Année C : Trinité
Jn 16, 12-15
Ô Seigneur notre Dieu qu’il est grand ton nom par tout l’univers. J’ai encore beaucoup de choses à vous dire. En quelques mots, Jésus exprime que nous n’aurons jamais fini de saisir Dieu. Ce que cette fête nous dit : Dieu est relation, communion. Un psaume chante : ne jamais nous rassasier d’habiter ensemble tous les jours de notre vie (Ps 8)
Ce matin, ne jamais nous rassasier de voir un Dieu communier à nos vies. Un Dieu qui entre en relation avec nous. Dieu n’est pas ce monarque, richissime, distant, statique qui ne vit que pour lui-même. Dieu n’est pas au sommet d’une pyramide et tout le reste en dessous. Il n’est pas enfermé dans un palais impérial, barricadé dans un monde splendide, complètement isolé de nos vies ni un spectateur critique.
Ce qui fait le plus mal aujourd’hui, c’est de briser une relation. C’est l’incapacité de vivre une relation vraie avec l’autre, une relation authentique. Nous vivons mal la distance émotionnelle, physique entre nous. Nous sommes des êtres de communion, de relation.
ette fête nous rappelle que la plus belle manière de vivre est de vivre en bon terme entre nous comme Jésus avec son Père et son Père avec lui. Mission croyable parce que impossible. Notre identité profonde : vivre en communion avec Dieu et vivre la communion entre nous. Nous sommes appelés à vivre non pas les uns sans les autres, au-dessus ou contre les autres, mais les uns avec les autres, pour les autres, et dans les autres.
Quelqu’un a écrit que célébrer la Trinité ce n’est pas nous réjouir de la grande intimité entre le Père et Jésus, c’est désirer vivre d’un seul cœur, d’une seule âme. Il n’y a juif, ni grec, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme car nous sommes tous un dans le Christ (Ga3,28). Augustin précisait : tu vois la Trinité quand tu vois la charité. Quand on vit en bon terme, c’est vivre de l’esprit de Dieu en bon terme avec tout le monde, toute sorte de monde.
Dit autrement, nous sommes invités à demeurer dans la Trinité. La Trinité, voilà notre demeure, notre chez nous, la maison paternelle d’où nous ne devons jamais sortir (Élisabeth de la Trinité). Notre identité profonde : vivre la Trinité entre nous, en bon terme entre nous.
Le Père Richard Rohr, franciscain américain, dans une très riche réflexion spirituelle, parle d’un Dieu venu danser avec nous, l’amant et l’aimant qui ne nous quittera jamais.
Il danse avec nous. Nous sommes des aimés de Jésus. Il suit nos pas dans notre danse avec lui. Tantôt, il fait un pas en avant, tantôt un pas en arrière, tantôt un pas de côté. Et c’est ça le cœur de l’évangile, un Dieu qui danse avec nous à notre rythme. Un Dieu qui ne refuse jamais de danser avec nous malgré nos comportements « canaïstes », de tueurs de l’autre.
Allons plus loin. Dieu nous a estimés dignes de danser avec le monde en suivant le rythme des gens. Nous sommes tellement aimés de Dieu, tellement des amis de Dieu, qu’il nous invite à faire de nos vies une danse permanente avec le monde. L’évangéliste Matthieu, fort de son expérience de proximité avec Jésus, appelle toute la création à entrer dans cette danse divine.
Je termine sur ces mots de Guillaume de saint Thierry: Ô Toi, Dieu le Père, créateur, à qui nous devons la vie; Ô Toi, le Fils rédempteur qui nous donne de revivre ; Ô Toi, Esprit d’Amour qui nous partage le vrai bonheur. Toi le Principe vers lequel nous remontons, toi le modèle que nous suivons, toi la grâce qui nous donne la réconciliation, Nous t’adorons et nous te bénissons. Nous te disons MERCI de nous faire à ce point confiance que tu nous envoies danser avec le monde. AMEN.
Ajouter un commentaire