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2014-A- Mc 2, 23-28- Mardi 2e semaine. la loi de l'Évangile

Année A : Mardi 2e semaine ordinaire (litao02m.14)

Marc 2, 23-28 : la loi de l 'Évangile

Le patriarche Kirill de Moscou, s'adressant aux jeunes réunis pour leur 35e rencontre européenne en décembre dernier, citant un moine, Macaire le Grand (Conversation 44), Père du désert du IVe siècle, leur rappelait que le Christ transforme ceux qui L’aiment en des hommes nouveaux, des nouvelles outres pour y verser le vin nouveau, c’est-à-dire l’Esprit. C'est la loi de l'Évangile que d'ouvrir sur un modèle d'humanité qui fait vivre. Donne des ailes.

L'évangile, cette scène où Jésus laisse ses disciples manger un fruit cueilli un jour de sabbat, dit autrement la même chose. Marc nous invite à donner de la profondeur à nos regards, à les décloisonner.  La vie ne sera jamais une simple question de légitimité, de respect d'une loi purement extrinsèque. Elle est et sera toujours un mouvement vers quelque chose de nouveau. La parole de Jésus étonne, détonne. Jésus ne se détourne pas de la réalité. Même le dimanche (sabbat), il faut se nourrir. Évidence !

Dans son homélie inaugurant son ministère, François, c'est un thème récurrent chez lui, lançait cette invitation: maintenant, commençons le chemin. Commençons le chemin qui ouvre sur un devenir d'hommes nouveaux, d'outres nouvelles.  Pour lui, le légalisme ou le cléricalisme étouffent l'esprit de prophétie de tout baptisé (homélie du 16 décembre 2013). Il dénonçait devant les évêques, lors de son passage à Rio, des pastorales qui privilégient les principes [...] sans proximité, sans tendresse, sans caresse. Le Jésus de Marc dénonce le même comportement.

Ce qui donne présentement autorité à la parole de l'évêque de Rome, ce qui lui vaut sa renommée, c'est le regard qu'il porte sur les personnes. Dans son entrevue à la revue des jésuites, quelques mois après son élection, et qu'il reprend dans son exhortation sur la joie de l'évangile, il insiste pour qu'on privilégie la personne avant la loi. J’ai une certitude dogmatique : Dieu est dans la vie de chaque personne. Dieu est dans la vie de chacun. Même si la vie d’une personne a été un désastre, détruite par les vices, la drogue ou autre chose, Dieu est dans sa vie. Et l'Église, dans ce contexte de prioriser les personnes blessées,  est comme un hôpital de campagne après une bataille.

Dans un document récent sur l'évangélisation, et tout centré sur le témoignage, les évêques canadiens déclarent qu'en tant que chrétiens, nous nous devons d'intervenir 'avec douceur et respect', conscients que le but ultime que nous poursuivons, pour nous-mêmes comme pour les personnes qui nous entourent, c'est la rencontre avec Dieu le Père dans son Royaume, du fait de notre union au Christ dans l'Esprit[1].

Charismatique, Jésus était perçu comme une porte ouverte sur un esprit nouveau qui le poussait à une remise en cause de l'ordre établi, d'une pratique religieuse toute centrée sur l'extérieur. Il est venu déverrouiller ce qui est enfermé sur lui-même. Il est venu décadenasser les portes ouvrant sur un nouveau comportement en «désacralisant» une loi qui n'insistait que sur le paraître, le faire.

Ce matin, Marc nous offre pour qui sait le rencontrer dans la foi, une attitude rafraichissante qui fait sens et oriente nos vies, la pastorale de notre Église, autrement. Le gros bon sens, c'est que nous sommes voués, donnés à faire vivre, à soigner les blessées tous les jours, incluant le sabbat. Le sabbat, commentait Benoît XVI à Paris, nous est donné pour rendre grâce à Dieu, mais nous ne sommes pas donnés au sabbat.

Quand nous manquons de Souffle, quand nos regards sont obstrués par des intérêts personnes, alors la loi prend toute la place. Elle devient notre protectrice. Jésus a choqué, nous dit Marc. François reprend ce chemin quand, utilisant la voix de la raison, du gros bon sens, il déclare que l'Église préfère mettre le dogme avant l'amour, une approche morale et moralisante plutôt que d'être une Église hôpital de campagne. Avec Jésus, avec François nous passons de la loi rigide qui étouffe à la loi de l'Évangile. Que l'Esprit de Dieu nous habite. AMEN.

 

Évangile: 
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Date: 
Mercredi, 1 janvier, 2014

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