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2020-A-Luc 6, 43-49 -samedi 23e semaine ordinaire- vivre ou avoir la foi

Année A : samedi de la 23e semaine ordinaire (litao23s.20)

Luc 6, 43-49 ; 1 Tim, 1, 15-17 : vivre de la foi plutôt qu’avoir la foi.

 Surtout dans les périodes de sécheresse, la terre a besoin de pluie ; l’enfant a besoin de l’encouragement de ses parents, surtout dans les périodes difficiles de sa vie ; la foi a besoin d’un phare allumé, surtout pendant la nuit et au cœur des tempêtes. Vérité essentielle. Simple gros bon sens.

La foi ne manque pas de turbulences. La récente pandémie, arrivée à l’improviste, comme un voleur, survenue en plein temps pascal, a engendré beaucoup de questionnement sur l’essentiel de la vie chrétienne. Elle a fait s’envoler beaucoup de certitudes, ébranler des fondations millénaires de pratique cultuelle, soulever un affrontement brutal, un face-à-face avec soi-même. Temps de réveil. Temps de refondation sur l’essentiel et non sur la volatilité de la renommée, de la richesse, de la mondanité et du pouvoir.

Une vie liquide s’appuie sur la richesse qui nous emprisonne, sur la rigidité qui nous éloigne de la beauté de Jésus, sur l’acédie qui nous empêche d’aller de l’avant (homélie du pape François le 5/5/20). Nous sommes tellement habitués à vivre dans l’éphémère que nous digérons mal une nourriture solide. Viendra un temps où l’on ne supportera plus le solide. [Nous] chercherons des maîtres pour clamer [nos] démangeaison du nouveau (cf.1 Tm 4, 2). Le théologien hongrois Tomáš Halík déclare que le plus grand péché de l’histoire de la théologie et de la prédication de l’Église est de croire qu’il est facile de suivre Jésus[1]. C'est un paradoxe de réaliser qu’il est difficile de s’appuyer sur une parole certaine (cf. 1 Tm 1, 15) ! 

Quel est ce solide ? Personne ne détient le monopole de ce qui est solide, de ce qu’est ce roc et qui est ce roc. Les chemins sont nombreux. Ils se rejoignent tous dans un accroissement de notre proximité avec Dieu pour pratiquer la grammaire du dialogue qui forme la rencontre (pape François, 9/02/17). Les rencontres virtuelles se liquéfient rapidement.

Le solide, c’est un face-à-face déjà commencé : cherchez ma face. C’est ta face, Seigneur, que je cherche : ne me cache pas ta face (Ps 26,7-9). C’est une rencontre, de dos avec Jésus (ce n’est pas si mal), inattendue, accessible à toute personne indépendamment de sa couleur, de sa langue, de sa culture, où il nous montre sa tendresse quand nous sommes fatigués, inquiets, déprimés, attristés. Quand tout va bien aussi.

- Songeons à Moïse devant le rocher. Il est descendu de la montagne avec un visage rayonnant de lumière.

- Songeons à ces femmes désorientées du matin de Pâques. Leurs rencontres les ont poussées à le dire aux autres (cf. Mt 28, 8-10).

- Songeons à la petite Thérèse, ta face est ma seule richesse. Je ne demande rien de plus (poésie no 20). 

- Songeons à la rencontre de Paul sur la route de Damas. Il devient méconnaissable et en fait mention dans sa lettre intimiste à Timothée. Il rend grâce pour la confiance qui lui a été faite alors qu’il était engagé avec une rage féroce à éliminer les chrétiens. Jésus, dit-il, est venu me sauver sur mon chemin de persécuteur de l’évangile. Sa rencontre avec Jésus l’a fait créature nouvelle. L’avorton, le rébarbatif, est devenu par la grâce de Dieu, le plus petit des apôtres (1 Co 15, 8-9).

Quand deux personnes dialoguent entre elles, ni l’une ni l’autre ne gagne, c’est la rencontre qui gagne (Pape François).

Souvent, nous ignorons sa présence, sa proximité avec nous. Moi, stupide, comme une bête, je ne savais pas, mais j’étais avec toi. Moi, je suis toujours avec toi, avec toi qui as saisi ma main droite (Ps 72, 22-23).

Les tempêtes ne sont pas toujours néfastes. La pandémie a fait surgir une conscientisation planétaire sur le roc de la fraternité. Il ne faut plus revenir comme avant, mais plutôt sortir de la paralysie de la normalité (pape François). Une vie sans fondement, liquide, est plus dommageable que le récent virus.

Bâtir sur le roc, c’est s’appuyer sur le Seigneur plutôt que de compter sur les puissants (Ps 117,9), c’est entrer en conversation avec une parole certaine, adressée au pire des pas corrects (1re lecture). C’est vivre de la foi en cette parole qui engage chaque instant de la vie et non de vivre avec la foi  vite oubliée quand passe la tempête. Vivons de la foi plutôt qu’avec la foi et nous bâtirons nos vies sur du solide. AMEN.

 Autres réflexions sur le même passage :

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2017-lc-6-43-49-samedi-23e-semaine-ordinaire-nous-souvenir-du-roc-jesus

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2016-c-lc-6-43-49-samedi-23e-semaine-ordinaire-avance-en-profondeur

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2015-b-lc-6-43-49-samedi-23e-semaine-ordinaire-comment-batir-sa-vie-sur-le-roc

 


[1] Conversation recueillie par Céline Hoyeau,  La Croix L’Hebdo du 31/05/20, cité dans Garriguesetsentiers.org.

 

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Date: 
Dimanche, 6 septembre, 2020

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