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2012-B-Jn 20, 19-31-Dimanche 2e semaine Pâques - nous donner des yeux de Pâques.

Année B : 2e dimanche de Pâques (litbp02d.12)

Jn 20, 19-31 : nous donner des yeux de Pâques.

Si quelqu'un vous disait : « Hier soir, j'ai vu une fille avec des ailes qui volait à l'extérieur de ma fenêtre. » Le croiriez-vous ? Ou si quelqu'un vous disait : « Ma nouvelle voiture peut me parler comme à un ami. » Le croiriez-vous ?  C'est la même réaction qu'a eu Thomas devant ses amis qui lui disent : nous avons vu le Seigneur. Toute autre réaction que celle-là aurait été inquiétante. Thomas avait bien entendu Jésus dire qu'il rebâtirait ce temple en trois jours, mais il n'avait jamais entendu parler de quelqu'un revenant à la vie après sa mort.

Les paroles de Thomas, Si je ne le vois pas avec mes propres yeux et le touche avec mes mains, je ne croirai pas, confirment un besoin naturel, humain, de voir pour croire. Son incrédulité, disait Benoît XVI dans son message pascal 2007, nous rend service. Thomas nous permet de comprendre que nous pouvons poser deux regards sur la même réalité : un regard humain, c'est impossible qu'un mort revienne à la vie, un regard de foi, qui est un regard plus pénétrant, qui voit au delà du visible. Le chrétien a des yeux ouverts sur deux mondes : le visible et l'invisible. L'essentiel est invisible, dit le Petit Prince. Croire, c'est décider de voir ce qui est le meilleur pour la vie (Guy Coq).

Pour nous donner des yeux de Pâques, des yeux de croyants sur un événement dont personne ne fut témoin, une seule chose est nécessaire : des yeux qui, comme pour les athlètes, nécessitent des exercices de réchauf-fement, des exercices de pratique contemplative pour apprendre à voir au delà du visible, pour défricher les événements en profondeur, pour percer la lumière dans l'opacité.  Gustave Thibon écrivait que ce n'est pas la lumière [de Pâques] qui manque à notre regard mais notre regard qui manque à la lumière.

Ce que Thomas a vu, les plaies qu'il a touchées, confirme, et c'est cela Pâques, que quelque chose est arrivé à Jésus (Joseph Moingt), quelque chose d'inexprimable, d'indéfinissable parce qu'il dépasse nos mots humains. Quelque chose de vraiment nouveau, qui change la condition de l’homme et du monde. Quelque chose que l'œil humain ne peut voir. Thomas ne reconnaissait plus Jésus tant il était plein de vie, tant qu'il possédait la plénitude de la Vie.  Cette plénitude a transformé Thomas en croyant. Jésus ajoute: heureux ceux qui croient sans voir.

Cette plénitude a un impact sur le cosmos, sur nous. Nous  sommes de «renés» de Pâques. De «renés» de la miséricorde de Dieu. Un jour du temps, Dieu s'est courbé très bas vers nous (Bonaventure). Il s'est courbé par amour dans la souffrance et la mort, pour élever la poussière que nous sommes jusqu'à la gloire.

Pour dire ce quelque chose, cette plénitude de vie, notre langage chrétien semble incompréhensible. Nous parlons sans nous faire comprendre. Pour notre mentalité occidentale, le langage de la tradition chrétienne est devenu une langue étrangère. Que veut dire aujourd'hui des mots comme résurrection, rédemption, Pâques ?

Pour dire ce quelque chose, l'auteur et théologien jésuite Joseph Moingt, affirme que Pâques, c'est l'humain qui atteint sa plénitude. Être chrétien n'est pas autre chose qu'être pleinement humain (Moingt. J. ; Burdelot, Y).  Pâques, c'est Jésus qui n'est plus reconnaissable avec nos regards humains. Il n'est plus reconnaissable parce que Jésus se présente à ses apôtres habillé de la plénitude de l'humain. C'est un humain tellement accompli qu'il est divinisé.

Comme Thomas, nous voulons voir Jésus. Mais comment se montre-t-il à notre monde ? Le signe qu'il nous offre est dans ce pain pascal. La veille de sa mort, Jésus prit du pain et le donna. Ce pain que nous recevrons dans nos mains nous fait toucher celui que Thomas a touché. En le recevant, il nous transforme en missionnaires de sa miséricorde, de sa bonté, de sa présence à notre monde. Que notre manière de vivre cette créature nouvelle que nous sommes contribue à faire connaître le ressuscité à notre monde. AMEN.

 

Évangile: 
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Date: 
Dimanche, 1 avril, 2012

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