Année C: mardi de la 25e semaine ordinaire (litco25m.16)
Luc 8, 19-21 ; Pr 21, 1-6, 10-13 : élargir ton regard
Jésus connaît bien sa mère. Il sait qu'elle écoute la Parole de Dieu avec un cœur noble et généreux (Lc 8, 15). Il sait qu'elle la garde fidèlement (cf. Lc 2, 51) dans son cœur (cf. Lc 2, 19) et réfléchit sur son sens (cf. Lc 1, 29). Il sait que sa mère disparait tant elle est dans la Parole de Dieu (Benoît XVI). Tant elle n'est qu'écoute de Dieu qu'elle médite de tout son être dans l'obéissance de la foi.
Pour Jésus, sa mère n'est pas seulement celle qui l'a enfanté, mais aussi celle qui va nous permettre aussi de l'enfanter. Sans hésiter, et comprenant ce réflexe maternel et magnifique de trouver heureuse la mère qui l'a portée, Jésus rectifie les paroles de cette femme dans la foule certainement pleine d’un enthousiasme et qui soupçonne sans doute la grandeur de ce rabbi : heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent (Lc 11, 27-28).
Diplomate, Jésus dit à cette femme qu'elle a tort de réserver la béatitude à sa mère. Il l'invite à entrer dans une autre béatitude, accessible à tous, celle de reconnaître en lui l'envoyé du Père. Jésus ouvre une perspective nouvelle, une perspective inconcevable à notre entendement, mais que la foi nous révèle avec force : nous sommes, nous aussi, appelés à enfanter le Christ dans nos vies.
Jésus appelle cette femme à élargir son regard. Jésus ne rend pas heureuses seulement deux ou trois personnes choisies sur le volet, mais il veut rendre heureux tout le monde. Tous, tous, nous sommes appelés à connaître Jésus, notre béatitude, même dans les moments d'épreuves ou de souffrances insupportables et quand tout semble dégringoler autour de nous et en nous. La seule manière de vivre heureux, d'entendre Jésus nous déclarer heureux, c'est de vivre comme lui, tourner en permanence vers son Père et d'aimer tout le monde comme lui.
Écouter la parole de Dieu ne signifie pas suivre une série de règles arbitraires ni se soumettre à des ordres qui peuvent aller contre notre volonté. Il s’agit plutôt d’une dynamique de confiance. Si nous commencions à comprendre, même timidement, que Dieu nous aime, alors peu à peu nous saisirions que sa volonté n’est pas autre chose que de nous aimer follement et sans condition.
Écouter la parole de Dieu, la mettre en pratique, c'est ce que Jésus a fait toute sa vie. Il a écouté son Père même dans les heures de grandes solitudes et de grandes souffrances. C'est ce qui caractérise la vie de Marie qui a écouté son Fils jusqu'au pied de la croix. C'est ce qui est accessible à tous les humains sans aucune ex-ception quand nous entrons à fond dans la parole de Dieu. C'est ce qui rend heureux. Le sommes-nous vraiment en écoutant cet évangile ?
Le psaume déclarait heureux ceux qui ont choisi la voie de la fidélité. Traduit dans nos mots d'aujourd'hui, le psaume déclare heureux ceux qui n'écoutent pas à moitié, qui ne s'engagent pas à moitié, qui ne sont pas des croyants à temps partiel. Il déclare heureux, et Jésus confirme cela dans sa réponse, ceux qui contemplent en profondeur la parole de Dieu pour en vivre entièrement.
Pour vous, ce matin, une question: où en suis-je dans mon écoute de Jésus ? Plus précis encore, où en suis-je dans mon devenir disciple comme Marie l'a été ? Comme les apôtres l'ont été ? Celui qui renonce à s'écouter, et c'est une croix que de renoncer à cela, peut être mon disciple ( Cf Lc. 14, 25-33). Commençons à écouter avec enthousiasme la Parole de Dieu. AMEN.
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