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2023-A-Jn 5, 17-30- mercredi de la 4e semaine CARÊME- l'oeuvre de Jésus

Année A : mercredi de la 4e semaine du CARÊME (litac04me.23)   

Jn 5, 17-30 - L’œuvre de Jésus.

  Loin d’être un déviant religieux, Jésus est un fervent croyant, initiateur plutôt que réformateur, d’une pratique religieuse axée non sur la maladie de l’apparence, mais sur un comportement nouveau caractérisé par la fraternité.  Le seul programme de Jésus n’est pas de vivre les yeux au ciel, détaché des réalités vécues en bas. Il se bat contre ceux qui se sentent meilleurs parce qu’ils vont au temple, à la messe (cf. Lc 18, 9-14). Il prône comme programme la fraternité, un vivre ensemble. Il refuse de s’enfermer dans une forme spécifique d’une pratique religieuse réservée aux parfaits. Telle est la conviction centrale qui court du début à la fin des évangiles.

Jésus est habité par une conviction profonde, celle de rejoindre les gens, là où ils sont. L’évangéliste Jean nomme cette attitude l’œuvre de Jésus. Il vient justement de guérir un homme paralysé. Peu importe si cet homme a vraiment existé ou pas, sous la plume de Jean, il s’agit d’une image théologique représentant tous les humains. Jésus n’excommunie pas ceux dont les comportements sont moins qu’humains.

La façon dont Jésus a vécu et parlé, ses actions en faveur de la libération de tous les opprimés, ses gestes de miséricorde envers les pécheurs, ses paraboles, sa mort ont fait de lui lumière pour toutes les nations (cf. Is 49). Jésus dit à la femme pécheresse, à entendre à toute l’humanité, moi aussi, je ne te condamne pas (cf. Jn 8). Il est révélation d’une vie « salutaire » pour ses compatriotes.

Lire ainsi les évangiles, c’est considérer que Jésus ne s’est pas « sacrifié » pour son Père, il s’est « sacrifié » au risque de sa vie pour bâtir un royaume de solidarité entre nous. Il a craint la souffrance comme nous jusqu’à ne plus vouloir circuler en Judée parce que les Juifs cherchaient à le tuer (cf. Jn 7). Et quand ils ramassèrent des pierres pour les jeter sur lui, il se cacha et sortit du temple (cf. Jn 8). Ailleurs il est écrit qu’il échappa de leurs mains.

Toute sa vie, Jésus s’engage totalement pour ce qu’il nomme le royaume de Dieu, non le royaume du ciel après la mort, mais le monde nouveau ici-bas où nous sommes tous frères et sœurs, où chacun trouve sa place sans condition, où chacun voit sa valeur reconnue indépendamment de ses mérites et de ses fautes, où l’humain est image et ressemblance de Dieu (cf. Gn 1). Le temps est accompli : le Royaume de Dieu s’est approché (cf Mc 1, 15).   

­À tous les aveugles et boiteux, à tous les estropiés et malades, à tous ceux que la vie a cabossés, Jésus adresse le même message, même le sabbat, lève-toi et marche (cf. Jn 5,8). Malgré les oppositions, il persiste à montrer un autre Dieu, non le tout-puissant, mais un père nommé Abba. On voulait sa mort parce qu’il ne respectait pas le système politico-religieux en place.

Cette conviction profonde de Jésus de sortir l’humain de son mode replié sur lui-même se retrouve chez un ministre pakistanais, Shahbaz Bhatti, assassiné le 2 mars 2021, qui écrivait dans son testament : des hautes responsabilités au gouvernement m'ont été proposées et on m'a demandé d'abandonner ma bataille, mais j'ai toujours refusé, même si je sais que je risque ma vie. Ma réponse a été toujours la même : non, je ne veux pas le pouvoir. Je veux seulement une place aux pieds de Jésus.

Ce chemin si fascinant de Jésus, Isaïe l’a prophétisé dans la lecture tantôt. Au temps favorable, je t’ai exaucé, au jour du salut, je t’ai secouru. Je t’ai façonné, établi, pour que tu sois l’alliance du peuple, pour relever le pays, restituer les héritages dévastés et dire aux prisonniers : « Sortez » ! aux captifs des ténèbres : « Montrez-vous » !

Le message de Jésus, un cinéaste canadien, Denys Arcand, l’exprime dans une conversation avec un théologien. Je vais être plus chrétien que vous, [le salut], c’est la charité, ultimement, l’amitié, c’est la charité. C’est le partage de quelque chose avec quelqu’un d’autre, fût-ce presque rien. Le salut, c’est la charité et la charité, c’est le salut. Voilà l’œuvre qui a conduit Jésus à la mort.

À votre contemplation, avons-nous le même à agir que Jésus en n’oubliant pas que cela nous conduira sinon à la mort en tout cas au rejet ? AMEN.

 

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Date: 
Mardi, 21 mars, 2023

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