Année A :Vendredi de la 1 ière semaine de Noël (litan01v.05)
Luc 5 12-16 "Nous sommes, nous les faibles, la faiblesse de Dieu : le lépreux
"Dieu ne donne pas parce que nous méritons mais parce qu'il est miséricordieux et qu'il nous aime" .Ces mots du starets Silouane ramasse toute cette aventure du lépreux de Luc. Vont à Jésus ceux et celles qui veulent vivre. Ceux et celles qui savent que Jésus n'est qu'un OUI à leurs cris de foi. À ces cris vrais qui sortent du plus profond de nos cours. Vont à Jésus ceux et celles pour qui Jésus n'est qu' eau vive capable de désaltérer nos soifs.
Contemplatives, ce n'est pas la toute-puissance de Jésus qui a guéri le lépreux, c'est la proximité de l'un et de l'autre. Tellement proche qu'ils ne faisaient plus qu'un. Qu'ils vivaient cette " union à nue sans intermédiaire" dirait Ruysbroeck. Tellement proche qu'ils se sont mutuellement "touchés", mutuellement anéantis l'un dans l'autre. Jésus fut tellement dérangé par le mystère de compassion qui l'habitait, tellement "pris aux entrailles" écrit Marc dans le passage parallèle, tellement "touché" dans son mystère profond, qu'il s'est empressé de poser le 1er geste qui allait le conduire à la mort - Paul parle de kénose- celui de s'abaisser au plus bas pour rejoindre dans son plus bas toute la souffrance de cette personne en détresse d'amour. Dans les mots du Père Carballo ofm, (lettre Noël), nous décelons dans cette rencontre que "la naissance du Fils de Dieu comme Fils de Homme est l'ultime parole du ciel qui vient nous dire que Dieu désire la terre, que le Créateur désire sa créature, que l'Amour nous aime et que nous les faibles, nous sommes la faiblesse de Dieu." .
"Nous les faibles, nous sommes la faiblesse de Dieu " . Au lieu de se lamenter sur nos échecs, nos lèpres, il nous faut réaliser que nous sommes le point faible, la faiblesse de Dieu. En allant à Jésus, le lépreux sans le savoir, a touché avec une telle profondeur les "entrailles" de Jésus qu'Il en a perdu le contrôle. Sur le champ comme pour le remercier de l'avoir ainsi ébranlé, Jésus lui a offert de retrouver une " nouvelle virginité." Il ne fut pas guéri mais "purifié". En allant se montrer aux prêtres, il confirmait qu'il avait retrouvé le droit d'exister à nouveau, de vivre autrement. Mystère de proximité. Mystère d'union sacrée entre ce Dieu lumière incréée et cet homme en recherche de renaissance à une vie nouvelle. Mystère de résurrection.
"Si tu veux" . Mais qui est-ce qui veut ? Jésus ou le lépreux ? N'est-il pas venu parce qu'il voulait nous sauver. Parce qu'il désirait toucher nos plaies, notre terre dite "la délaissée" pour en faire une terre "épousée" , une terre qui " devient pour toujours la Terre du Fils de Dieu". (lettre de Noël du Père Carballo, ofm)
Cette proximité entre Jésus et le lépreux est la nôtre. Être assez proche de Jésus, assez profondément entré dans cette "tente de la rencontre" qu'est sa crèche, pour voir un " éclat de sa lumière dans l'obscurité de l'univers", pour entendre l'écho de sa Parole que Jean - " qui a vu, entendu, touché le Verbe de Vie" ( 1Jn 1,1) - nous transmet et qu'il nous invite à entendre : " je suis venu vous dire, à vous qui mettez votre foi dans le nom du Fils de Dieu, que vous avez la vie éternelle" ( 1 Jn 5,13). Ce n'est pas une destination qui nous est offerte mais une manière de voyager.
À votre contemplation : les mots de frère François, cités par votre Ministre Général, prennent ce matin tout leur sens : "mon Dieu, mon tout" . Nous n'aurons jamais assez de temps pour laisser Jésus désirer vivre avec nous ce mystère de proximité qui fait tant de bien à ceux et celles " pour qui vivre, c'est le Christ ". À ceux et celles qui savent que leurs lèpres attirent Dieu en eux, fait tomber Dieu en eux.
Mes souhaits pour vous, contemplatives: éprouver dans votre être profond que " nous les faibles, nous sommes la faiblesse de Dieu. " Cela dit tout le mystère de l'eucharistie que je vous offre avec joie en revenant chez vous "en forme de vie". AMEN
Accueil : J'étais loin de soupçonner en vous quittant le 5 novembre dernier que j'allais vous revoir qu'aujourd'hui. Quelle joie ai-je éprouvée quand d'un commun accord, il fut convenu que je vous reverrais en début d'année. "Me voici". Cette distance physique n'a pas atteint cette proximité entre vous et moi. Elle n'a pas altérée ce désir mutuel de crier chaque jour : "Seigneur si tu le veux ". Pour inaugurer cette nouvelle année, élevons nos cours, devenons de tout cour, eucharistie pour dire à Dieu venu nous guérir de toute maladie (Acc), toute notre reconnaissance.
Ajouter un commentaire