ajoute que c'est aussi pour ceux qui, grâce à [notre] parole, croiront en moi (Jn 17, 20). Ce matin, il nous assure que par sa prière, aucun cheveu de notre tête ne sera perdu. On ne peut aller plus loin, plus profondément dans le mystère de ce que nous valons pour Dieu.
Jésus prie, nous prie de croire quand même, de lui ressembler à l'heure où notre chemin de foi n'est pas facile, à l'heure où les signes d'effritement risquent de nous démobiliser. Jésus prie, nous prie, voire nous supplie, de ne pas nous contenter de décliner même parfaitement à notre temps, un simple contenu de notre foi parce que ce faisant, il y a risque de demeurer à coté de la foi qui ne sera jamais quelque chose à transmettre mais une manière de vivre, un humanisme évangélique (Joseph Moingt) à promouvoir. Il nous prie de comprendre que cet humanisme évangélique nous tourne vers l'autre comme nous l'a présenté l'évangile de dimanche dernier (Mt 25, 31-46).
Par les temps qui courent, nous voyons avec clarté un chemin ardu, rocailleux; mais Jésus prie pour que nous voyions, comme l'exprimait hier et aujourd'hui la première lecture, la fragilité des royaumes qui se succèdent. Une simple pierre détachée d'une montagne sans qu'on y ait touché, tombera et pulvérisera tout (Da 2 34).
Il prie pour que nos yeux contemplatifs puissent se dilater en entendant le prophète Daniel affirmer que le Dieu du ciel suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit et dont la royauté ne passera pas à un autre peuple. Le texte ajoute : ce dernier royaume pulvérisera et anéantira tous les autres, mais lui-même subsistera à jamais (Dn 2, 44). Pour que ces mots nous réveillent, il faut dès notre réveil, en faire notre lecture première bien avant celle des journaux.
À votre contemplation : être chrétiens, des saintetés, en ces temps difficiles, c'est nous ouvrir à une révélation, celle d'un Jésus priant pour nous. Si nos vies se passent dans la Parole, se vivent dans cette assurance de ce que sa Parole nous dit, même si le chemin est rempli d'obstacles, nous contribuerons à faire advenir la Bonne nouvelle. AMEN.
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