Année C- samedi 3e semaine de l'Avent (litca03s.15)
Lc 1, 5-25 : Zacharie, une histoire qui finit bien
Nous aimons tous les histoires qui se finissent bien. En voici une. Il était une fois deux époux âgés, Élisa-beth et Zacharie ; ils n’avaient pu avoir d’enfant. L’ange Gabriel apparut à Zacharie et lui annonça qu’il aurait un fils. Élisabeth mit au monde un enfant quelques mois plus tard (Lc 1, 5 et 25).
Nous voyons bien la figure de Jean-Baptiste. Il est une des figures dominantes de ce temps de l'Avent. Nous portons moins nos regards sur son arrivée dans la vie de ces vieillards. Regard-accomplissement de l'humainement impossible. Élisabeth était stérile (Lc 1, 7). La femme sans nom de la première lecture était stérile. Mais un envoyé du Très-haut, un ange, est venu leur annoncer que rien n'est impossible à Dieu (Lc 1, 36)
Plus merveilleux encore, et nous y portons peu attention, l'annonce de cette naissance fut faîte dans le sein des seins du Temple, le lieu de la prière, au moment où Zacharie était en fonction pour l'offrande de l'encens au Seigneur (Lc, 1, 36). Sois sans crainte, dit l'ange, ta supplication a été entendue. Ta femme Élisabeth te donnera un fils, et tu le nommeras Jean. Espérance contre toute espérance que cette annonce.
Cette naissance du plus grand parmi nous est un «produit» de la prière. Jean-Baptiste est né de la prière de ses parents. Il est né de cette vie d'intériorité très grande d'Élisabeth et de Zacharie, des priants. Tellement priants que Zacharie était l'une des rares personnes mandatées pour l'offrande de l'encens.
La manière de vivre de Jean a pour origine la prière de ses parents. Tels parents, tel fils. Jean a appris à prier de ses parents. Il a mené une vie de prière comme eux. Luc ajoute cette remarque de Jésus : Jean l'a appris [par la suite] à ses disciples (Lc 11, 1).
Tellement homme de prière que Zacharie célébra cette annonce par un hymne de louange, son magnifi-cat. Comme celui de Marie, le Benedictus est un chant de louange, de joie, d'action de grâce qui ouvre chacune de nos journées.
Ma question est simple: en ces derniers jours précédents Noël, nous reconnaissons-nous en Zacharie ? Nous lui ressemblons comme deux gouttes d'eau. Son doute est le nôtre. Éprouvons-nous comme Élisabeth et Zacharie cette joie de reconnaitre l'intervention de Dieu dans nos vies ? Le livre des Proverbes nous offre cette très belle affirmation : en toutes tes démarches, reconnais-Le et il aplanira tes sentiers (Pr 3, 6).
Reconnais-Le. Noël, c'est un Dieu, qui vient aplanir lui-même par sa miséricorde, nos chemins qui sont souvent tortueux, pour ne pas parler de nos dérapages. Notre monde trouve cela inacceptable comme Zacharie trouve un peu fou ce qu'il lui arrive.
Reconnais-Le. Jésus vient expérimenter nos limites pour y susciter lentement cette longue et toujours inachevée métamorphose en une vie semblable à la sienne. Noël, c'est la béatitude de la rencontre entre notre faiblesse et sa grandeur, entre notre petitesse et sa miséricorde qui comblera chacune de nos limites (homélie 10/11/15).
Reconnais-le. Saint Bernard écrivait que Jésus, étant Dieu ne pouvait pas grandir [...]. Il a trouvé le moyen de croître en venant s'incarner, souffrir, mourir. À comprendre que pour reconnaître Jésus, il faut commencer par descendre de nos piédestaux. C'est ça Noël, descendre dans nos petitesses pour permettre à Jésus de nous élever. Elles attirent Dieu et confirment que nous sommes [avec nos failles] ce que Dieu a de plus précieux (Tertullien). AMEN.
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