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2012-B - Jn 6, 60-69-Dimanche 21e semaine ordinaire - Parole trop dure ?

Année B: Dimanche 21e semaine ordinaire (litbo21d.12) 26 août 2012
Jn 6, 60-69 : Parole  trop dure ?

Ce matin, pour terminer ces dimanches sur le pain de vie, pour terminer aussi cette saison estivale ensemble, une question choc qui nous vient, non de la lecture des textes, mais de la question que Jésus lui-même pose à ses disciples. Jésus est confronté à une situation de crise, pas de n'importe quelle crise mais d'une véritable crise de la foi.

Croire ou ne pas croire qu'il est le pain de vie. Croire ou ne pas croire qu'il est fils de Joseph et qu'il est aussi dans le Père et qu'il connaît le Père. Crise fatale pour les uns, cette parole est trop dure, qui peut l'écouter (v. 60) ; crise purification de la foi pour les autres, tu as les paroles de la vie éternelle. C'est dans ce contexte de crise que Jésus se tourne vers ces proches collaborateurs, vers chacun de nous et nous demande : Voulez-vous partir vous aussi ?

Cette question atteint tous les croyants de toutes les époques. Ne sommes-nous pas bien souvent tentés de reprendre à notre compte, aujourd'hui encore,ce cri de révolte des premiers auditeurs de Jésus ? Ce qu'il dit là est intolérable. Il y a comme un parfum de scandale dans le Nouveau Testament, mais des siècles d'habitude ont anesthésié la rudesse de ces paroles. C'est humainement scandaleux d'affirmer : je suis le pain de vie.

Aujourd'hui, et ce n'est pas nécessairement mauvais, nous remettons tout en cause. Nous pensions être en terrain connu, nous croyions avoir tout compris et voilà que la Parole de Jésus passe au crible de la critique. La radicalité de l'évangile et son appel à vivre autrement nous ébranlent, nous bousculent et nous obligent à écouter à nouveau la question de Jésus : voulez-vous vous aussi partir ?
Que de raisons nous poussent aujourd'hui à partir nous aussi.Autour de nous, pour plusieurs, le sort du christianisme est apparemment réglé. Pour d'autres, la priorité n'est plus de croire mais de promouvoir la laïcité, une charte de la laïcité. Pour d'autres, l'Église a des problèmes de crédibilité. Certains chrétiens ne voient dans l'Évangile que des interdits aliénants. Alors la question surgit : voulez-vous partir vous aussi ?
Ne répondons pas trop vite «non». Laissons-nous surprendre par le choc de la question que nous pose Jésus, comme il la posait hier à ses apôtres. Laissons-là résonner en nous. Laissons-là nous travailler, car il y a en nous quelque chose qui nous pousse à répondre à la fois « oui » et « non ». Avant de répondre, remarquons combien Jésus nous laisse libres. Pour ne pas le quitter, il faut apprendre de Lui qu’il nous veut libres, qu’il nous veut  adhérer à lui de tout notre être (saint Bernard). Jésus nous rend libres et ce n'est pas pour nous mettre à l'épreuve. Il ne fait pas de chantage en ajoutant à sa question cette petite phrase anodine mais mortelle que nous prononçons parfois quand confrontés à des choix déchirant : après tout ce que je vous ai dit, tout ce que j'ai fait, vous n'allez pas me laisser tomber.

La première lecture du livre de Josué, dont le nom, estiment les pères de l'Église, est l'autre nom de Jésus, est sans équivoque : S'il ne vous plait pas de servir le Seigneur, choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir.  N'oublions pas la réponse de la foule, comme celle des disciples-collaborateurs de Jésus : plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur pour servir d’autres dieux. Seigneur à qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle ? Cette réponse nous est «soufflée» par l'Esprit de Dieu. 

Pour faire nôtre la profession de foi de Pierre, cela exige une longue fréquentation des Écritures, une science éminente de Jésus Christ (Ph 3,8). Cela exige d'avoir interminablement ruminé en nous sa parole comme on rumine parfois de longues heures ce qui nous blesse. Notre complète adhésion à cette révélation inimaginable qu'il est pour nous pain de vie descendu du ciel  passe obligatoirement par l'écoute de la Parole de Dieu, car ignorer les Ecritures, c'est ignorer le Christ  (saint Jérôme).  Si aujourd'hui vous entendez sa voix, n'endurcissez pas votre cœur. 

Une eucharistie pour laisser monter en nous cette réponse toujours nouvelle, toujours inédite, réponse qui nous vient de l'intériorisation de la parole de Dieu en nous : Seigneur, vers qui pourrions-nous aller, tu as les paroles de la vie éternelle. AMEN.

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Samedi, 1 septembre, 2012

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