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2012- B- Mardi 7e semaine oordinaire- Mc 9, 30-37 : Ils voulaient se lever avec le soleil

Année B : Mardi 7e semaine ORDINAIRE (litbo06m.12).
Mc 9, 30-37 : Ils voulaient se lever avec le soleil

À la veille de notre entrée en Carême, un appel à rompre avec les rêves du pouvoir qu'entretenaient entre eux les disciples pour veiller jalousement sur l'Esprit [de Dieu] qui habite en nous (Jc 4, 5).Aucun pouvoir humain ne peut s'identifier à la manière d'agir de Jésus. Il est venu instaurer, inaugurer une manière divine, trop paradisiaque peut-être, de nous comporter entre nous. Son comportement de privilégier le service et l'humilité à la gloire et aux honneurs fut, dans la culture d'alors,  une révolution évangélique qui demeure toujours  à faire entre nous.

L'esprit que Jésus a voulu introduire dans son équipe initiale est basé sur la dignité de tous les humains. Pour lui, les ouvriers de la onzième heure seront payés comme ceux de la première ; les publicains et les prostituées devanceront les bien-pensants et les bien-priants dans le royaume des cieux ; les plus petits seront les plus grands ; la pierre rejetée sera utilisée comme pierre d’angle, etc. Le monde à l'envers quoi ! Mais nous n'avons pas été longtemps subvertis par cette nouveauté évangélique. Notre poids d'être a vite repris le dessus sur cet appel innovateur et provocateur de Jésus.
 
Jacques, dans la première lecture, qui était sans doute parmi les disciples les plus gourmands (sa mère n'a-t-elle pas demandé pour lui et son frère de les voir assis l'un à sa droite l'autre à sa gauche (Mt 20, 20-27) et qui venait d'entendre Jésus leur annoncer sa Passion sur le Thabor, savait ce qu'il écrivait quand il nous présente une série de comportements et d'attitudes qui, si nous les adoptons, confirme que nous avons en nous la mentalité de Dieu. Il savait d'expérience d’où viennent les guerres, d’où viennent les conflits entre vous ? N’est-ce pas justement de tous ces instincts qui mènent leur combat en vous-mêmes ? (1 Jc 4, 1)

Parlant de ces fils de Zébédée, Augustin offre une réflexion tout en image : ils voulaient se lever avant le Soleil. Il ajoute : qu'a fait le Seigneur : il les a fait se lever après la Lumière. Dans les mots d'aujourd'hui, Jésus exprime à ses proches, ses amis, qu'il préfère les voir prendre sa route, celle de l'abaissement, plutôt que celle où ils veulent marcher, celle de la première place, plus prestigieuse, plus honorable.

En réponse à l’abaissement annoncé par Jésus, les disciples développent une exigence de carrière, de réussite sociale, de promotion humaine. La première préoccupation de l'équipe initiale de Jésus n'était pas d'ordre mystique, ni spirituel, ni pastoral, mais un "plan de carrière". S'ils ont répondu OUI à un choix étonnant de Jésus, ils sont demeurés toute leur vie tenaillés par l'ambition du pouvoir, la convoitise des privilèges et des préséances. Il n'y a rien de nouveau sous le soleil...

Saintetés, même l'appel à suivre Jésus, même notre admiration pour lui, ne réussissent pas à éliminer complètement de nos vies les désirs d'avoir toujours plus de pouvoir sur les autres. Dans l'équipe initiale, malgré leur joie d'accompagner Jésus, jalousies, rivalités, envies s'entremêlaient comme nous en voyons des exemples entre nous. Comme eux, nous sommes imbus de nos privilèges qui nous font agir, selon une expression populaire, en maître du logis. Ce passage de Marc nous aveugle de cette réalité qui nous blesse : nous avons aussi des vues très humaines sur notre avenir de disciples, de saintetés.

Entendons-nous bien : Jésus veut et désire fortement que nous atteignons la première place, non pas celle que nous soupçonnons, celle de l'ascension sociale, mais celle de l'intensité relationnelle avec lui, celle des grandeurs de son humilité, de son abaissement, de sa manière de vivre. C'est ce même apôtre Jacques qui nous invite à nous souvenir de ce proverbe : Dieu résiste aux superbes et donne sa grâce aux humbles (Jc 4, 6).

En régime chrétien - et le temps du Carême nous redira cette réalité - la première place est d'atteindre cette beauté de passer des discours à une parole engagée, agissante, capable de transfigurer notre monde en valeurs évangéliques. L'évangile a survécu pendant deux millénaires et survivra encore grâce à ceux et celles qui le portent dans leur cœur et le mettent en pratique. Notre carême nous redira l'importance à signer de nos vies cette révolution, toujours à reprendre, et qui permet  à chacun de devenir humain à la mode de Jésus. AMEN.

 

Évangile: 
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Date: 
Dimanche, 1 juillet, 2012

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