Année B : Samedi 1e semaine de Noël (litbn01s.15)
Matthieu 1, 18b-23 -Phil 2, 5-11 : Jésus, que ton nom me sanctifie.
Ton nom est un parfum répandu (Ct 1, 3). Le simple fait de prononcer ce nom devrait nous faire tressaillir de joie. Que ton nom soit notre joie. Que ton nom me sanctifie. Que devant ce nom nos langues se taisent, que le silence nous habite parce que le secret de ton nom est à moi (cf. Is 24, 26). Mon secret est à moi. Puissions-nous, ce matin, dire dans les mots des Cantiques (Ct 3, 4) je l'ai tenu [ce nom] et je ne le lâcherai pas.
À celui qui combattait avec lui, Jacob a demandé : de grâce, indique-moi ton nom. Il eût cette réponse : pourquoi me demandes-tu mon nom (cf. Gn 32, 28s) ? Jacob ne connut jamais le nom de son agresseur-sauveur.
À l’ange qui lui a annoncé la naissance de son fils Samson, Manoah demande : Quel est ton nom afin que nous puissions t’honorer (Jg 13,17) ? L’ange lui répondit : pourquoi me demandes-tu mon nom ? Il est mystérieux (v. 18). Manoah ne connut pas le nom du bienveillant messager de Dieu.
En devenant semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement (Ph. 2, 7-8), ce n'est ni Marie, ni Joseph qui lui ont donné ce nom. C'est Dieu lui-même. Matthieu nous dit textuellement : Tu lui donneras le nom de Jésus car c’est lui qui sauvera son peuple de leurs péchés (Mt 1, 21 ; Lc 1, 31).
C'est sous ce nom que Jésus a vécu, qu'il a été crucifié. Ils placèrent au-dessus de sa tête, celui-ci est Jésus, le roi des Juifs (Mt 27, 37). Souvenez-vous, s’adressant à Anne, à Caïphe et aux anciens à Jérusalem, Pierre dira : Jésus, le Nazaréen, que vous, vous avez crucifié, que Dieu a ressuscité d’entre les morts...il n’y a point d’autre nom sous le ciel, qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faille être sauvés (Ac 4, 10-12).
Souvenez-vous de Paul, respirant menaces et meurtres contre les disciples de Jésus qui, tombé par terre, entend une voix lui dire : je suis Jésus que tu persécutes (Ac 9, 1-5). Il voulait retrancher de la terre ces chrétiens afin que dans les mots du prophète Jérémie, on ne se souvienne plus de son nom (Jér. 11, 19. Et l'Apocalypse se termine par ces mots: Moi, Jésus, j'ai envoyé mon ange publier chez vous ces révélations aux Églises (Ap 22, 16).
Jésus, un nom au dessus de tout nom et choisi par Dieu, pour Celui qui vient nous sauver. Un nom qui est dans le Père et le Père en lui, devant qui tout genou fléchit. Qui voit ce nom, voit le Père (Jn 14, 9).
Ce nom, si nous contemplons ce qu'écrivait Paul aux Philippiens, comporte un double prix : celui de l'abaissement et celui de la gloire que doit lui rendre toute créature. Oui, ce nom est comme un parfum répandu dans le vase brisé de la passion et qui désormais rempli toute la terre. Ce nom est celui dont le bon larron en huma sur la croix tout le parfum : Jésus, souviens-toi de moi quand tu seras dans ton Royaume (Lc 23, 42).
En ce jour de la fête du nom, du saint nom de Jésus, demandons que ce nom soit sanctifié en nous par notre vie. Demandons aussi qu'il nous sanctifie et surtout, écrit saint Paul, qu'il ne soit pas blasphémé à cause de nous (Rm 2, 24).
Faisons nôtre en conclusion ce que nous priions tantôt dans l'oraison ouvrant cette célébration. Puisque nous vénérons aujourd'hui le saint nom de Jésus, accorde-nous, Dieu notre Père, de connaître dès cette vie la douceur de son amitié, et d'être un jour comblés de sa joie dans le Royaume qui nous attend.
Et l'oraison finale en ajoutera : tu as voulu, Dieu notre Père, qu'au nom de Jésus tout être vivant tombe à genoux et qu'en ce nom tous les humains trouvent le salut : donne-nous de savoir [le] reconnaître et [l'] adorer dans ce sacrement de l'eucharistie. AMEN.
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