Année B: Mardi 25e semaine ordinaire (litbo25m.15)
Luc 8, 19-21 : Jésus, un dérangé dans sa tête ?
Dans son temps, Jésus attire tous les regards. Où qu’il aille, il ne passe pas inaperçu. Il se démarque des autres leaders, des chefs de file. Il captive son audience. Ses paroles bouleversent les cœurs. Elles font du bien à entendre et les pratiquer redonnent vie.
Le seul titre de compétence dont Jésus se réclame, c’est sa personne. Sa forte personnalité rend incrédule même les plus grands leaders politiques et religieux de son temps. Jésus n’écrit rien, ne possède rien, ne détient aucune autorité civile ou religieuse. Pourtant il fait autorité. Ses paroles provocantes attirent les uns, repoussent les autres (cf. Jn 6, 60-69). Qui est celui qui ne recherche aucun pouvoir, mais dont la parole fascine parce qu’il ne se contente pas d‘enseigner ? Qui est le véritable Jésus?
Alors que la plupart des grands de ce monde finissent lentement par s’effacer de nos mémoires pour ne plus apparaître que dans les livres d’histoire, Jésus, le don le meilleur et le plus parfait du Père (Jc 1, 17) loin de disparaître des écrans radars, suscite beaucoup d’attention. On le cherchait hier. On le cherche aujourd’hui pour savoir qui il est. Jésus la personne la plus controversée du monde, demeure le plus publicisé à travers une multitude étonnante de livres et de recherches sur lui. On le cherche comme une mère cherche à retrouver son enfant.
La grande question de Jésus à sa mère, qui est ma mère, même si elle est choquante, étonnante, nous montre son être profond. Certains trouvent dans la réponse qu’il vient de donner à sa mère, un dérangé dans sa tête, qu’il a perdu la tête, dit le texte. D’autres y voient son être profond. Et nous, voyons-nous dans sa réponse à sa mère qu’il ne lui appartient plus, qu’il n’appartient qu’à son Père qui l’a envoyé visiter son peuple? Voyons-nous dans sa réponse à sa mère son identité profonde, celle d’être dans le Père et le Père en lui (cf. Jn 6, 57) ? Qu’il est dans le Père et qu’il a pour mission première de révéler que Dieu est de notre bord. Qu’il prend au sérieux ce que nous vivons.
Qui est ma mère ? Sa réponse ouvre sur la promotion, l’élévation de tous ceux qui font la volonté de son Père au rang de fils de Dieu. Ma mère, mes frères ce sont ceux qui vivent comme Jésus. Qui vivent ce projet de société qui prône la fraternité. Ma mère et mes frères sont ceux qui font la promotion de l’égalité des humains. La vie de Jésus fut un plaidoyer pour la fraternité, une fraternité non rétrécie à une ethnie, à une religion, mais universelle. Il prônait l’égalité des droits, dirions-nous aujourd’hui. Comment ? Par son mode de vie. Sa manière de vivre et ses prises de position fermes pour l’humain.
Qui est ma mère ? Authentique dans sa réplique aux «envoyés» soucieux de le sortir de la foule, Jésus laisse voir qu’il est plus qu’un grand homme, plus qu’un prophète, plus que quelqu’un qui a beaucoup à dire. Dans sa réponse, il nous dit qu’il est l’Incarnation de Dieu.
Et nous, voyons-nous en relisant ce passage de Luc que Jésus ne prétend aucunement être fils de Dieu mais qu’il l’est vraiment ? AMEN.
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