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2013 - C: Lc 4, 1-13 Dimanche 1e semaine carême : sommes-nous des «désireux» de Dieu

Année C: 1er dimanche du Carême (litcc01d.13)
Luc 4, 1-13 : sommes-nous des «désireux» de Dieu ?

Tout ce qui est interdit est désiré, dit un proverbe irakien. Cela décrit bien notre quotidien. Nous sommes des
« désireux». Pour notre société, il est normal de nous faire désirer toujours posséder davantage. Ces désirs peuvent nous coûter cher dans tous les sens du terme. Financièrement d'abord, mais aussi il nous rend d'éternels insatisfaits de ce que nous avons. De ce que nous sommes. Nous ne savons pas nous satisfaire de ce qui nous suffit.

Ma question ce matin en ouvrant cette première semaine du Carême: sommes-nous autant des «désireux» de Dieu que de gloire, de richesse, du pouvoir auquel fait allusion notre évangile et qu'a du affronter Jésus au commencement de sa vie publique ? Sommes-nous tentés par la beauté d'une vie de croyant ? La véritable épreuve et la véritable tentation consistent à remplacer Dieu par autres choses que lui. À s'agenouiller devant tout, à désirer tout, sauf Dieu. 

Il nous faut succomber à la tentation d'entendre que la voix du Père adressée à Jésus au sortir de son baptême tu es mon Fils bien-aimé,  s'adresse aussi à nous. Si cela ne change rien dans nos vies, si cela ne nous transfigure pas, vous êtes devenus croyants pour rien (1 Co 15, 2),précisait Paul dimanche dernier. Oui, nous pouvons croire pour rien si cela ne change en rien nos vies. Mais si tu crois dans ton cœur (Rm8, 11), vient de nous dire Paul, alors s'ouvrira pour nous un chemin qui ressuscite nos vies. Un chemin de bonheur.

Croire dans son cœur. Croire par le cœur. Il ne s'agit pas seulement d'adhérer à des vérités genre si tu affirmes de ta bouche que Jésus est Seigneur. Croire, c'est plus que d'avoir confiance. C'est faire confiance. C'est choisir de faire confiance à l'Esprit de Dieu qui nous habite. La véritable réaction de foi est de s’appuyer sur la Parole de Dieu, cette Parole qui est près de nous, dans ta bouche et dans ton cœur, comme écrit saint Paul dans l’Épître aux Romains.

Thérèse d'Avila ouvre le récit de sa vie de foi en affirmant que nous ne sommes pas autre chose qu'un paradis où notre Seigneur dit prendre ses délices (Dem 1, 2). Cette affirmation devrait nous bouleverser, nous rendre «désireux» d'entrer à fond dans ce carême pour les délices de la présence de Jésus en nous.

Et ce matin, l'Évangile nous propose comme chemin pour être «désireux» de Dieu, pour nous éviter d'être croyant pour rien, pour nous éviter d'être des «désireux» d'illusions, de goûter les Écritures. Chacune des réponses de Jésus dans le désert sont des réponses issues de la Parole de Dieu que Jésus avait préalablement priées. Goûtées. Ce n'est pas seulement de pain que tu as besoin ; tu n'adoreras que Dieu seul.

Saintetés, nous sommes faits pour plus que l'obsession des choses d'en bas qui ne sont pas mauvaises en soi. Nous sommes à l'image d'un Dieu qui est spirituel. Cela ne signifie pas de vivre désincarné. Nous sommes «corps» aussi. Mais nous sommes plus que cela. Croire par le cœur nous introduit sur un chemin où progressivement nous devenons lui. Toi, sois moi, disait Jésus à Marie de la Trinité.

La tentation aujourd'hui est de ne plus croire que notre foi est un chemin de bonheur. Nous sommes tiraillés entre ce profond désir d'une vie centrée sur Jésus-Christ et celle où nous ne voulons pas aller et que Jésus a refusée. Dans son homélie ouvrant l'année de la foi (11 octobre 2012), le pape Benoît XVI, dois-je dire émérite, nous invitait à découvrir de nouveau la joie de croire, son importance vitale pour nous.

À votre contemplation: ce n'est pas une petite infortune, disait Thérèse d'Avila à ses sœurs, ni une petite confusion que, par notre faute, nous ne nous comprenions pas nous-mêmes ni se sachions qui nous sommes (Dem1, 7).

Que la prière d'ouverture de cette célébration se réalise en nous: accorde-nous, Dieu tout-puissant, tout au long de ce carême, de progresser dans la connaissance de Jésus et de nous ouvrir à sa lumière par une vie  de plus en plus transfigurée en la sienne. AMEN.

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Date: 
Lundi, 1 avril, 2013

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