Année B : Lundi 3e semaine de Pâques (litbp03L.09)
Jn6, 22-29 eucharistie : un sacrement qui ressuscite
Jésus ressuscité se montre à ceux qui l’ont connu sous des aspects tellement nouveaux qu’ils ne le reconnaissent pas immédiatement. Marie, près du sépulcre, le prend pour le jardinier. Sur la route d’Emmaüs, les deux disciples le prennent pour un voyageur. Les apôtres ne savent pas quel est cet étranger debout sur la rive du lac et qui leur demande un peu de poisson.
Et ce matin, réalisons-nous que nous sommes témoins d’une autre de ces métamorphoses pascales? Devant nos yeux, sur cette table eucharistique, le Ressuscité, le même qu’hier, le même que demain. Jean vient de nous dire qu’à la veille de sa mort, Jésus a voulu demeurer présent autrement que par une présence physique mais sous un signe toujours à découvrir, à goûter aussi. A la veille d’être piétiné par la mort, Jésus nous a donné une garantie – Parole de Dieu ! - qu’il serait avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde (Mtt28, 20). Qu’il serait à jamais pour nous, source de vie (Jn6, 51-56). À la veille de sa mort, Jésus a frayé un chemin pour vaincre la mort et nous inviter à vivre en ressuscité : c’est l’eucharistie.
Entendons Jésus nous dire en ce grand dimanche : je suis ressuscité pour toi, je suis toujours avec toi. Hier, Thomas a mis ses doigts dans les plaies du Christ. Il est devenu croyant. À moins que je ne mette mes doigts. Aujourd’hui, c’est en le recevant dans nos mains que nous redisons ces mots de Thomas : mon Seigneur et mon Dieu et que nous devenons croyantes. Thomas dit Augustin, atouché l'homme, il a reconnu Dieu. Il a touché la chair, il s'est tourné vers la Parole, car la parole s'est faite chair et elle a demeuré parmi nous.
Tout au long de ce grand dimanche, nous sommes témoins - Il s’est donné, dit Pierre à voir non pas à tout le peuple, mais à quelques témoins (Ac10, 40 - 41)- d’un Jésus qui a passé sa vie à rendre grâce. Que ce soit avant de poser un geste de guérison, que ce soit pour les œuvres qui montraient le Père, que ce soit pour ses meurtriers qui en agissant ainsi, sont devenus des semeurs de vie en enfouissant son corps divin dans la terre, toute sa vie Jésus a rendu grâce. À la veille de sa mort, Jésus a poursuivi ce même mouvement. Il a rendu grâce pour ce pont que dans sa personne, il a dressé au dessus de la mort afin que ceux qui y passent puissent atteindre la région de la vie. La mort a tué Jésus affirme le diacre saint Éphrem mais la vie en Lui à tuer la mort.
Oui, la liturgie de ce grand dimanche chante que le Seigneur de la vie est mort, mais à présent, vivant, il triomphe. Avec saint Augustin, nous pouvons ajouter : La résurrection du Christ qu’est ce pain de vie est notre espérance! Cette espérance-là nous engage à être chacune d’entre nous des signes d’espérance. Comment est-ce possible me direz-vous ? En étant et je paraphrase saint Jean Chrysostome, des autels vivants et humains dressés dans chaque rue, à chaque carrefour. Alors qu’ici le Christ se donne à voir dans ce pain en ressuscité. Dans la rue, c’est le Christ lui-même qui à travers chacune d’entre nous s’offre à voir en ressuscité.
Devant cette beauté-là, celle du Ressuscité qui a besoin de nos vie de ressuscités pour faire naître à la foi, devenons une immense action de grâce. Que rendrai-je au Seigneur pour tout ce qu’il a fait ! Devenons Immense action de grâce jusqu’à proclamer avec les Pères de l’Église : Par sa mort, il nous a rachetés; par son sang, il nous a consacrés ; par sa résurrection, il nous a recréés…. Pour que nous puissions recréer le monde, le transformer en Terre Nouvelle qui annonce une ère d’eucharistie sans fin. Oui, Il est grand ce mystère de la foi. AMEN
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