2025- C- mercredi de la 23e semaine ORDINAIRE (litco23me.25)
Lc 6, 20-26- le bonheur à l’envers
Ma première impression en écoutant ce texte des béatitudes est la description d’un bonheur à l’envers. Jésus ne propose pas un idéal inaccessible, lointain. Il décrit un humanisme de gros bon sens. Gros bon sens que d’aider de saluer des sans-abris et d’être pour eux une présence humaine chaleureuse. Gros bon sens de briser le silence dans un ascenseur. Gros bon sens que d’ouvrir une porte à une personne handicapée. Vous serez consolés, dit Jésus.
Jésus ne raconte pas de belles histoires d’entraide. Il propose des initiatives sociales. Il appelle à une nouvelle manière de vivre, celle de porter aussi attention aux souffrances et handicaps des autres, à ne pas passer près d’eux sans les voir. Pour cette mère qui accueille en plus de ses trois enfants deux enfants handicapés, il s’agit de beaucoup plus que de bonnes actions. C’est une ques-tion d’être simplement humain, une question de gros bon sens.
Il faut reprendre conscience écrit le pape François dans son document majeur de la sauvegarde de la création que nous avons besoin les uns des autres, que nous avons une responsabilité vis-à-vis des autres et du monde . Nous sommes beaucoup plus préoccupés par nos petits bobos que de soulager ceux des autres.
Un jour Jésus demande à ses disciples pour vous qui suis-je ? Subtilement dans cette question se cache une autre question : veux-tu être heureux non dans l’autre vie, mais dans ce monde qui est le nôtre ?
Jésus qui ne donne que rarement des réponses à ses questions nous invitant plutôt à creuser en nous des pistes de réponses, donne dans sa déclaration sur le bonheur, une réponse très claire sur comment être heureux. Dans les béatitudes que nous venons d’entendre, Jésus est révélation dans sa personne d’un chemin de bonheur. Il se présente comme un « coach », un expert de quelqu’un jouissant d’un bonheur même sur le chemin vers Jérusalem. Jésus déclare heureux ceux qui pren-nent son chemin.
Pour lui, le bonheur se trouve dans une vie tournée vers les autres. La logique du bonheur, selon l’Évangile, est dans l’attention aux autres : seule l’attention donnée fleurit. C’est le chemin du bon-heur. Nous voulons être heureux, donnons du bonheur. Il y a beaucoup de joie à donner, plus qu’à recevoir (Ac 20,35).
Il faut aller plus loin que la simple reconnaissance de l’autre. Il faut couper nos désirs de tout mo-nopoliser. Dans la vie, tout contrôler ne sert à rien . Pour nous dire comment être pleinement hu-main, Jésus a vécu pleinement les béatitudes. Regardez-le, contemplez-le. Voici l’homme pleine-ment humain, déclara Pilate à la foule (Jn 19,5).
Ces béatitudes, Jésus les a vécues dans une vie d’homme réussie aux yeux de Dieu. Regardez-le, contemplez-le : c’est lui, l’Homme, l’Homme parfaitement réussi, le Saint de Dieu. Il ne se contente pas d’instruire la foule et ses disciples sur la montagne, surtout, il accomplit les béatitudes dans sa vie d’homme réussie aux yeux de Dieu.
Recevons cet appel à être bien-heureux en rendant les autres bien-heureux. Prenons soin des autres, un proche malade, un voisin sans famille. N’attendons pas que l’autre soit meilleur pour l’aimer, car il attend d’être aimé pour devenir meilleur. Donnons, quoi qu’il en coûte, le meilleur de nous-mêmes.
Menons une vie à l’envers. Refusons de vivre « le moi d’abord », parce que cela s’appelle aimer comme Jésus.
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