ENVOYÉS POUR SERVIR.
Jn 13, 1-15
On ne peut pas célébrer cette soirée eucharistique sans être bouleversé. Ce soir ce n’est pas nous qui sommes attablés autour d’une table. Ce qui me bouleverse, c’est Quelqu’un se met à genoux devant moi pour me soutenir, m’éviter de tomber. Si ce quelqu’un se tenait debout et moi à genoux, il m’écraserait.
Quelqu’un me porte toute son attention. Heureux les invités. Et la vive réaction de Pierre est la mienne. Jamais je n’accepterai cela. En ce soir du jeudi saint, je réalise que je suis mal à l’aise quand on me porte attention. Je préfère beaucoup plus aider que d’accepter d’être aidé.
Et ce Quelqu’un explique qu’il est venu me servir. Pour servir. Les disciples ont en mémoire son geste devant la samaritaine à qui il donne à boire; son attitude réconfortante pour Marthe et Marie devant la mort de Lazare ; sa course folle vers son fils venant de loin pour lui offrir une bague d’or au doigt ; son empressement devant l’aveugle qui lui demandait à voir ; sa joie de porter sur ses épaules le brebis égarée ; son souci dans le désert de nourrir une foule avant de la retourner chez elle.
Er ce soir, ce Quelqu’un récapitule toute sa vie en posant un geste réservé aux esclaves, un geste dégradant qui n’appartient pas à maître en autorité : s’agenouiller devant nous. Il avait aidé tout le monde. Ce soir, il pose ce même geste, geste qu’il a « réservé» à ses disciples pour leur dire combien il les apprécient et surtout pour leur dire que ce sera désormais et pour toujours la seule tâche, la seule mission qu’ils auront à accomplir. Car c'est un exemple que je vous ai donné, pour que vous fassiez, vous aussi, comme moi j'ai fait pour vous (Jn 13,15). Faites cela en mémoire de moi.
Quelqu’un est entièrement à mon service. Et je suis ébranlé, bouleversé quand je lis, je prie ces mots de la prière eucharistique #2 tu nous as estimé dignes de nous tenir devant toi pour te servir. Nous le dirons tantôt dans le credo : pour nous il s’est abaissé. Pour nous il a accepté de donner sa vie afin que nous sachions qu’il nous aime pour vrai.
Ce soir quelqu’un m’aide.
Quand j’ai faim, il m’offre à manger.
Quand j’ai soif, il m’offre à boire.
Quand j’ai froid, il me réchauffe.
Quand je suis malade, il m’offre sa présence.
Quand je suis fatigué par la tâche, il m’accompagne.
Quand je suis déçu de moi, il m’encourage.
Quand je suis angoissé, il me comprend.
Quand j’ai besoin de paix, il m’offre son chemin.
L’HEURE EST AU SILENCE DEVANT UN SI GRAND GESTE.
Je vais maintenant non pas vous laver les pieds, j’en suis physiquement incapable. Je vais me lever de table et vous baiser les mains, les bénir en mémoire de lui. Faites cela en mémoire de moi.
Musique : ubi caritas Taizé
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