Année A: Mardi, 1ère semaine ordinaire (litao01m.14)
Marc 1, 21-28 : vers un partenariat indélébile entre Dieu et nous.
Nous ne le réalisons pas assez, ce sont ces situations de détresses, comme celle dont nous parle l'évangile ce matin, qui nous valurent de goûter à l'enseignement nouveau de Jésus. Prises de parole tellement inédites pour l'époque, et qui le demeurent aujourd'hui, qu'elles ne passèrent pas inaperçues.
À écouter parler Jésus, impossible d'hésiter à affirmer qu'il n'est pas de notre bord. L'évangile préfère une autre terminologie en parlant de Jésus comme ce Dieu avec nous (Mt 1, 24) et non ce Dieu au-dessus de nous, ni en face de nous. Jésus, né de Marie, est ce Dieu avec nous dans notre condition humaine ; avec nous dans nos combats contre nos démons ; avec nous par compassion pour nos vies vides de sens ; avec nous pour vivre de l'intérieur ce que nous sommes en train de vivre.
Dieu avec nous. Petit comme nous, nu comme nous, pauvre comme nous, bref semblable à nous, prenant sur lui ce qui est de nous et nous donnant ce qui est de lui. Dieu est venu, il s'est manifesté, dit Jean; il vient au quotidien pour être avec nous. Il est la lumière de nos yeux éteints, lui ce prophète puissant en œuvres et en paroles (Lc 24,19), et qui fait tout de manière admirable.
Pourquoi est-il avec nous ? Don Scott insiste pour dire qu'il n'est pas avec nous seulement à cause de nos comportements fautifs, ni pour nous aider à affronter cet ennemi non désiré de ce monde, mais pour perfectionner notre avenir, le rendre plénitude de sens. Accomplissement. Il est avec nous pour nous proposer une forme d'amitié entre lui et nous, une forme de partenariat, la bible parle d'alliance, moi avec lui et lui avec moi. Le vainqueur, je lui donnerai de siéger avec moi sur un trône (Ap 3, 20s).
Ne nous trompons pas de Dieu. Ce Dieu avec nous fait partie intégrale de notre généalogie. Dieu avec nous, mais ce qui est plus extraordinaire encore c'est que Dieu marche avec nous, nous prenant par la main comme un père avec son fils, quand nous affrontons les périls avec fermeté et confiance, précise François dans une interview au quotidien italien La Stampa, publiée le 15 décembre dernier.
Rarement, ces dernières années, un pape n’aura si souvent évoqué le combat à mener contre les forces démoniaques. En inaugurant son Évangile, Marc montre un Jésus confronté avec cet esprit mauvais qui ne cessera de le poursuivre. Il nous indique ainsi que notre quotidien est un combat permanent contre les idoles dans nos vies. Dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium, le pape François interpelle les chrétiens à ne pas se laisser prendre par le spectacle des choses de ce monde qu'il appelle ces idoles qui détournent nos regards, qui envahissent nos cœurs comme les plus précieux élixirs du démon.
Il y a, en chaque humain, une impulsion naturelle et innée, quelque soit la multitude de «démons», des idoles cachées (François) qui l'habitent, un désir qui nous porte vers le beau. Il y a en nous un désir d'être frappé d'étonnement par le beau visage de ce Dieu avec nous. Frappé d'étonnement de savoir que Dieu nous trouve tellement beau qu'il a voulu devenir ce Dieu avec nous. Catherine de Sienne affirmait que Dieu, en se faisant humain, confirmait qu'il a perdu la tête devant la beauté de sa créature.
Question : ce Christ désirant établir un partenariat humain-divin, un partenariat qui ennobli notre nature humaine et qui habille de sa divinité l'humain, ce Christ-là, le voulons-nous ou désirons-nous en attendre un autre? Ce Christ voulant un contrat de mariage indissoluble, quelque soit nos trahisons, le liant à notre humanité, le voulons-nous vraiment ? (cf. Mt 11, 2-11) C'est ce à quoi s'opposait cet esprit mauvais, ce démon, qui ravageait la vie de cet homme agité dont vient de nous rapporter Marc. Il refusait ce contrat d'alliance qu'il percevait en Jésus, contrat menaçant.
À votre contemplation : entendons Jésus nous dire, parce que fidèle à son contrat nuptial avec nous : sors de cet homme, esprit mauvais parce que moi je veux emmailloter ta vie dans la mienne et la mienne dans la tienne. AMEN.
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