Année A : 4e dimanche de Pâques (litap04d.23)
Jn 10, 1-10 je suis la porte.
Un mot exprime bien l’évangile : enfermement. On ne vit pas à rester chez soi, calfeutrés, mais à entrer et sortir. Entrer et sortir, c’est vivre. Question : pour entrer et sortir, quelle porte prenons-nous ? Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir (Jn 10, 9). Qu’est-ce que cela veut dire passer par Jésus, qu’est-ce que cela veut dire affirmer que Jésus est la porte ?
Je suis la porte (Jn 10,7). Je suis le bon pasteur (Jn 10,11). Ailleurs il dira devant Pilate c’est moi, me voici. Et les soldats reculèrent, effrayés. Je suis. Ce n’est pas une parole en l’air, éphémère. C’est une parole-affirmation de qui est Jésus. Je suis lumière du monde. Je suis chemin. Je suis pain de vie. Dimanche dernier, Jésus, le je suis, est sorti rencontré les disciples d’Emmaüs, désorientés, amers, perdus dans leur désespérance. Le psaume disait : le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien.
Et voilà ce qu’il faut retenir. Notre monde déborde de bâtisseurs de portes fermées aux autres, de bâtisseurs de murs. Jésus sort pour bâtir un monde sans mur. Il est un sorteux. Il est bon pasteur. Avec lui, nous ne sommes plus confinés dans un local, dans un club, dans un groupe d’appartenance, dans un espace clos. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage.
La porte Jésus ouvre nos regards sur un autre monde que celui de la guerre, de la lutte fratricide. Passer par la porte Jésus ouvre sur des perspectives insoupçonnées. Moi, je suis venu pour que les hommes aient la vie en abondance ! (Jn 10, 10). Cette porte nous fait voir et vivre avec un regard toujours neuf, jamais habitué, ni résigné à la misère du monde, jamais aveugle ni blasé devant la beauté du monde.
Prendre cette porte, passer par cette porte nous fait cesser d’être errants comme des brebis (Lect). Elle nous sauve dit la 1re lecture de cette génération dévoyée (cf Ac 2, 40). La porte n’est pas un lieu. C’est Quelqu’un. Pour connaître ce Quelqu’un, il faut agir comme lui, être une porte pour les autres, être une porte de la foi pour les autres.
Cette porte est notre avenir. Elle nous permet de voir le figuier fleurir. Quand ses feuilles poussent, on voit que l’été est proche (Mc 13,28). La porte Jésus nous délivre du défaitisme. Elle nous donne un nouveau regard. Elle permet d’affronter les tempêtes actuelles, la crise de la foi avec confiance. Passer par cette porte, fais de nous quelque chose comme Pâques, comme des femmes de Lumière, comme une Église de Lumière.
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