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2024-B-Mc 4, 26-34 dimanche de la 11e semaine ORDINAIRE- grandir

 Année B : dimanche de la 11e semaine ORDINAIRE

 Mc 4, 26-34 grandir

Un proverbe mexicain dit qu’ils ont essayé de nous enterrer. Ils ne savaient pas que nous étions des graines. À l’intérieur de la graine de moutarde, de ce tout ce qui est petit grain, il y a une force qui déchaîne une croissance inimaginable. En tout ce qui est petit, il y a une force non tuable. Une force à déplacer les montagnes.

Le royaume des Cieux, dit le Seigneur, est comparable à une graine de moutarde. Est-ce là ce que nous espérons ?   Est-ce là ce que nous attendons ? Nous préférerions entendre et attendre autre chose. Nous portons volontiers nos regards vers ce qui est puissant. Ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas venu au cœur de l’homme (1 Co 2, 9) nous vous l’annonçons.

La raison du plus fort est toujours le meilleure dit-on. Jésus renverse ce proverbe. Il semble que Dieu ait choisi une autre voie. Le petit David foudroya Goliath (Sm 1, 17). Dieu veut éprouver en nous non la force, mais votre faiblesse (Bernanos, le dialogue des Carmélites). C’est quand je suis faible que je suis fort. (2 Co 12,9).

Ces trois petites paraboles lancent un cri strident, plus bruyant que celui des casseroles : ne pas s'enfermer dans ce qu'il y a de plus grand [mais] se laisser enclore par ce qu'il y a de plus petit (Hölderlin). Un dicton dit que dans les petits pots, se trouvent les meilleurs onguents.  

À travers l’image de ces paraboles, nous prenons conscience d’une inversion ou d’un retournement de perspective apparu au moment de son incarnation. De tout puissant, il s’est fait tout petit. Dieu en Jésus s'est courbé vers nous, s'est fait petit de grand qu'il était. S’est aligné sur l’inférieur.

François d'Assise, Bonaventure voient dans ces trois petites paraboles, l'humilité de Dieu. Avouons-le, ce n'est pas très tendance ni très séduisant que de prendre ce chemin. Dieu a choisi de sauver son peuple par une autre force que celle de la puissance. Une armée ne donne pas le salut, dit le psaume.

Cette parabole révèle un Dieu entièrement nouveau, une mission entièrement nouvelle : un « petit » Dieu, un Dieu dont la force n’est pas visible. Jésus clame la fin de ce qui est « super » : super héros, super puissant, super visible, super prêtre, super Église. Jésus appelle à une autre performance que celle de la puissance, du visible.

Partout nous admirons l’impératif de la performance ! Aujourd’hui, nous accordons beaucoup d’importance, priorité à ce qui se voit, ce qui est la mondialisation. C’est le rendement, la croissance qui compte. Jésus renverse ce mouvement de puissance. Le plus grand est celui qui est capable de se porter au plus bas. Le premier est celui qui a la force de se placer en position de service. Je renverse l’arbre élevé et relève l’arbre renversé. Je fais sécher l’arbre vert et reverdir l’arbre sec (Ez 17, 24).

Quoi comprendre ? On attendait un Jésus puissant. Rien de tel ne s’est produit. Rien ne se passe, rien ne se produit de ce qu’on attendait. La faiblesse est la force de la graine. Elle est d’une force inimaginable. Quand Jésus fait l’éloge de Jean-Baptiste, il en parle comme le plus grand parce que le plus petit (Mt. 11, 11). Un gérant de fruits et légumes me disait que les spéciaux portent sur des fruits et légumes imparfaits et qu’on ne peut que difficilement réussir à vendre. Si nous recueillions toute la nourriture imparfaite, nous pourrions nourrir le monde entier (Laudato si).

Il est urgent de réfléchir à la puissance du vulnérable (D. lambert). À une Église vulnérable. Un Église fragile. Nous avons tendance à penser qu’être vulnérable comme la graine de moutarde signifie être faible. C’est un mythe très répandu et très dangereux. Nous sommes traversés par des ondes d’électrochocs de puissance.

Le succès d’annoncer Jésus ne repose pas sur ce qui se voit, mais sur ce que vivent les envoyés. Semons la Parole. Une fois semée, la graine pousse tout seule, on ne sait pas comment, mais elle pousse de manière mystérieuse et surprenante, révélant la puissance cachée de la petite semence, et sa vitalité victorieuse (Pape François).

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Dimanche, 16 juin, 2024

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