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2025-C-Lc 3,15-16. 21,22 - dimanche du baptême du Seigneur

2025-C- Dimanche du baptême de Jésus.

Lc 3,15-16. 21,22 : qui sommes-nous ?

Monte en moi cette réponse que donnait une religieuse travaillant dans un hôpital psychiatrique à quelqu’un de profondément perturbé qui lui demandait une parole qui pourrait l’aider pour la journée. Spontanément, elle lui dit : tu es mon fils bien-aimé. (Lc 3, 22). Cette parole a changé toute sa vie. Il a pris conscience qu’au milieu de sa détresse, lui abandonné par les siens à cause de sa maladie, il était fils bien-aimé. Quelqu’un lui portait attention. Quelqu’un l’aimait pour vrai.

Jésus s’est fait l’un de nous pour faire de nous d’autres lui-même. Pour nous dire que nous sommes des fils bien-aimés. Pour que nous vivions de son Esprit. Il nous a donné part à son Esprit (1 Jn4, 13). Il nous offre de vivre d’une façon d'être au monde qui peut se vivre dans n’importe quelle situation, n'importe quelle recherche de sens, n'importe quelle culture, n'importe quelle religion. Le maître-mot de cet art de vivre est : aimer comme Lui, vivre comme lui dans le Père, comme Lui avec sa capacité d’entrer en contact avec tout le monde, toute sorte de monde.

L’épitre à Diognète écrite au début du 2e siècle reconnaît que les chrétiens ne se distinguent des autres hommes ni par un pays, ni par une façon de parler, ni par une manière de s'habiller. Car ils n'habitent pas de villes qui leur soient propres, ils n'emploient pas un langage spécial […] ils suivent les usages locaux pour ce qui est de la façon de s'habiller, de se nourrir et de se comporter. Et cependant, ils témoignent clairement d'une manière de vivre qui sort de l'ordinaire. […] En un mot, ce que l'âme est dans le corps, les chrétiens le sont dans le monde.  Leur manière de vivre manifestait l’espérance qu’ils vivaient (1 Pi 3, 15)

Quand Jésus parle de son règne, de la venue du Royaume, il parle de la venue de son esprit, de l’arrivée de sa façon d’être au monde. Que ton règne vienne, précise sa prière. Nous sommes appelés à vivre, à proposer dans le concret de notre vie son trésor sans prix : vivre comme Jésus a vécu. Une vie de compassion. Non pas d’un système religieux, mais de son esprit qui nous fait découvrir une humanité nouvelle, l’arrivée d’un homme nouveau. 

Jésus nous propose un chemin de sortie de notre dépendance à notre « moi-je », à nos comportements inhumains, de se haïr, de s’entretuer, de s’imposer. Le baptême est une noyade de notre faux moi, de notre petit moi autosuffisant, arrogant. Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi (Ga 2,20).

Un grand spirituel, Maître Eckhard, écrit que la vie chrétienne n’est pas une addition, mais plutôt une soustraction. Le baptême nous soustrait à ce qui n’est pas humain. Avec réalisme, un autre mystique du siècle dernier affirme dans une homélie que la plupart des hommes ne sont pas [encore] né de l’Esprit.

Le baptême est une renaissance à notre vrai moi qui se trouve « caché » au plus profond de nous. Plus je descends en moi-même, plus je trouve Dieu au cœur de mon être (Teilhard de Chardin). Atteindre cette profondeur est toujours à parfaire. Notre vrai moi, notre vrai moi chrétien crie toujours pour être connu. Reconnu. Nous devenons participants de sa divinité. Par nature, nous sommes humains. Par pure grâce, nous sommes divinisés. Cela reste toujours à réaliser. Une préface de Noël affirme qu’il a assumé notre condition pour que nous devenions éternels. Saint Paul aux Romains parle d’ensevelissement.

La phrase spontanée de la religieuse qui a tellement fait du bien à son interlocuteur devrait aussi créer un état de choc en nous. Tu es mon fils bien-aimé. Il est plus facile de se déclarer chrétien que d’en vivre. J’ai l’impression que plus nous parlons de Jésus, moins nous avons du temps pour vivre de son Esprit.  

Faisons silence. L’Esprit de Jésus, sa manière de vivre, son accueil des autres, des gens de la rue, est désormais et pour toujours notre manière de vivre. Devenons louange et gloire, nous sommes de la famille de Dieu.  AMEN.

 

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Date: 
Mercredi, 8 janvier, 2025

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