Année A : mardi de la 33e semaine ordinaire (litao33m.17)
Mt 12, 46-50 : vivre en familier de Dieu. Présentation de Marie au temple
Voici que je viens, j’habiterai au milieu de toi (Za 2, 14). Dès sa conception, Marie, par un privilège de Dieu, se voit tout entière habitée par Dieu. Elle est un chef-d’œuvre de l’artisan Dieu. C’est la familiarité avec Dieu qui fait de Marie un chef-d’œuvre. Marie est plus qu’un disciple, plus qu’une amie de Jésus. Elle est de la maison de Dieu. Des théologiens affirment qu’elle est partie prenante de la trinité.
Heureuse Marie, parce qu’elle fut le premier temple vivant de Dieu. Elle est tellement née d’en haut que sa vie fut vécue dans les réalités d’en haut. Dieu fit en elle en permanence sa résidence terrestre. Il fut maison de sa maison. Cette liturgie de la présentation de Marie nous plonge dans une vie passée dans une atmosphère divine. Entre elle et Dieu, il n’y a aucune distance tant elle éprouvait une inséparable familiarité avec Dieu. Son magnificat révèle qu’elle était incapable de cacher ce qu’elle avait entendu de l’ange. Heureuse, parce qu’en elle, aucune compromission, aucune négociation. Elle n’était que oui à Dieu.
Être familier de Dieu, les grands priants confirment cela, fait miroiter une vie d’une grande intimité avec quelqu’un, d’une vie d’écoute et qui cherche à mettre tout en pratique, d’une vie empressée à parler avec lui et de lui. Marie, dans tout ce qu’elle était et qu'elle faisait, restait en présence de Dieu.
Dieu est tombé amoureux de la petitesse de Marie. C’est dans la petitesse, dans la petite voie que se trouve le cœur du message chrétien. Jésus s’est fait petit jusque sur la croix. Dans son magnificat, Marie atteste que sa joie se cache dans sa petitesse, dans le temple de son cœur.
Et cette familiarité avec Dieu, ce «rester avec Dieu», les priants, comme Thérèse d’Avila, nous rappellent qu’elle se vit même au milieu des marmites, des casseroles, dans la cuisine. Bref, cela se vit non seulement dans nos heures de prières, mais durant toute la journée.
Jésus déclare heureux ceux qui vivent en état de familiarité avec Dieu. En état d’écouter cette petite voix intérieure qui nous accompagne au milieu de nos questionnements, de nos bouleversements, de nos maladies, de nos inquiétudes. Sentir que Dieu est avec nous, en nous, c’est être familier de Dieu. Marie a réussi à vivre en permanence dans son temple intérieur. Et nous ?
Entendre cette parole sans l’écouter, c’est fermer nos cœurs à un appel à vivre en Dieu, fasciné par sa présence dans le temple de nos cœurs. C’est refuser à Dieu de prendre possession de sa terre sainte que nous sommes (première lecture)
Marie au temple, c’est Jésus en elle. Alors que confusément aujourd’hui dans notre monde aux élans laïques on ne sait plus où loge Dieu et où il n’est pas, cette fête nous dit que son sanctuaire est en nous. Elle nous lance l’appel à ne pas le laisser seul dans le temple de nos cœurs. Écoutons Jésus pour que nos cœurs ne s’engourdissent pas, ne s’endurcissent pas.
Que l’oraison d’ouverture se réalise en nous. Accorde-nous, Seigneur, le bonheur de vivre dès maintenant en ta présence, le bonheur de connaître une grande familiarité avec toi, et d’avoir part un jour à la plénitude de ta grâce. AMEN.
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