Litap01l.08 (litap01l.08)
Luc 1, 26-38 Annonciation de Marie
Quand Marie a exprimé son MAGNIFICAT, quand elle a chanté « Mon âme exalte le Seigneur », elle venait d’entendre le Magnificat de Dieu à son endroit. L’annonciation, c’est le MAGNIFICAT de Dieu à l’endroit de Marie. Dieu exalte de joie. Il magnifie la grandeur de Marie. Par la voix de l’Ange, Dieu donne de la grandeur à « son humble servante ». L’annonciation, c’est Dieu qui célèbre la beauté de Marie.
Pour inaugurer la Nouvelle Alliance, Dieu invite Marie à se réjouir parce que sa Paix est sur elle. C’est le même souhait qui ouvre chacune de nos célébrations. Comme premier mot de toute célébration- c’est vrai de l’annonciation de Marie, c’est vrai de chacune de nos eucharisties, Dieu nous magnifie en nous offrant d’entrer en « société » (Élisabeth de la Trinité), en « communion »(le mot est de Saint-Jean), avec lui.
Même si cette salutation a bouleversé Marie comme elle nous bouleverse si nous prenons conscience de l’impact d’une telle salutation, même si elle fut troublée de se savoir choyée, en grâce, belle aux yeux de Dieu, même si elle se savait à une infinie distance de la salutation de l’ange, Marie avec humilité, a accepté d’être reconnue, louangée, célébrée par Dieu. En retour de ce Magnificat de Dieu, Marie lui a offert son MAGNIFICAT.
Cette fête nous révèle ce matin qui est Dieu. La grandeur de notre Dieu. Dieu n’est Dieu que parce qu’il voit que tout est bon, que tout est beau. Il a pris et prend tout au long de l’histoire l’initiative de nous annoncer que « nous avons du prix à ses yeux ». Songez à son premier regard au tout début de l’Ancienne Alliance. « Il vit que cela était bon ». Et même après le choix d’Adam, Dieu n’a pas changé son regard. Il a l’œil sur nous parce qu’il nous trouve beaux, à son image. Il ne cesse de clamer son MAGNIFICAT à notre Dieu.
Nous venons de célébrer dans les fêtes pascales le plus éclatant chant du Magnificat de Dieu à notre endroit. À travers ces fêtes, Dieu nous a annoncé par la voix de son Fils que nous avons du prix à ses yeux. Nous pouvons bien « contrister » Dieu - le mot est de s. Benoît dans sa règle – mais il ne sera jamais « contristé » par nos comportements.
Aujourd’hui, ce n’est plus la voix de l’Ange qui nous célèbre, c’est celle de la Parole de Dieu, ce « miroir le plus merveilleux » (Éphrem de Nisible) que Dieu a écrit pour nous, « lettre envoyée par le Dieu tout-puissant à sa créature » (Grégoire le Grand). Lettre Magnificat de Dieu pour nous. Ne recevons pas cette salutation, cette parole de Dieu ce matin comme si elle s’adressait seulement à Marie. Oui, elle fut la « privilégiée » de Dieu qui l’a comblée de grâce sans la ménager non plus.
Cette salutation s’adresse à nous de génération en génération, rien ne peut être plus ravissement, source de joie que nous de nous savoir magnifier par Dieu. Dieu nous annonce que nous avons de la dignité. « C’est une fête pour nous et notre cœur est plein de reconnaissance » (Prière eucharistique des enfants)
Devant ce Magnificat de Dieu, notre réponse est celle d’ « être Marie » en nous réjouissant d’avoir trouvé grâce auprès de Dieu, d’être comblée par sa Résurrection. L’ange qui annonce et Marie qui accueille, voilà notre histoire. Être écoute et accueil pour devenir « des mères de Dieu »
« Être Marie » ce n’est pas banal, c’est cesser de craindre (Lc1,30). Ne pas avoir peur d’épouser jusqu’à la perfection que « tout se passe selon ta parole ».Ne pas avoir peur de dire ce OUI qui fait que Dieu ne nous laissera jamais plus en paix tant il nous désire tout à Lui. Ne pas avoir peur de porter le salut de monde, d’être signe de contradiction, d’être transpercée par un glaive. Souvent, nous sommes des Marthe.
« Être Marie », c’est savoir dire en acte « que ta volonté soit faîte » (Lc1,38)pour entrer dans un projet qui dépasse l’entendement humain et ouvre la porte à laisser Dieu « habiter en nous et de voir sa gloire(Acc). Nous sommes souvent tentés de préférer notre volonté à la Sienne parce qu’elle peut paraître un joug moins pesant.
À votre contemplation en retour de ce magnificat de Dieu qui nous élève rien n’est plus grand, rien n’est plus glorieux que d’obliger Dieu, en adoptant les attitudes de Marie, « la seule parfaitement sainte2 (St Éphrem) à naître en nous. « Le but de notre vie mariale doit consister à devenir une autre Mère de Dieu afin que Dieu soit conçu en nous et naisse de Dieu » (Bienheureux Titus Brandsma, Parole silence 2003). Pour cette annonciation que Dieu nous fait, devenons des femmes eucharistiques. AMEN
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