Année C : Vendredi après l’Épiphanie (2010)
Luc 5, 12-16 –debout resplendis de lumière !
Debout resplendis ! Une lumière s’est levée dans nos ténèbres (Antienne d’ouverture). La lumière est venue jusqu’à toi. Cette invitation entendue tout au long de ce temps de Noël qui s’achève, retentit à nouveau dans l’Évangile de ce soir où Jésus redonne de la splendeur à un lépreux. Celui qui gisait sous le poids de sa maladie s’entend dire des paroles splendides : Lève-toi, resplendis. Voici ta lumière ajoute le prophète Isaïe et sur toi se lève la gloire du Seigneur (Is 55, 17). La lumière est descendue dans le sein de la Vierge dit Rupert de Deutz pour être la lampe dont tu as besoin et qui t’illuminera.
Celui qui gisait sous le poids de la honte, celui qui vivait dans le pays de l’ombre et des ténèbres, voici qu’avec l’arrivée de Jésus dans ses ténèbres, il entend à nouveau des paroles qui transforment sa vie d’enfer en ciel sur terre : lève-toi, resplendis. Il devient créature nouvelle (2Co 5,17). La lumière est venue dans le monde pour dissiper nos lèpres.
Chaque jour l’évangile est pour nous non seulement une épiphanie mais notre épiphanie. Ce soir Luc nous montre un Jésus qui nous invite à nous lever pour ne plus vivre écrasés sous le poids de nos blessures. Chaque jour, une lumière, une lumière plus pure que le Soleil, se lève sur tous les humains (Mt 5, 45), pour nous éviter d’être maintenue en état de ténèbres, de déprime. En ouvrant sa vie publique, Jésus nous fait comprendre à travers cette purification du lépreux qu’il nous appelle à nous lever pour resplendir de lumière. Il nous fait voir qu’en sa personne, la bonté et l’humanité de notre Dieu et Sauveur sont apparues (Tt 3,4).
Debout resplendis ! Pour Jésus nous sommes inachevés tant que nous sommes dans les ténèbres. Tant que nous sommes écrasés par nos humaineries, nos lèpres. Cette rencontre de Jésus avec le lépreux, c’est la rencontre d’un Dieu qui vient dans notre humanité pour que nous retrouvions notre resplendissement originel. En nous offrant sa Lumière, Dieu ne fait que nous redonner notre « brillance » première. Lui, fontaine de Lumière, lumière née de la Lumière, Lui source de clarté, nous dit à chacun d’entre nous : resplendis.
C’est le chemin pour tout disciple. De toute évangélisation. L’Évangile n’est pas un produit à diffuser, mais un chemin resplendissant à faire voir. Ce n’est pas notre connaissance de Dieu, notre éloquence à parler de Lui qui est premier. Ce sont nos vies resplendissantes de Lumière qui annonce Dieu. Debout resplendis !
Nous nous épuisons à agir, à œuvrer pour que Jésus soit connu, accepté. Mais ce chemin n’est efficace que si nos vies dégagent qu’une source de Lumière nous pousse dehors. Quand Jésus passe dans nos vies, quand sa naissance n’est pas seulement mémorial du passé mais qu’elle nous pousse à une autre manière de vivre, alors nous devenons resplendissants.
Et Marie que nous avons contemplée durant cette saison qui est « sa » saison, nous montre que notre resplendissement vient de notre capacité à vivre une vie commune (Rusbroek) avec son fils. Vie dite commune parce que nous sommes totalement en Dieu et totalement au service des autres ; totalement dit François Libermann (1802-1852) vendus à Dieu et réservés a la promotion d<une terre neuve, solidaire, fraternel. Nous vivons une vie commune quand nous sommes, comme Jésus et Marie sans cesse en état d’oraison, totalement en Dieu plus qu’en nous-mêmes. Charles Guay disait que Marie a passé sa vie hors d’elle-même. C’est lorsque nous n’existons plus que nous sommes resplendissant de Lui. La fête du baptême de Jésus nous rappellera cela dimanche prochain. Désormais la Lumière rayonne par nous.
Dieu nous a donné de resplendir et le chemin est son Fils. Celui qui le possède, possède la Vie. Que la prière d’ouverture soit se réalise en nous : maintiens ta lumière en nos cœurs pour que nous entrions dans ce grand mystère. AMEN
Ajouter un commentaire