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2020-A- Jn 15, 1-8- mercredi 5e semaine de Pâques - demeurer dans le Père

Année A : mercredi de la 5e  semaine du Temps Pascal    

 Jn 15, 1-8 ; Ac 15, 1-6 ; : demeurer dans le Père.

Cette semaine, la liturgie est toute centrée sur le Père, sur notre union au Père. Et pour voir le beau fruit que produit cette union, mon regard se porte sur dom Giuseppe Berardelli, prêtre du diocèse de Bergame durement   frappé par le COVID 19. Atteint du virus, il est décédé en fin de mars après avoir cédé sa place à une personne plus jeune dans le service de réanimation où il était hospitalisé. Dom Giuseppe est mort comme un prêtre. Je suis profondément bouleversé que, lui, curé de Casnigo, ait renoncé [à sa place à l’urgence] pour la donner à un plus jeune que lui, a-t-on écrit dans le journal local.   

Quel beau geste! Il a pris la condition de serviteur (Ph 2, 7). Il a donné sa vie pour un plus jeune atteint de la même maladie que lui. Comme tout berger, il ne vivait que pour les siens. On peut lui appliquer un proverbe de William Brake : on ne sait pas ce que signifie assez, à moins de savoir ce que signifie plus qu’assez[1]. C’est dans ce plus qu’assez que gît un embryon d’évangile. 

Son geste ressemble à celui du père Kolbe qui le 14 août 1941, a donné sa vie au camp de concentration d’Auschwitz pour un père de famille qui, ce jour-là, avait été désigné à mourir pour les autres. Aussitôt connu, le geste du père Berardeli devint viral sur les médias sociaux. On rapporte qu’on a davantage parlé de lui dans le diocèse et dans toute l’Italie comme jamais auparavant. Son nom était sur toutes les lèvres de ses paroissiens de Casnigo. Ce fut sa meilleure prédication. Il a pris au sérieux ce qui est sérieux : la vie, cette vie qui ne sert à rien si on ne la sert pas, disait le pape François dans son homélie du dimanche des Rameaux. La vie se mesure quand on la donne.  

En donnant sa vie, il se fait participant de la vie même de Dieu qui a tout donné jusqu’à sa vie. Il a réveillé la foi de ses paroissiens. Il a montré qu’il était dans le Christ (1 Co 1, 30), attaché au cep (v.5), enraciné (Col 2,7) associé à sa plénitude (Col 2, 9) qu’il s’est laissé émonder par le vigneron, qu’il marchait selon l’Esprit de Jésus (cf. Ga 5, 16). Pour lui, vivre, c’est le Christ (Ph 1, 11). Il est devenu une branche authentique et riche en grappes de la vigne Église de Jésus.

Si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il renonce à lui-même (Mt 16, 24; Lc 9, 23). Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples. Vous verrez des choses plus grandes encore (cf. Jn 1, 50). On peut lui appliquer ce qu’affirmait Angèle de Foligno : ce n’est pas pour rire qu’il a été prêtre. C’est pour aimer. Son amour l’a conduit à donner sa vie. Un geste qui détonne dans une culture comme la nôtre.

Voyons-nous les beaux fruits en ceux qui n’ont pas peur de se dépenser pour les autres jusqu’à y laisser leur vie, en ceux qui se donnent eux-mêmes pour servir les autres, qui mettent leur vie en danger, qui se dépensent pour les autres ? Ils ont les visages de médecins, d’infirmières, d’infirmiers, de premiers répondants, de travailleurs humanitaires qui risquent leur vie.

Ces visages n’ont pas pour renommée argent et succès. Ils sont des héros de l’évangile, des présences réelles de Jésus. Le plus beau fruit est de donner sa vie, de dire oui à aider sans condition, sans restriction. De dire oui à la joie de servir   comme Jésus l’a fait. La meilleure façon de rendre service à autrui est de montrer notre joie de lui venir en aide, de donner sa vie comme  Dom Giuseppe.  

Tout beau fruit humain naît de gestes qui dépassent notre entendement et qui nous désarment à la fois. On peut aujourd’hui se dire croyant sans être crédible. Le beau fruit est d’être croyant et crédible en posant des gestes dont l’authenticité atteste que nous sommes greffés sur la Source, sur la vigne.

Je conclus par ces mots que Claire d’Assise adressait à Agnès de Prague : la renommée de votre sainte conduite et de votre vie irréprochables est parvenue jusqu'à moi ; elle est d'ailleurs répandue partout sur la surface de la terre. J'en suis transportée de joie et d'allégresse dans le Seigneur. AMEN.

Autres réflexions sur le même passage :

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2019-c-jn-15-1-8-mercredi-5e-semaine-de-paques-dieu-sest-uni-lui-meme

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2018-b-jn-15-1-8-mercredi-5e-semaine-de-paques-se-greffer-sur-jesus

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2012-b-jn-15-1-8-mercredi-5e-semaine-paques-sommes-nous-des-branches-sur-dieu

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2006-b-jn-15-1-8-dimanche-5e-semaine-paques-se-laisser-sculpter-par-jesus

 


[1] Cité dans L’Évangile sur le parvis, Éd. Temps Présent, 2015, p.33

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Vendredi, 8 mai, 2020

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