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2013 -C: Lc 6, 12-19 Mardi 23e semaine ordinaire - appelés à nous tenir en périphérie.

Année C: Mardi 23e semaine ORDINAIRE (litco23m.13)
Luc 6 12-19 : appelés à nous tenir en périphérie.

Quand cesserons-nous de nous faire une image de Dieu ? Dans notre connaissance de Jésus, nous sommes des maîtres en ignorance. Jésus est insaisissable. À preuve, le choix de ses apôtres est déroutant tant il apparait incompatible avec le gros bon sens. Toute initiative nouvelle nécessite de solides fondations. Or le choix de Jésus repose sur des personnes peu crédibles. Peu fiables. Qui donc est Dieu pour agir ainsi ?

Jésus a renouvelé aux apôtres l’appel adressé à Abraham. Et leur foi ressemblait à celle d’Abraham ; car, de même qu’Abraham a obéi aussitôt qu’il a été appelé (Gn 12), Il partit sans savoir où il allait, de même les apôtres sont partis à la suite de Jésus aussitôt qu’il les a appelés et qu’ils l’ont entendu, tout en ignorant le chemin. 

Ce n’est pas un long discours, un long enseignement qui les a fait disciples, mais le seul fait d’avoir entendu la parole de Jésus dans la foi. Tu m'as fait capable d'entendre (Ps 39). Parce que leur foi était déjà vivante, ils ont couru aussitôt à sa suite comme pour confirmer qu'ils attendaient le libérateur d'Israël annoncé.  Tellement fascinés, foudroyés de joie aussi, ils ne posèrent aucune question sur le salaire qu'ils recevraient. Salaire prestigieux : entre dans la joie du Seigneur (Mt 25 23) ; venez les bénis de mon Père posséder en héritage (Mt 25, 31-36).

Quel anoblissement il y a là-dedans !  Quel changement radical aussi.  Jésus appelle pour être là où il est, là où il va : avance au large (Lc 5, 4), va rejoindre la périphérie. Délaisse le rivage d'une vie tranquille, d'une vie carriérisme (François), d'embourgeoisement, qui ne saurait permettre de remplir notre barque du Vent de l'Esprit de Jésus. Être disciple ne sera jamais une affaire privée. Thomas Merton écrit que dans le Christ, personne parfaitement complète, nous devenons inter social, interculturel. La charte des valeurs tant discutée va-t-elle jusque-là ?

L'appel de Dieu sera toujours un appel à gagner le large. Comme le Père m'a envoyé moi aussi je vous envoie (Jn 17, 18) sur une mer agitée. Appel à revêtir l'humilité dans vos rapports les uns avec les autres. En effet, Dieu s'oppose aux orgueilleux, aux humbles il accorde sa grâce (1 Pi 5, 5-14).Qu'on ne s'imagine pas que cela est facile  ajoute Thérèse d'Avila (Vie, # 5).

Ce qui fascinait tant chez Jésus, c'est qu'il n'est jamais pressé de faire quoi que ce soit pour se montrer plus fin que les autres. Il ne se présentait pas comme le centre du monde (cf. Lc 14, 16). N'appréciait pas la première place. Dieu tient conseil, écrit Guillaume de Saint Thierry (Pain de Cîteaux, tome 1, série 3, p.101) et décida d'envoyer son Fils dans un situation tellement de bassesse que cela sera l'opposé de l'homme qui voulait en Adam se faire semblable à Dieu. La magnanimité est le style de vie de Jésus. De ses disciples et apôtres.

L'appel de Jésus sera toujours un appel à être son corps, sa vie. Ce n'est pas seulement un beau concept. C'est une réalité. Le Christ n'a pas de corps à présent sinon le tien, disait Thérèse d'Avila. Il n'a pas de mains sinon les tiennes, pas de pieds sinon les tiens. C'est par tes yeux que le Christ compatissant doit regarder le monde. Jésus n'a pas de sens, ne fait pas sens sans nous. Comment peut-il être «parlant» à notre entourage si nous ne le sommes pas à leurs yeux ? Si nous ne vivons pas son style de vie ? Si nous ne sommes pas ses mains, ses pieds, son corps ? Comment Jésus peut-il être fascinant si nos vies ne le sont pas ? Ce sont des petites questions que posent souvent le pape François.

Jésus avait les yeux ouverts, le cœur ouvert, des bras ouverts sur les autres qui se tenaient en périphérie : les pauvres, les aveugles, les estropiés.  La tendance actuelle, même dans notre Église, est plutôt le contraire. On aime se mettre de l'avant. 

Notre appel a toujours besoin d'être évangélisé. Évangélisé par une ouverture qui nous ouvre les yeux, nous rend plus humbles, qui nous ouvre le cœur et nous fait voir plus profond et plus loin, qui nous fait étendre les bras avec générosité et gratuité et qui inaugure la COMMUNION avec Jésus, avec les autres. Cette ouverture est un trésor d'évangile. Un trésor qui nous évangélise et évangélise. Une porte de la foi.
Saintetés, je termine par ces mots de la lettre de Paul aux Colossiens d'une grande actualité: continuez à vivre dans le Christ [...] soyez enracinés en lui, construisez votre vie sur lui […] soyez débordants d'action de grâce. AMEN.

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Date: 
Dimanche, 1 septembre, 2013

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