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2021-B-Jn 12, 44-50;- mercredi 4e semaine de PAQUES-croire, c'est montrer quelqu'un d'autre

Année B : mercredi de la 4e semaine de Pâques (litbp04me.21)  

Jn 12, 44-50; Aa 12, 24 – 13, 5 : croire, c’est montrer quelqu’un d’autre.

 Celui qui croit en moi.  Jésus invite ses auditeurs à sortir de leurs croyances pour entrer dans la foi qui est intimité avec quelqu’un à la manière de son intimité avec le Père. Ce qui fascine les auditeurs de Jésus, apôtres, disciples et foule, c’est un Jésus qui ne répète pas un discours déjà entendu, moralisant, prêché à répétition.

Pour indiquer ce qu’est la foi, Jésus montre ses deux amours : son intimité avec le Père, et sa proximité avec des imparfaits, ceux dont on peut se passer, qui ne valent rien, ne rapportent rien à la société. Pour nous dire ce qu’est la foi, Jésus se présente comme quelqu’un qui montre quelqu’un d’autre.

Les apôtres s’émerveillent du mode de vie de Jésus qui ne cherche pas à conquérir des espaces de pouvoir. En voyant comment Jésus agit au sortir de ses temps de prière, ils éprouvent que le Père en qui Jésus croit n’est pas un Père qui fait peur, un Père «Pantocrator», lointain et tout-puissant, favorisant les croisades, l’inquisition, les guerres de religions, la traque des dissidents et des hérétiques, la chasse aux sorcières, la condescendance envers les pauvres, etc.  

Quand Jésus revient de ses instants de prière, les apôtres le voient resplendir de la compassion de celui qui l’a envoyé. Ils intuitionnent que sa gloire est d’être un envoyé pour montrer le Père, sa miséricorde. Ils voient en Jésus quelqu’un d’heureux d’être simplement un visible de l’invisible, l’image du Dieu invisible (Col 1, 15), un « sacramental » de la proximité de son Père pour nous[1].

Ils sont témoins d’un Jésus qui refuse toute tendance à se surestimer en rejetant toute forme de domination sur eux (cf. Mt.20, 25-28; Mc.10, 42-45); un Jésus qui se disqualifie lui-même de toute forme de vie prestigieuse, faite de richesse, de suffisance, d’arrogance, d’exploitation, de rabaissement, d’avilissement des autres. Je ne parle pas, dit-il, de ma propre initiative. Dans son mode « tendance à s’effacer » tant il ne porte pas attention à sa petite personne, dirions-nous aujourd’hui, ils saisissent que le cœur de Jésus est le cœur d’un Dieu qui, par amour, s’est vidé[2].

La fascination des apôtres est d’observer que Jésus est un homme nouveau, que sa gloire est d’un nouveau genre. Ils sont émerveillés de rencontrer quelqu’un qui ne construit pas de mur entre justes et pécheurs, fidèles et infidèles, coupables et innocents, purs et impurs, sacré et profane, conformité et non-conformité aux lois. Ils voient Jésus tellement humain, tellement oublieux de lui-même que cela les séduit. Ce mode de vie fait sens en eux et les ouvre sur une autre manière de vivre que d’être repliés sur leurs « bobos ».

Pour eux, Jésus est un homme qui vient de Dieu (Joseph Moingt) tant il sort de lui-même, vit décentré de lui-même pour se centrer sur les autres. Ils expérimentent qu’en lui, Dieu a vu la misère de son peuple, qu’il a entendu ses cris, qu’il connait ses souffrances (Ex 3, 7-8). Jésus est tellement un être humain nouveau genre qu’il ne peut être que divin.

Devant ce Jésus dont la vie est de présenter quelqu’un d’autre que lui, ils acceptent son invitation à tout quitter de leur manière de vivre pour montrer à leur tour quelqu’un d’autre qu’eux-mêmes en devenant des hommes nouveaux, des humains nouveau genre qui ne désirent plus se pavaner, s’ériger en maîtres. Ce que nous proclamons, ce n’est pas nous-mêmes ; c’est ceci : Jésus-Christ est le Seigneur ; et nous sommes vos serviteurs, à cause de Jésus (cf. 2 Cor 4, 5). 

Une lecture attentive de ce passage de Jean présente la question de la foi comme autre chose qu’un ensemble de prescriptions à observer pour être sauvé. Une telle foi, basée sur des prescriptions légales, ne tient plus la route aujourd’hui. Nous ne croyons pas pour nous éviter une peine éternelle, comme on disait jadis. La foi dogmatique ne sert à rien si elle n’ouvre pas sur un style de vie, celui de Jésus : vivre pour montrer quelqu’un d’autre. 

À votre contemplation : croire en Jésus, c’est montrer quelqu’un d’autre. Voilà la bonne œuvre à « faire » qui se manifeste par « faire du bien aux autres » en agissant comme Jésus. Il ne suffit pas de dire Seigneur, Seigneur. La foi nous pousse à agir avec compassion comme ce bon samaritain qui s’arrête pour prêter main forte. Cette bonne nouvelle commence à peine à résonner à nos oreilles. AMEN.

Autres réflexions sur le même passage :

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2020-jn-12-44-50-mercredi-4e-semaine-de-paques-montre-moi-ta-lumiere

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2019-c-jn-1244-50-mercredi-4e-semaine-de-paques-celui-qui-croit-en-moi

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2018-b-jn-12-44-50-mercredi-4e-semaine-de-paques-sois-plus-en-moi-quen-toi

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Lundi, 19 avril, 2021

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