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2024-B-Jn 2, 13-22- dédicace du Latran- Plongeons

Année B : samedi de la 31e semaine ORDINAIRE (litbo31s.24)

Jn 2, 13-22 ; 1 Co 3, 9c-11.16-17 : Plongeons. Dédicace de la basique du Latran

Plongeons. Où. J’ai en mémoire la question des premiers disciples : où habitez-vous ? Il n’a pas donné un lieu comme réponse. Il s’est donné en réponse. À la Samaritaine qui s’interrogeait du lieu où il faut adorer Dieu, Jésus lui répondit Je le suis, moi qui te parle (Jn 4, 26). Plus tard il dira : nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui (Jn 14, 23).

Plongeons. D’expérience, Paul affirme que vous êtes la maison que Dieu construit. N’oubliez pas que vous êtes le Temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous (1 Co 3, 16). Hildegarde, docteure de l’Église, déclare avec des mots savants que chaque personne se définit comme un microcosme montrant un macrocosme que beaucoup appelle Dieu.

Plongeons. Cette fête renverse nos regards de l’extérieur vers l’intérieur. En nous, il y a ce lieu que nous ne connaissons pas[1]. Rien n’est impossible à Dieu (Lc 1,37). Cette fête de la Dédicace fait résonner en nous une question aussi ancienne que l’homme : où rencontrer Dieu ? Où adorer Dieu ?  Y a-t-il une nécessité d’affecter un lieu à celui dont nous savons bien qu’il est partout, que ni la terre ni les cieux ne peuvent le contenir ? Pourquoi Dieu serait-il là plutôt qu’ailleurs ? là plus qu’ailleurs ?

En se déchirant, le voile du Temple (Mt 27, 51) atteste qu’il n’y a pas deux mondes, le visible et l’invisible, l’extérieur et l’intérieur. Pour Teilhard de Chardin rien ici-bas n’est profane pour ceux qui savent voir. Ne séparons pas ce que Dieu a uni. Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais (Jn 17,15). 

Il est illusoire de séparer le ciel et la terre, la prière et l’activité. Jésus n’a pas deux demeures. Nous sommes contaminés par cette idéologie culturelle qui parle du monde d’en haut et de celui d’en bas, qui sépare l’humain et le divin. Dieu ou le Réel comme on le dénomme aujourd’hui n’est pas dans le dehors du monde. Plus que dans le dedans, Dieu ou le Réel est à l’intérieur. Cette dédicace appelle à entrer, à émigrer vers l’intérieur. En entrant dans une église, notre regard se porte vers son centre, le chœur, invitation à se disposer à retourner son regard vers l’intérieur !

Une petite histoire rabbinique dit cela. Où habite Dieu demande le rabbin Mendel de Kotszk à ses savants hôtes qu’il recevait à sa table. Les savants docteurs se moquèrent de lui tant la réponse leur semblait évidente. Le rabbin répond lui-même à sa question : Dieu habite où on le fait entrer. Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu (Jn 1, 12).

À votre contemplation. Nous ne célébrons pas une construction de pierres. Nous célébrons ce que nous sommes des pierres vivantes, que nous sommes un peuple qui marche ensemble. Nous ne sommes pas chrétiens tout seuls. Demandons-nous, écrit saint Bernard, ce que peut bien être la maison de Dieu, son temple, sa cité, son Épouse. Je ne puis le dire qu’avec crainte et respect : c’est nous. Ce matin, cest nous-mêmes que nous célébrons (Saint Césaire d’Arles, au Ve siècle). AMEN.

 

[1] Marie Balmary, Ce lieu en nous que nous ne connaissons pas, éd. Albin Michel, 2024


 

 

Évangile: 
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Date: 
Mardi, 5 novembre, 2024

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