Année C: Lundi 7e semaine de PÂQUES (litcp07l.13)
Jean 16, 29-33 : OUVRONS LA PORTE DE L'ESPRIT
Accueillir l'Esprit de Jésus. Accueillir l'Esprit que Jésus nous a acquis dans sa Pâques, c'est entrer dans une nouvelle manière de vivre. C'est maintenant que vous croyez (Jn 16, 31) dans une vie nouvelle en adoptant les comportements d'humain créés à l'image de Dieu (Ep 4, 23-24).Mais cette façon nouvelle de vivre est-elle toujours nouvelle pour nous ?
Il ne s'agit pas d'un retour au passé, mais d'une entrée dans un monde nouveau. L'Évangile n'est pas retour, rétablissement, restauration d'un passé, si glorieux fut-il, mais commencement de toute chose nouvelle apportant joie, paix, patience, bonté, bienveillance dont parle la lettre aux Galates et auxquels nous reconnaissons ceux qui se laissent conduire par l’Esprit.
Comme les apôtres, devant les défis de notre monde, nous nous renfermons souvent dans nos cénacles. Nous verrouillons les portes. Comportements de repli, de fragilisé. Comme les apôtres, nous sommes en quête d'un avenir mais nous oublions que la nouveauté de Dieu ne ressemble pas aux nouveautés plutôt éphémères et provisoires de notre monde.
Donnant récemment le sacrement de confirmation à 44 personnes du monde entier (âgées de 11 à 55 ans), le pape François leur a dit que Dieu ne nous appelle pas pour de petites bricoles. Il vient faire toutes choses nouvelles, il vient nous transformer vraiment et à travers nous, il veut transformer le monde dans lequel nous vivons.
D’où la consigne que leur donnait François, d'ouvrir la porte à l’Esprit qui fait toute chose nouvelle. Question: comment est-ce possible que la nouveauté soit toujours nouvelle ? Un Père de l'Église répond : L'Esprit Saint est le grand Artisan qui transforme tout : d'un joueur de cithare, il a fait le roi psalmiste ; d'un pêcheur, il tire un prédicateur de l'Évangile ; d'un persécuteur de l'Église, il fait le Docteur des nations. Il nous est impossible de le voir, mais nous le discernons à l'œuvre en ses serviteurs.
L'Esprit nous permet, comme l'exprime Philippe de Néri, de dire à Jésus: Seigneur, méfies-toi de Philippe : il pourrait de trahir. Le Christ qui sur la croix remet son esprit (Jn 19, 30)au Père, nous redonne son Esprit (Jn 20, 22), recevez mon esprit (Jn 20, 22). Y-a-t-il plus beau que cela ?
L'Esprit nous propulse dehors. Il faut savoir se lancer, savoir persister dans les défis de l'annonce de l'Évangile. Les apôtres furent littéralement poussés dehors par Jésus, envoyés en pleine vie. Jésus n'a pas voulu qu'ils regardent le ciel mais bien le monde pour lui annoncer qu'une terre neuve, sans haine ni rivalité, est possible. Comme l'exprimait Jeanne d'Arc, les soldats batailleront mais Dieu remportera la victoire.
Encore toujours aujourd’hui, la nouveauté est à l’œuvre. La nouveauté de la paix, je vous laisse la paix (Jn 15,18-21).Celle d'un commandement nouveau. Elle est cette semence jetée par l’un ou l’autre, que Dieu prend soin d’arroser, et qui pousse toute seule, on ne sait comment, de nuit comme de jour. Nous donner une vie nouvelle où nos pensées et nos actes seront toujours le fruit de ce commandement nouveau, inscrit de manière indélébile au plus profond de tous les cœurs; cela exige que nous écoutions et contemplions la beauté d'aller par toute la terre acclamer notre Dieu (Ps).
Le chemin inaugurant cette nouveauté n'est pas facile. C'est un chemin qui rencontre de nombreux obstacles, en dehors de nous et aussi en nous. Dans le monde, vous aurez à souffrir (Jn 16, 33). Le monde aura de la haine contre vous (Jn 15, 18).Transformer nos comportements qui ne sont pas pleinement humains, transformer nos «modes tendances» à privilégier nos personnes, nos repliements sur soi, nous transformer en Évangile vivant demeurera toujours impossible si nous tenons tête à l'Esprit qui sera toujours dérangeant. Les difficultés, les épreuves, font partie du chemin pour parvenir à mener une vie nouvelle. Une vie cachée en Dieu. Laissons l'Esprit de Dieu nous habiter et nous nous mettrons à dire des paroles mystérieuses et à parler comme des prophètes (Ac 19, 7). AMEN.
Ajouter un commentaire