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2020-A-Jn 17, 11b-19 -mercredi 7e semaine de Pâques- déménageons chez Dieu

Année A : mercredi de la 7e semaine du Temps Pascal (Litap07me.20)    

Jn 17, 11b-19 ; Ac 20, 28-38 : déménageons chez Dieu.

Joie. C’est la dernière parole de Jésus à ses apôtres. En nous quittant, Jésus nous montre le chemin de sa prière. Le chemin de toute prière. Ce chemin est celui de la joie de nous savoir un avec son Père comme lui est un dans le Père. Sa prière nous fait vivre un grand déménagement. Désormais, nous habitons dans le Père. Dans sa prière, Jésus nous offre un choix de vie : le pari de la vie, de la joie qui est ouverture à Dieu, aux autres ou le fait de rester dans nos tombeaux les yeux fixés sur nos confinements, nos tristesses, nos soucis, nos complaintes, nos attachements déraisonnables à nos biens. 

Comme les enfants, nous disons plus souvent non que oui à ce pari de la vie parce que nous voulons garder notre indépendance. Nous préférons demeurer dans la citadelle barricadée de notre moi qui nous isole des autres, notre devise étant tout pour moi et moi au-dessus de tout.

Joie aussi d’entendre la préface nous dire : il est monté au ciel pour nous rendre participants de sa divinité. Ce n’est pas une formule magique qui fait disparaître les problèmes. C’est l’essentiel de notre foi. Nous n’appartenons plus au monde. Nous appartenons à Dieu (v. 16).  Jésus sort de la mort pour monter vers le Père. Ce n’est pas une personne seule qui retourne chez son Père. C’est un collectif, un peuple. Lui, la vigne rapporte  les sarments. Il nous amène avec lui sur ses épaules. Ce n'est pas une évasion de notre condition humaine;  c'est vivre notre condition humaine comme le ciel sur la terre, c’est vivre toutes les minutes de notre vie tellement unis à Jésus que rien ne saurait nous voler cette certitude qu’il est avec nous, que nous sommes avec lui dans le Père, glorifiés nous aussi par le Père qu’il nous a fait connaître.

Pour nous dire que nous sommes un dans le Père, notre déménagement dans le Père, l’apôtre Paul préfère l’image de la tête et du corps. Une tête sans corps n’est pas une tête vivante. La tête a besoin du corps pour demeurer en vie et le corps a besoin de la tête. Il est impossible de séparer la tête du corps ; en effet,  Paul affirme : vous avez revêtu le Christ. Il n’y a plus ni juifs, ni Grecs, ni divisions, il n’y a que le Christ (Ga 3, 27-28). Il est la tête, nous sommes le corps (1 Co 12, 27), dit-il ailleurs.

 À nous de choisir l’image qui nous parle le plus. Celle du corps ou celle de la vigne. Les deux images font ressortir que nous sommes un. Que nous sommes incorporés au Père, ensevelis avec Jésus afin d’avoir part à son élévation (Rm 6, 3-11). C’est en haut qu’est votre vie, non sur la terre (Col 3, 1-3). Quand ouvrant les Actes des Apôtres, Pierre déclare ce Jésus, Dieu l’a élevé, et nous en sommes tous témoins (Ac 2, 32), il faut comprendre que ce n’est pas seulement la personne de Jésus qui s’est relevée de la mort, c’est tout le monde. Tout l’univers. Chaque personne, croyante ou pas. 

Cette réalité d’un fils retournant chez son Père, glorifié par son Père, uni à son Père, elle est nôtre, maintenant et pour toujours. Il nous a ressuscités et fait asseoir dans les cieux (Ep 2,6). Nous avons à entrer dans la prière sacerdotale de Jésus pour nous en convaincre. Nous sommes des humains en mode d’élévation permanente. Nous n’en finissons jamais d’aménager dans cette maison neuve dans laquelle nous introduit sa prière.

Il faut laisser résonner en nous, dans nos cœurs, dans nos maisons, dans les nombreux Jardins des oliviers que sont  ces camps où s’entassent des millions de réfugiés, ce que chante la séquence de Pâques : Christ, mon espérance, s’est levé ! Il nous précède en Galilée.  Cette nuit, nous conquerrons un droit fondamental, qui ne nous sera pas enlevé : le droit à l’espérance (homélie de François à la vigile pascale). Cette espérance est incontournable pour affronter la mer agitée qui gronde en nous et dans tous les Jardins des oliviers.

La prière sacerdotale de Jésus décrit que nous sommes en transit vers ce qu’il réalise dans sa personne. Il prie, nous prie d’en prendre le chemin.

Seule la vigilance, dont Parle Paul, qui est plus que de faire attention, nous maintiendra en marche et en éveil pour affronter des loups redoutables (Ac 20, 29).  AMEN.

Autres réflexions sur le même passage :

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2019-c-jn-17-11-19-mercredi-7e-semaine-de-paques-comment-terminer-un-mandat

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Vendredi, 22 mai, 2020

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