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2021-B-Jn 3, 16-21- mercredi 2e semaine de PÂQUES - sommes-nous des chauves-souris ?

Année B : mercredi de la 2e semaine de Pâques (litbp02me.21)  14 AVRIL 

Jn 3, 16-21;  Ac 5, 17-26 : sommes-nous des chauves-souris ?  

La jeune poétesse Amanda a impressionné lors de sa prise de parole au terme de la cérémonie d’investiture du président Biden, le 20 janvier dernier en déclarant : nous allons transformer ce monde blessé en un autre, merveilleux. Il y a toujours de la lumière si nous sommes assez courageux pour la voir. Si seulement nous sommes assez courageux pour être lumière. Un autre poète, Fred Pellerin, chante : c’est dans la pénombre que la lumière est belle.

L’obscurité du monde cache une splendeur ineffable et son ombrage ouvre sur la lumière, dit-on, au bout du tunnel. Ne sommes-nous pas, se demande le pape François au cœur de la pandémie, comme des chauves-souris qui ne se déplacent que la nuit[1]? Il signifie par là que beaucoup de gens ne voient que les ténèbres, ne broient que le noir, ne peuvent vivre dans la lumière tant ils sont habitués à l’obscurité. Nos conversations portent l’ombrage de ce qui ne va pas. Nous discourons sur ce qui ne tourne pas rond : coronavirus, scandale politique, catastrophes environnementales, paroisses éliminées, etc.

Paul offre un autre regard d’une profondeur abyssale. Écoutez. Dieu a ordonné à la lumière de briller dans les ténèbres. [Il] a fait briller sa lumière dans nos cœurs. Nous transportons ce trésor dans des vases de terre (2 Co 4, 6). L’évangile qui n’a pas pour mission de résoudre tous les problèmes. Il donne envie de broyer autre chose que du noir. Si la lumière qui est en toi est ténèbre, combien seront grandes ces ténèbres ! Si ton oeil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres (Mt 6, 23).

La lumière est venue dans le monde. Ce sont-là des mots retournements, des mots d’a-venir, des mots inouïs qui transforment nos regards si, ajoute Amanda Gorman, nous sommes assez courageux pour la voir. L’évangéliste Jean précise : la lumière est parmi vous ; marchez, tant que vous avez la lumière, afin que les ténèbres ne vous arrêtent pas ; celui qui marche dans les ténèbres ne sait pas où il va. Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière : vous serez alors des fils de lumière (Jn 12, 35-36).

La jeune poétesse Amanda voyait de la lumière au milieu d’une société, la sienne, divisée. Aujourd’hui ceux qui la voient enlèvent leurs chaussures, rapporte-t-on de Moïse qui demandait de voir Dieu. Et nous, est-ce que nous préférons l’obscurité à la lumière (Jn 3, 19). Pour y répondre, regardons nos conversations. Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez (Lc 13, 23). Nous voyons ce que nous sommes. Nous sommes ce que nous voyons.

C’est parce qu’il refuse d’être une chauve-souris que Nicodème s’approche de Jésus. Il lui est impossible d’enfermer, d’emprisonner, d’étouffer la lumière qu’il sent surgir au milieu de ses recherches de la vérité. À partir de sa rencontre avec celui dont il se demande s’il peut bien sortir quelque chose de grand de Nazareth (Jn 1,45-46) sa vie est chambardée. Les seules révolutions créatrices de l’histoire sont nées de la transformation de cœurs, note le théologien Olivier Clément.

La parole de la Vie qu’est Jésus a allumé en ce chercheur de sens une grande lumière, une lumière qui brillait déjà dans ses ténèbres et que ses ténèbres n’ont pas arrêtée (Jn 1, 5). Heureux questionnement actuel sur Dieu qui ouvre sur un chemin inouï, celui d’une rencontre qui fait sens. C’est dans l’épaisseur de l’obscurité que surgit le besoin de l’aurore, l’or du jour (Michel Maxime Egger). Rien ne remplace une rencontre vraie avec l’autre. Ce n’est pas à cause de toi que nous croyons, disent les Samaritains à la femme, nous l’avons rencontré (cf. Jn 4, 42). Comment pouvons-nous savoir ce qu’est la Vie sans l’avoir rencontrée, sans avoir touché la parole de la Vie (cf. 1 Jn 1,2) ?

Pour certains, notre temps est un temps de ténèbres. Pour d’autres, c’est un temps de crise qui est de par sa nature, un moteur d’action. Dans son discours de Noël à la Curie[2], le pape François a prononcé ce mot crise plus de quarante-six fois tant il est pour lui une bonne nouvelle qui passe au crible, tamise notre regard. Tous les Nicodème de notre temps sont à l’écoute pour entendre ce qui n’a pas encore été entendu de l’Évangile qui ne fait que commencer. Nous connaissons par cœur le petit catéchisme de notre enfance. Nous ignorons tout de l’évangile. 

Je termine en paraphant Vincent Pallotti cité par Martin Werlen[3], considéré comme le précurseur de l’Action catholique : la lumière cherche à venir en aide à toute personne se trouvant en détresse. Un cierge allumé, observe Séraphin de Sorov, quand je le partage, cela ne diminue pas sa lumière. Ainsi en est-il de la lumière qui est en nous. Toi, sois lumière, alors tu brilleras comme l’aurore (saint Augustin). AMEN.

Autres réflexions sur le même passage :

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2020-jn-3-16-21-mercredi-2e-semaine-de-paques-dieu-envoye-son-fils

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2018-b-jn-3-16-21-mercredi-2e-semaine-de-paques-reenchanter-le-monde

 

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Date: 
Jeudi, 8 avril, 2021

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