Année B : SACRE-CŒUR DE JÉSUS
Jn 19, 31-37
Nous sommes avec cette fête en présence d=une perle précieuse : le cœur de Jésus. C'est le trésor caché que nous trouvons dit Saint Bonaventure quand nous creusons le champ de ton corps (Mt13, 44). Qui parmi nous rejetterait, refuserait une perle si précieuse? Quand un tel trésor nous est devenu accessible comme l'exprime une parabole de Jésus, nous faisons au contraire tout ce qui nous est possible - nous vendons tout ce que nous possédons - pour nous le procurer.
Tous les textes que nous venons d'entendre sont des invitations à nous approcher du cœur de Jésus, à nous approcher de ce saint des saints par excellence, cette arche d'alliance que nous adorons de tout notre cœur. C'est en blessant son corps, c'est en l'ouvrant par nos épées qui ont nom nos «moi», nos jalousies, nos cœurs sans cœur que nous accédons à ce trésor d'Évangile. C'est l'invraisemblable mystère de ce trésor. Plus il est ouvert par nos blessures, plus nous pouvons y entrer. Jésus nous dit- ce sont des paroles non humaines, mais des paroles que seul un Dieu pour prononcer : Blesse-moi et je te donnerai mon cœur. Cà presque pas de bon sens d=entendre cela. Pourtant, sans faire de jeu de mots, c'est là le cœur de l'Évangile.
Nous ne réaliserons jamais toute la profondeur, la beauté de savoir que le cœur de Jésus est semblable à un trésor qui se cache sous les blessures que nous lui infligeons. Pour avoir accès à ce trésor, il faut le blesser. C'est parce que nous transperçons son cœur, que nous y avons accès, que nous pouvons y habiter. Plus il est blessé ce coeur, plus il se dilate, s'élargit, s'ouvre pour que nous puissions y habiter afin de le guérir.
Heureuse faute qui nous ouvre, qui nous donne accès à son cœur ! Heureux regard qui voit que, dans la blessure visible de son cœur, l'invisible blessure de l'amour (Saint Bonaventure) ! Cette fête de cœur de Dieu nous permet de contempler l'étrange aventure qui se joue entre le Créateur et nous sa créature. L'aventure d'un Dieu qui n'a cessé de tout nous donner, de nous en donner davantage, de nous aimer davantage si nous lui faisons l'honneur de le blesser. Ce soir, souviens-toi de la perle de son cœur!
Comme l'exprime saint Paul, nous sommes destinés à être conforme à l'image de son Fils (Rm 8, 28). Et il ajoute : J'en ai l'assurance, rien ne pourra nous séparer de l'Amour de ce cœur que Dieu a manifesté en Jésus. Ce cœur ouvert nous révèle que Dieu n'est qu'amour, qu'il n'est rien qu'un cœur qui ne peut nous atteindre qu'en nous montrant son cœur (Maurice Zundel). Même si nous refusons de revenir à Lui comme l'exprime la 1re lecture, non, mon cœur se retourne (plutôt) contre moi et le regret mon consume. Je n=agirai pas selon ma colère. Je suis Dieu et non pas un homme.
Dieu agit comme Dieu. Ce cœur ouvert désire nous transformer pour que nos vies deviennent des vies à cœur ouvert de charité, ouvert de cette capacité à offrir à ceux et celles qui nous blessent le même trésor que Jésus nous offre en retour des blessures qui nous faisons à son cœur. Nous n'en finirons jamais de chanter avec le psalmiste que rendrai-je au Seigneur pour tout le bien qu'il m'a fait.
À votre contemplation, je fais mien ces mots de la lettre que Benoît XV1 vient d'adresser à tous les prêtres comme ouverture de l'année sacerdotale fidélité du Christ, fidélité du prêtre : laissez-vous conquérir (par le cœur) du Christ. Il nous revient maintenant de tellement ressentir dans nos cœurs les battements du cœur de notre Dieu qui est Père, Fils et Esprit que nous ne pourrons plus dire à la suite de Catherine de Sienne Seigneur je vous recommande mon cœur mais Seigneur je vous recommande votre cœur tant notre cœur est devenu le cœur de Dieu. Élevons nos cœurs. Rendons grâce à Dieu pour son immense amour. AMEN
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