Année B- dimanche de la 29e semaine ordinaire(litbo29d.21)
Mc 10. 35-45 : tout un coup de grâce.
Vous connaissez l’expression : jeu de pouvoir. Il s’agit d’intrigues, de complots pour se frayer ou obtenir promotion et meilleure place. L’Évangile n’a pas peur de mentionner que le jeu de pouvoir existait même chez les apôtres. Dans toute institution humaine, nous retrouvons le souci de la première place, de la jalousie, de l’envie, de machinations d’intrigues, de complots, d’arrangements et accommodements. C’est humain. Ce n’est pas évangélique.
Deux disciples, les premiers choisis par Jésus, témoins de la Transfiguration, se cherchent des places d’honneur. C’est un bel exemple de la non-écoute. Par trois fois, Jésus leur annonce sa fin tragique. Par trois fois, les apôtres refusent de le croire. Ils veulent un autre chemin. C’est humain de chercher la meilleure place. Ce n’est pas évangélique.
L’une des tentations le plus répandues aujourd’hui dans l’Église est, dans les mots de Jean de la Croix dans la Montée du Carmel, de donner plus de goût à soi-même qu’à Dieu. Parmi vous leur dit Jésus, il ne doit pas en être ainsi (Cf. Mc 10,43). Jésus invite à rejeter l’idolâtrie du succès et de la puissance. Il enseigne que celui qui commande doit devenir comme celui qui sert et que si quelqu'un veut être le premier, qu'il soit le serviteur de tous.
Le président élu Biden déclarait dans son discours d’acceptation et il rejoint l’esprit de l’évangile de ce matin : nous ne dirigerons pas seulement par l'exemple de notre puissance, mais par la puissance de notre exemple. François d’Assise disait : c’est une grande honte pour nous de désirer honneur et gloire.
L’attitude de Jésus est un coup de grâce dans les deux sens du terme. Coup de grâce dans le sens d’un coup fatal à leur désir de se donner un pouvoir totalitaire (Pape François). Un coup de grâce dans le sens d’une chance pour relancer ses disciples à bâtir un beau projet, celui d’un vivre ensemble sans s’écraser. Coup de grâce qui pousse les disciples à tout quitter, même leur désir de grandeur. Pas facile
Nous aussi avons reçu un coup de grâce dans les deux sens du terme, coup fatal et coup de chance quand nous avons reçu le baptême. Recevoir le baptême, c’est plus qu’une petite goutte d’eau sur la chevelure qu’on s’empresse d’essuyer, c’est une plongée dans ce Projet jusqu’à perdre son souffle pour respirer du souffle de l’Esprit de Jésus. C’est changer de mentalité, de passer de la convoitise du pouvoir à la joie de servir. Ce qui est redoutable dans le monde, ce qui est redoutable dans chaque homme, c’est le pouvoir, et seulement lui. Le baptême nous fait passer de la mentalité de prestige à celle de service. Quel coup de grâce que de vivre de l’Esprit de Jésus !
Le baptême donne un coup de grâce à nos désirs de tout contrôler, même la Parole de Dieu et ensemence en nous un beau projet de solidarité jamais atteint. Notre vraie gloire est de vivre le même baptême que celui de Jésus. La grande renommée de Jésus se trouve dans le service et non dans la recherche de tout contrôler. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur (Mc 10, 43).
Les disciples veulent se donner du gallon. Jésus recherche sa notoriété dans l’abaissement. Les disciples veulent émerger, paraître et Jésus veut s'immerger, disparaître. Logique du monde. Logique évangélique.
Vivons notre baptême et nous vivrons de l’esprit de Jésus.
En conclusion, cette prière du cardinal Wyszynki : aide-moi, Père, à ne plus attendre de ma vie le contentement et la satisfaction, l’assouvissement de mes désirs personnels. Apprends-moi comment me comporter pour savoir renoncer à des sentiments trop égoïstes qui ne profitent à personne, ni à Toi, ni même à moi.
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