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2022-C-Lc 12, 39-48- mercredi de la 29e semaine ORDINAIRE-Jésus, un rebelle notoire

 Année C : mercredi de la 29e semaine ORDINAIRE(litco29me.22)   19 oct

Lc 12, 39-48 ; Ep 3, 2-12 : Jésus, un rebelle prophétique.

Nous vivons présentement dans une humanité éblouie par des mirages de grandeur, des rêves de grandeur. Manger, boire, s’enivrer. Nos désirs ne semblent jamais assouvis. Tout au long de l’Évangile, Jésus élargit le regard. Il renverse le regard de ce serviteur axé sur le manger, le boire jusqu’à s’enivrer. Son regard opère un grand retournement. Une révolution radicale. Pour Jésus, c’est notre manière de vivre qui attire son regard, le fascine. Celui qui ne connaissait pas la volonté de Dieu […] ne recevra qu’un petit nombre de coups. Jésus appelle durant le temps de l’absence du maître, à vivre d’un esprit nouveau.

Jean Sullivan dit bien cet esprit nouveau que vivent les héritiers du royaume. Un chrétien qui a quelque conscience de ce qu'il est ne peut être qu'un rebelle aux moeurs du monde […] Il peut une chose : prendre ses distances, refuser […]. Le rebelle sera toujours levain du monde.

Dans cette parabole du retour du maître, Jésus appelle à la lucidité, à la clairvoyance, au discernement qui demandera toujours des efforts (Pape François). L’évangile propose un second regard, une vision renouvelée du quotidien dans l’attente du retour du maître. Sommes-nous prêts à parler de Dieu comme l’a fait Jésus ?

Nous avons besoin aujourd’hui comme ce sourd-muet qui avait de la difficulté à parler, que Jésus place ses doigts dans nos oreilles et poser sa salive sur notre langue (cf. Mc 7, 33). Notre foi ne sera jamais une doctrine, mais une manière de vivre, de voir et d’entendre la nouveauté toujours nouvelle.

Nous avons besoin de tenir en éveil notre regard pour lui éviter de s’endormir. Cela passe par un regard évangélique sur les événements, par un esprit d’ouverture. Cela exige une grande vie intérieure. Gardez vos lampes allumées, veillez (cf. Lc 12, 35). Quelqu’un (Drewermann) a écrit que là où des hommes ont une vie intérieure, là est l’Église. Là est l’évangile.

Il ne s’agit plus de voir de grandes choses, de chercher à savoir ni à prédire l’avenir du jour de Dieu. Ils sont nombreux ceux qui au cours des siècles ont attendu ce retour du maître à partir des grands événements de la vie. Ils ont cherché ce royaume dans des livres, dans des événements atmosphériques perturbateurs. Jésus dit que c’est dans la nuit traversée de lueurs qu’il va venir. Éveil permanent, toujours à activer.

Le règne de Dieu n’est pas observable. On ne dira pas : il est ici ou il est là. Le jour du Fils de l’homme est tous les jours. Il est au milieu de vous, en vous (cf. Lc. 17, 20-21). Cette parabole résonne comme une sommation : tiens ta lampe allumée (cf. Lc 12, 35 ; Mt 25, 1-13). Tenez-vous prêts.

Celui que Jésus tient en éveil n’a jamais fini de s’éveiller. De s’émerveiller. Pour dire cela, Jésus utilise des images tirées de la vie ordinaire : celle des pêcheurs qui sélectionnent les bons poissons et rejettent les mauvais ; celle du marchand qui identifie la perle qui a le plus de valeur ou du laboureur qui découvre quelque chose comme un trésor dans son champ (cf. Mt 13, 44-48).

S’éveiller, discerner est notre responsabilité. Personne ne peut s’arrêter à notre place. Personne ne peut discerner à notre place les signes que Jésus place sur notre route. Jésus murmure discrètement à nos oreilles de ne pas se fier à ce que nous voyons, de ne pas partager l’incrédulité générale, de ne pas se laisser entraîner dans le pessimisme environnant.

Il murmure que nous vivons présentement le passage d’une Église comme une centrale de service sacramentel (Joseph Moingt en 1970) à une Église invisible, semblable à celle de la vie de Nazareth. C’est dans l’invisibilité de Nazareth que se construit l’Évangile. C’est dans le quotidien ordinaire, extrêmement ordinaire, que se vit l’Église. Songeons à la rencontre bien ordinaire d’André et de Jean avec Jésus (cf. Jn 1, 38-39) qui soulève la question : ai-je rencontré vraiment quelqu’un dans ma vie ?   

À votre contemplation. La nature nous enseigne que ce qui dépérit prépare le terrain pour les bourgeons du printemps, ce mystère demeuré caché depuis le commencement du monde dont parle Paul dans la lecture. Devenons des éveilleurs de l’évangile. Amen.

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Date: 
Vendredi, 21 octobre, 2022

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