Année B : samedi de la 18ième semaine ORDINAIRE (litbo18s.24)
Jn 12, 24-26 : le scandale de la foi.
Quel est l'obstacle qui nous empêche de croire en Jésus ? C’est de refuser de mener une vie à regarder le ciel sans se soucier de ce qui se passe autour de nous. Notre foi en Jésus nous engage à vivre comme lui les yeux ouverts sur notre monde. Jésus vivait sa foi dans son compagnonnage avec les gens ordinaires, souvent de mauvaises réputations et déconsidérer par la caste religieuse. Sa manière de vivre faisait scandale. Il en a payé le prix.
Saint Laurent fut dès les débuts de l’ère chrétienne, un témoin de ce scandale de la foi. Il a vécu comme Jésus sans rien s’approprier. Il s’est occupé des autres, des gens peu considérés, des pauvres, la vraie richesse de l’Église naissante. Il a semé dit la lecture largement. Il distribue, il donne aux pauvres ; sa justice demeure à jamais. Saint Léon le Grand disait que les flammes ne pouvaient pas vaincre[sa] charité [et que] le feu qui le brûlait à l’extérieur était plus faible que son ardeur intérieure.
Une foi authentique est oxygénée par la souffrance des autres. Elle conduit vers les marges, vers ceux qui souffrent ou sont considérés comme des étrangers. Vivre sa foi comme une dévotion personnelle réduite à regarder le ciel, ne met pas en mouvement. Personne ne suit Jésus de façon privée.
Dans une homélie très forte qu’il adressait à l’occasion des 50 ans des journées sociales d’Italie, le pape exprimait qu’aujourd’hui nous avons besoin du scandale de la foi[1]. Nous n'avons pas besoin, dit-il, d'une religiosité fermée sur elle-même. Nous avons besoin de gens qui voit Dieu en se souciant des autres, des gens d’une foi faite chair, d’une foi agitée non dans le sens d’une vie anxieuse, mais dans le sens d’une vie donnée, engagée à supprimer les inégalités, guérir l'injustice qui mine la santé de toute l'humanité.
Grand contemplatif de Jésus, Laurent a reconnu son visage dans la personne des pauvres qu’il n’a pas regardé furtivement. Il a refusé de s’arrêter, de les secourir plutôt que de passer outre comme le prêtre et le lévite (Lc 10, 15-27). Depuis la création du monde, écrit Paul aux Romains (1, 20), la nature invisible de Dieu se perçoit dans sa création Nous sommes le visage de Dieu.
En invitant Agnès à se transformer en l’image de sa divinité, Claire d’Assise dont vous célébrerez sa fête demain lui signifiait et saint Laurent nous rappelle cela, que goûter la douceur cachée que Dieu réserve à ses amis passe par le souci des pauvres. AMEN.
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