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2018-B-Mt. 8, 5-17-samedi 12e semaine ordinaire -ministère de présence

Année B : samedi de la 12e semaine ordinaire (litbo12s.18)

Mt. 8, 5-17 : ministère de présence  du centurion

En début de son imitation de Jésus-Christ, l’auteur, Thomas a Kempis (1379-1471) écrit : vanité que de viser les honneurs et de se faire valoir ; […] applique-toi à retirer ton cœur de l’amour des réalités visibles. Voilà qui décrit bien cet homme qui détenait beaucoup de pouvoir dans ses mains.  Mais sa seule gloriole était de s’en remettre à quelqu’un d’autre.

Et voilà bien la grandeur de la vie et en même temps quel défi quotidien que de s’en remette à quelqu’un d’autre. S’en remettre avec confiance, avec espérance. L’espérance est une alliance avec quelqu’un d’autre. Une alliance pour le meilleur. S’en remettre à Jésus est le meilleur don que puisse recevoir toute personne. C’est la meilleure chose qui puisse arriver à ce centurion. Résultat : non seulement le centurion, mais toute la maisonnée, toute sa famille a retrouvé la joie.

Faire une vraie rencontre avec Jésus transforme non seulement nos vies, mais aussi notre entourage. Une vraie rencontre avec Jésus rejaillit sur les autres. Le centurion sans le savoir fut un évangélisateur. Il a fait connaître Jésus par sa joie retrouvée. Il n’a pas fait de discours de prosélytisme, n’a pas prêché dans les synagogues. Pourtant il a beaucoup fait pour la renommée de Jésus.  

Jésus a aussi aimé ce centurion parce que ses nombreux titres ne l’ont pas empêché d’être un serviteur pour les autres. De se soucier des autres. De se faire proche des autres. Cela s’appelle une vie, ministère de  présence. Il fut proche des autres comme Dieu était proche de lui, était en lui. Ce centurion est important dans l’armée, mais il trouve important aussi de prendre soin des autres, des fragiles. Il n’est pas enfermé dans sa grandeur, mais se penche vers le plus petit que lui. Cela s’appelle de la magnanimité.  C’est cela qui est divin, affirme Ignace de Loyola.

Il n’a pas seulement déposé la vie de son enfant dans les mains d’un autre, mais, c'est  le second signe très éloquent de la grande humanité de quelqu’un, sa noble grandeur ne l’empêchait pas de se soucier des autres. C’est le plus éloquent signe de sa foi.  Ce passage de Matthieu peint, sur une toile indélébile, que  toute grandeur repose dans le regard que nous portons sur les fragiles. L’Évangile vécu sans hypocrisie, écouté sans analgésique qui adoucit et endort, dicte aux grands, qu’ils soient chef d’État ou chef religieux, un chemin de proximité, non d’une proximité en belle parole, mais en acte. 

Aujourd’hui, s’il y a une urgence plus urgente que toutes les autres, c’est justement de se faire proche.  Tous les Facebook de ce monde, tous les tweets, tous les textos de ce monde ne sont que des leurres de proximité. Être proche, prendre soin non seulement en passant est le plus beau cadeau à offrir à quelqu’un. Je te paierai tout ce que tu as fait pour lui (Lc 10,36). C'est lui dire, non pas avec des mots, mais avec ses yeux, son visage, son sourire et tout son corps : tu es important pour moi, je suis heureux que tu sois là. 

Cette proximité se réalise quand l’autre peut lire dans mes yeux toute la chaleur et la joie que j’éprouve en sa présence, quand il ressent ma proximité de charité (pape François), quand ma présence réchauffe son cœur, comme l’accompagnateur Jésus l’a fait sur la route d’Emmaüs.   

 Pour nous, maintenant, Jésus se fait présence à nos vies dans ce pain comme il était une présence réelle au centurion romain. AMEN.

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Date: 
Mardi, 1 mai, 2018

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