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2019-C-Mt 5,33-37 - samedi 10e semaine ordinaire- qui est ce «moi je vous dis» ?

Année C : samedi de la 10e semaine du temps ordinaire  (litco10s.19)  

Mt 5,33-37 ; 2 Co 5, 14-21 : qui est ce «moi je vous dis» ?

Moi je vous dis. Mais qui est ce « moi je vous dis»?  N’entendons pas cette parole comme un juron, comme «je le jure sur la tête de ma mère».  N’entendons pas cette parole comme imposant un chemin, une attitude ou encore ce que nous devons absolument faire. La bonne nouvelle sera toujours exprimée dans des mots humbles, sans l’appuyer sur un autre comme pour lui donner plus de poids. Ce n’est pas en mentionnant le nom de Dieu à temps et à contretemps (2 Tm 4, 2), en donnant de bonnes réponses aux questions sur Jésus que nous donnerons du poids, de la valeur à nos dires.

Ce «moi je vous dis» attire et fascine en offrant une bonne nouvelle toute simple, une grande nouvelle. Dans l’Église, disait le pape François dans une homélie (2/6/16), nous avons eu et nous avons beaucoup de choses pas très bonnes.

Il y a toute une différence entre donner de bonnes réponses et offrir une bonne nouvelle. Une bonne réponse est le reflet d’une question. Notre catéchisme déborde de bonnes réponses. Une bonne nouvelle ouvre un tout autre champ. Elle est par définition, inattendue, déstabilisante. Elle se présente comme « Pâques », comme « passage »; et si l’on risque ce jeu de mots, nettement «pas sage».  Chacune des pages de l’évangile dont celle du sermon sur la montagne trace le profil de qui est ce «moi je vous dis».

Ce «moi je vous dis» est un enfant dans une crèche. Un Dieu qui se donne à connaître, qui se laisse voir, approcher en parlant le langage de son temps, l’araméen, pour mieux communiquer avec nous. Il est un adolescent chétif qui s’est permis de fuguer et de recevoir une bonne réprimande. Il est ce marcheur infatigable de la route qui s’arrête, s’émerveille, accueille tout le monde, peu importe son look extérieur. Quelqu’un m’exprimait récemment avec grande simplicité : comme j’aimerais aller vers les gens comme Jésus.

Ce «moi je vous dis» refuse de s’habiller des vêtements de puissance et de gloire. Il préfère défroquer de sa gloire. À travers les âges, beaucoup de ses disciples se sont investis, habillés de pouvoir, de richesse, de machisme, cette idéologie mâle qui a fait et fait tellement de ravage. Ce «moi je vous dis» ne renie jamais sa parole. Il n’est que oui, bonté, tendresse et pitié [qui] pardonnent toutes tes offenses (Ps 102).

Ce «moi je vous dis» n’est pas un idéal à atteindre. Il est un chemin pour atteindre notre maturité humaine, charnelle, spirituelle. Un chemin pour atteindre ce Nouveau Monde déjà présent. À quoi bon nous émerveiller et tomber en amour avec ce «moi je vous dis», si nous ne concrétisons pas notre attirance vers lui par une métamorphose de notre vie et si nous ne devenons pas ses ambassadeurs (2 Co 5, 20) ou des «ambassades» pour lui, comme le traduit la Bible de Jérusalem!

Saint Paul trace le portait de celui qui parle de ce « moi je vous dis». En s’adressant aux Corinthiens, il écrivait : si quelqu’un est dans le Christ, il est [une] créature nouvelle, l’être ancien a disparu, un nouveau est là (2 Co 5, 17). Que notre oui à cette vie nouvelle soit oui (Mt 5, 37). Si nous disons oui à cette vie, si nous vivons par le Christ, notre vie dépassera la recherche de notre petite personne. Nous serons libérés de la tyrannie de l’égo.  Ce «moi je vous dis» demande beaucoup. C’est un chemin de bonheur.

Ne soyons pas en exil de ce «moi je vous dis». Il est  notre meilleur ami.  Pas étonnant  alors d’entendre saint Paul déclarer : notre ambition, c’est de plaire au Seigneur.

Durant les prochaines semaines où ma parole sera moins «travaillée», plus spontanée, je vous propose de contempler, d’écouter comment Jésus fut un être de relation avec tout le monde et de souhaiter pouvoir aller aussi facilement vers les gens comme Jésus.

 Matthieu tient un langage très fort, très dérangeant quand il termine son sermon affirmant : tout ce qui n’est pas comme ce «moi je vous dis» vient  du Mauvais (Mt 5, 37). AMEN.

Évangile: 
Année: 
Épitres: 
Pérode: 
Date: 
Samedi, 1 juin, 2019

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